vendredi 19 avril 2024

CLIP VIDEO. Diana Baroni chante La Macorina : El cosechero

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la_macorina_diana_baroni_cdCD. CLIP VIDEO. La Macorina. Diana Baroni (1 cd Papilio, 2012).  Sur les traces de l’écrivain D.H. Lawrence, le programme de ce disque éblouissant parcourt les paysages du Nouveau Monde comme autant d’étapes d’une renaissance intérieure. Diana Baroni, flûtiste virtuose et membre fondatrice de Café Zimmermmann, fleuron des ensembles baroques sur instruments d’époque poursuit une étonnante carrière soliste comme … chanteuse. Grain de velours, timbre ardent à l’imaginaire métissé, l’Argentine ressuscite le chant embrasé et nostalgique des grandes divas du siècle dernier, la mexicaine Chavela Vargas ou l’immense compositrice et poétesse péruvienne, Chabuca Grande. Chez Diana, le même engagement radical, la même musicalité fervente, une passion intacte pour le verbe musical, à la fois fier et suggestif, surtout les métissages colorés d’un imaginaire personnel dont on ne cesse d’apprécier les options instrumentales: elle ne vient pas du baroque pour rien; associer un Quintette de cordes et les musiciens traditionnels de la culture populaire sud américaine (vihuela, quena, kora, cajon…) réalise l’un des tapis instrumentaux les plus raffinés qui soient aujourd’hui. sans omettre la douceur enivrante du traverso qui est son instrument emblématique (si proche de la voix là encore). La Macorina (Diana Baroni, 2012)

La voix de Diana


Dans La Macorina, Diana Baroni nous conduit en terres hispaniques sudaméricaines
 , Bolivie, Argentine (son pays), Mexique, Pérou, Vénézuela… Cheminement et traversée, l’idée du voyage s’inscrit allusivement comme une invitation introspective où se glissent et se précisent aussi hommages, filiations, souvenirs… tout un monde où l’évocation tissée dans des textes à la poésie enivrante cultive finesse et pudeur.
AouhMmknoR_2013214VBCI1CZW9NEcoutez ainsi La Macorina qui donne son titre à l’album: la courtisane cubaine qui vécut au début du siècle à La Havane, aimait passionnément les voitures de sport et obtint avant toute autre, son permis de conduire ; une figure sensuelle et fatale devenue mythe que la Mexicaine Chevala Vargas s’est appropriée (à travers le refrain entêtant  » Ponme la mano aqui…« ) et que Diana Baroni inscrit logiquement à son répertoire. Même évidence, même hommage pour l’immense Chabuca Grande, poétesse et compositrice dont Diana en Argentine écouta tous les disques: Fière allure et José Antonio (Fina estampa, José Antonio) ressuscitent ce verbe évocatoire qui fait surgir toute la culture populaire du Pérou, où l’on croise la silhouette d’un Monsieur de fière allure, ou celle tout aussi avenante d’un cavalier sur son cheval de Paso… Et quand la chanteuse explore les chansons argentines, le chant convoque immédiatement l’ivresse des navigations qui font défiler les paysages les plus enchanteurs (El Cosechero et surtout l’irrésistible Cancion del Jangadero, chanté en duo avec Alfonso Pacin. Avouons notre préférence outre la théâtralité toute en séduction feutrée de La Macorina, pour la chanson Aymara de Bolivie, d’une tendresse bouleversante, chantée à deux voix et réalisée (flûtes et guitare entre autres) avec une finesse de ton ciselée… Superbe album, orfêvré, incarné, d’une sincérité qui éblouit.

La Macorina (Carnet de voyages du Nouveau Monde). Diana Baroni, chant, traverso. Diana Baroni Trio. Alter Quintet. 1 cd Papilio collection 3 775000 055233 (distribution: Harmonia Mundi).

 

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