vendredi 19 avril 2024

CD, coffret, compte rendu critique. Jean Sibelius : Historical recordings and rareties 1928 – 1945 (7cd Warner classics

A lire aussi

sibelius warner historical recordings 1928 1945 warner box 7 cd coffret critique review compte rendu critique CLASSIQUENEWSCD, coffret, compte rendu critique. Jean Sibelius : Historical recordings and rareties 1928 – 1945 (7cd Warner classics). Des gravures « historiques », – soit les premières dans l’histoire du microsillon, celles par exemple de Robert Kajanus (avec le London Symphony orchestra en juin 1932 (Symphonies 3 et 5, d’une irrépressible tension complétée par un grande subtilité expressive, en particulier cette écoute de l’urgence intérieure, cette détermination lyrique et parfois avant Bernstein, échevelée, délirante mais si juste, et ce souci du lien organique structurant les parties entre elles), surgit une leçon d’interprétation qui fait tout l’intérêt du présent coffret de 7cd édité par Warner et qui pour la plupart regroupe des chefs travaillant évidemment à Londres et que Sibelus a pu connaître, et dont il a pu pour certains, valider leur propre approche. C’est évidemment le cas de Robert Kajanus décédé en 1933 qui est d’autant plus exemplaire parmi les pionniers et défenseurs de la première heure sibélienne, qu’il a créé nombre de ses œuvres, ou les a fait connaître en Europe hors de Finlande avec la complicité du Maître. Compositeur lui aussi, également auteur d’un Symphonie Kullervo (comme la pièce de Sibelius), Kajanus entre 1890 et jusqu’à sa mort, ne cesse de faire connaître les œuvres de son compatriote : Kajanus dirige le premier orchestre symphonique d’Helsinki au début des années 1880 puis joue (entre autres) les oeuvres de Sibelius à Paris pour l’expo Universelle de 1900 (Symphonie n°1, Suite du roi Christian II, Le cygne de Tuonela, Finlandia et Le retour de Lemminkäinen… soit une synthèse de l’univers sibélien. C’est cependant un éclairage sur son engagement sibélien des années 1930 que Warner met ici en lumière.

 

 

 

 

 

 

Kajanus, Boult, Beecham, Stokowski, Koussevitzky…

Les premiers Sibéliens à Londres autour de 1930

 

 

Pour Warner, Kajanus enregistre dans les années 1930, soit quelques années avant sa mort, les Symphonies 1, 3 (cd1), surtout 3 (époustouflante de vivacité subtile) et 5 (d’une fraîcheur éruptive rafraîchissante ; Symphonies 3 et 5 sont dans le cd2). Et dans le studio règne déjà un certain Walter Legge, futur grand producteur et mari de la Schwarzkopf… Kajanus fixe aussi pour la Société Sibélius et Warner, l’éblouissante musique de scène, très allusive et orientalisante (Solitude, Nocturne) : Alexander Feast – la banquet d’Alexandre, d’après la pièce de Hjalmar Procopé (Suite opus 51, cd3, juin 1932).

A la suite de l’indéfectible énergie du pionnier Kajanus, les chefs de l’intelligentsia londonienne s’emparent du miracle symphonique sibélien au point de l’inscrire au programme ordinaire des Prom’s, assurant ainsi une renommée croissante pour Sibelius dont il font un maître absolu du langage symphonique : ainsi les chefs ici d’un geste captivant : Sir Adrian Boult (coupes vive et tranchante des Océanides opus 55, cd3, janvier 1936, conçus comme une vaste chevauchée haletante d’une gravité irrésistible), Thomas Beecham (Concerto pour violon avec Jasha Heiffetz en 1935, Symphonie n°4 de 1937, Finlandia en 1938, avec le London Philharmonia orchestra), ou Serge Koussevitzky (Symphonie n°7 gonflée à bloc, d’un souffle prenant en 1933 avec le BBC SO) et Leopold Stokowski…

Autres fleurons propres au tournant des années 1930 – suractivité des studios loués par la Warner soucieuse de fixer les grands interprètes sibéliens d’alors : le Quatuor opus 56 par le Budapest String Quartet (août 1933, cd7) : qui plonge dans des abysses de profondeur intime et énigmatique : à connaître évidemment;

Le coffret Warner témoigne d’un engouement sans précédent pour les œuvres orchestrales et vocales de Sibelius autour de 1930 ; les chefs londoniens se sont alros emparés du mythe encore vivant, révélant sous sa langue si originale, un souffle à la fois panthéiste et une vision esthétique et poétique qui rappelle par la modernité et la sincérité de sa construction, Beethoven lui-même.

 

 

CD, coffret, compte rendu critique. Jean Sibelius : Historical recordings and rareties 1928 – 1945 (7cd Warner classics).

 

 

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

OPÉRA GRAND AVIGNON. VERDI : Luisa Miller, les 17 et 19 mai 2024. Axelle Fanyo, Azer Zada, Evez Abdulla… Frédéric Roels / Franck Chastrusse...

Malentendu, quiproquos, contretemps… Luisa Miller puise sa force dramatique dans son action sombre et amère ; la tragédie aurait...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img