Anton Dvorak,
Roussalka, 1901
Dimanche 11 février 2007 à 21h
Opéra en trois actes, Roussalka suscite un succès immédiat dans la carrière de Dvorak qui jusque là, s’était surtout imposé dans le genre de la symphonie et de la musique de chambre. Le compositeur se passionna pour le livret du jeune poète Jaroslav Kvapil. Ce dernier n’avait essuyé que des refus polis de la part des compositeurs auxquels il avait proposé son texte, dont Joseph Suk. C’est l’oncle de Kvapil, Subert, qui, directeur du Théâtre national, fut l’intermédiaire entre les deux créateurs. L’histoire qui plonge dans la culture tchèque, raconte comment une ondine, Roussalka, aimée et chérie par son père, le roi Ondin, tombant amoureuse d’un prince, obtient non sans épreuves et conditions, de revêtir une forme humaine afin de se donner à lui. Roussalka sacrifie son passé et son identité par amour. Elle croit dans la fidélité du coeur humain. Mais le prince se détourne d’elle pour une autre femme.
L’ouvrage met à l’épreuve le serment amoureux. Est-on fidèle à sa promesse? Qu’est-ce que l’amour s’il ne fait que susciter sous le masque de la passion, l’irréversible, la trahison et la fatalité?
En dépit de son propos amer et désabusé, l’ouvrage permet à Dvorak d’aborder la féerie et l’onirisme. La fameuse scène où Roussalka invoque la lune, est une page qui appartient désormais au panthéon des chefs-d’oeuvre de l’opéra Tchèque. Sortilège, envoûtement, dramatisme continu, sans lourdeur ni maniérisme, Roussalka est une oeuvre majeure qui touche autant par sa poésie que par la profondeur tragique de son action. L’ouvrage est créé à Prague, au Théâtre national le 31 mars 1901.
Approfondir
Lire notre article « Roussalka de Dvorak » au moment de sa diffusion sur Mezzo, en mai 2006
Illustration
Titien, Diane surpris par Actéon (DR)