Après l'opéra de Paul Dukas sur le même sujet (Ariane et Barbe-Bleue, 1907), Bartok accepte la proposition de l'écrivain et dramaturge Balazs de mettre en musique le mythe de Barbe-Bleue. Mais le texte nouveau offre un nouveau regard sur une histoire qui se prête à l'énigme et au mystère. La musique du Château de Barbe-Bleue, créé en 1918, est l’une des plus évocatoires
René Jacobs qui a renouvelé la perception du théâtre mozartien, avec ses lectures de Cosi, des Noces et plus récemment de la Clémence de Titus, paru au premier semestre 2006 (chez Harmonia mundi), poursuit ses relectures sur instruments d’époque, dans le style articulé et ciselé qui le distingue désormais. Il manquait à son palmarès, « l’opéra des opéras » : Don Giovanni, deuxième opéra que Mozart compose en complicité avec l’écrivain Da Ponte.
Mozart et Da Ponte sont portés en triomphe à Prague, après les représentations des Noces de Figaro. Très vite, le duo s'attèle sur le sujet de Don Giovanni (octobre 1787), auquel ils insufflent une dimension tragique et fantastique inédite. Portrait d'un héros libre et sans entraves, qui pourfend la morale comme le social, Don Giovanni, célébré par Goethe, "l'opéra des opéras", dresse le portrait du premier héros révolutionnaire.
Jordi Savall aborde en famille l'Orfeo de Monteverdi, le premier opéra baroque de l'histoire. Créé à Mantoue, le 24 février 1607, l'ouvrage fixe un premier modèle de théâtre lyrique tout en interrogeant par son sujet, les rapports de la musique et du texte, la finalité même du nouveau genre, apte à dévoiler la faillibilité psychique et la misère tragique de la condition humaine.
Ouvrage fondateur du genre opéra, l'Orfeo de Claudio Monteverdi (1607) offre par la maîtrise de l'écriture musicale en fusion totale avec le poème du livret d'Alessandro Striggio, un équilibre exemplaire entre musique et texte. L'ouvrage est d'autant plus essentiel qu'il met en scène la musique elle-même et par la voix du chanteur, le pouvoir incantatoire du verbe devenu geste musical.
Autour de deux oeuvres maîtresses de la musique de chambre française, sonate de César Frank et trio d'Ernest Chausson, les jeunes virtuoses du festival de Beaulieu-sur-mer Saint-Jean-Cap-Ferrat ont conclu dans l'excellence une édition 2006 jubilatoire.
Compositeur libre et indépendant ou homme du pouvoir? La carrière de Chostakovitch dont 2006 marque le centenaire de la naissance, indique l'ascension d'un artiste précocément porté en triomphe, reconnu, puis banni du système stalinien, enfin encensé par l'appareil soviétique à partir des années 1960. Que penser du sens de son oeuvre? La musique ne précise-t-elle pas la quête inexprimée d'un homme hanté par la mort et l'obsession de la destruction?
Madrigaliste, fondateur de l'opéra, maître d'une nouvelle langue faîte geste musical, Claudio Monteverdi bouleverse l'art musical dans la première moitié du XVII ème siècle (Seicento). Il donne à l'esthétique baroque naissante, sa syntaxe lyrique, son théâtre musical. Grâce à lui, l'opéra dispose désormais d'un vocabulaire revivifié capable d'en explorer la vitalité et les fulgurances. A l'occasion des 400 ans de la création de son opéra "Orfeo" (le 24 février 2007), classiquenews.com dresse le
Pianiste du Trio Ernest Chausson, Boris de Larochelambert évoque sa relation à la musique. Présent au festival de musique de chambre de Beaulieu-sur-mer Saint-Jean-Cap-Ferrat en aôut 2006, l'interprète nous parle aussi d'un compositeur de prédilection, aux côtés de Beethoven et de Brahms, Ernest Chausson. Entretien.
Vision sombre et fataliste, Le Château de Barbe-Bleue de Bartok/Balazs, est profondément pessimiste en définitive, le regard des auteurs y jettent un éclat cynique sur les rapports de l’homme et de la femme.
Quoique l’on puisse penser de la signification de l’œuvre, la musique en traduit l’opérante complexité. C’est bien sa force indiscutable, marquant aussi le génie d’un compositeur de 27 ans qui y a développé un « volcan musical qui entre en éruption pendant soixante minutes de tragédie...
