Arte. Dimanche 28 juin 2015, 18h30. Le Baroque de Christie. Mondonville, Rameau : du grand motet Ă l’opĂ©ra ballet. Le XVIIIè en majestĂ©. SoirĂ©e baroque Ă la Philharmonie de Paris. Direction musicale : William Christie L’âge d’or de la musique baroque française, entre sacrĂ© et profane est projetĂ© et dĂ©fendu par un collectif les Arts Florissants et leur chef fondateur William Christie qui interprètent ainsi leur rĂ©pertoire de prĂ©dilection. Les Arts Florissants, qui viennent de fĂŞter leurs 35 ans d’existence, donnent accompagnĂ©s de leur directeur musical principal un programme qui illustre leur dĂ©vouement Ă la musique baroque et, tout particulièrement, aux compositeurs français du XVIII ème siècle. L’ensemble sur instruments anciens y fait dialoguer la musique religieuse et les accents dramatiques mais si poĂ©tiques des Indes Galantes, opĂ©ra ballet gĂ©nial conçu avec le librettiste Fuzelier dont on connaĂ®t par ailleurs le talent dans le genre comique : habituĂ©s des trĂ©teaux de la foire avant de subjuguer Ă l’opĂ©ra, Rameau Ă certainement rencontrĂ© l’Ă©crivain librettiste aux foires parisiennes Saint-Germain ou Saint-Laurent.
Pour la musique profane, William Christie a sĂ©lectionnĂ© plusieurs extraits des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau parmi lesquelles la cĂ©lèbre entrĂ©e Les Sauvages, sĂ»rement la partie la plus connue de cet opĂ©ra en quatre actes, qui sous couvert de fables amoureuses rococo (l’oeuvre a Ă©tĂ© créée et complĂ©tĂ©e dans les annĂ©es 1730), Fuzelier et Rameau dĂ©fendent une vision humaniste dĂ©jĂ propre Ă l’esprit des lumières. Les Incas du PĂ©rou n’y sont pas dĂ©peints avec l’arrogance supĂ©rieure des colons occidentaux mais avec le regard fraternel de vrais humanistes pĂ©nĂ©trĂ© par les valeurs de Rousseau (son idĂ©al du bon sauvage non perverti par la soif de l’or et la duplicitĂ© des urbanisĂ©s venus de l’ancien monde).
Cette histoire d’amour qui enchante par son extravagance et son parfum d’exotisme est aussi un sujet engagĂ© et fraternel qui porte les valeurs humanistes et universelles des Lumières. Pour la musique sacrĂ©e, In exitu Israel de Mondonville, originellement destinĂ© aux messes royales cĂ©lĂ©brĂ©es en prĂ©sence de Louis XV et qui est caractĂ©ristique du grand motet français compte parmi les neuf « motets Ă grands choeurs et orchestre » qui ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s Ă ce jour. La distribution vocale de la soirĂ©e comprend des partenaires de longue date des Arts Florissants, le baryton Marc Mauillon (laurĂ©at de l’acadĂ©mie qu’il a fondĂ©e Le jardin des Voix) un artiste que l’on a entendu dernièrement dans les Grands Motets de Rameau en Europe et dans Les FĂŞtes VĂ©nitiennes de Campra Ă l’OpĂ©ra comique Ă Paris et la soprano Danielle de Niese qui participait Ă la production emblĂ©matique d’Andrei Serban des Indes Galantes en 2003 Ă l’OpĂ©ra national de Paris Ă©galement dirigĂ©e par William Christie ou la fantaisie baroque The Enchanted Island donnĂ©e au Met de New York fin 2011.
Sens du verbe incarnĂ©, caractĂ©risĂ©, dramatisĂ©, vision architecturĂ©e et puissante, goĂ»t habitĂ© des intentions du drame inscrit dans chaque texte font de la direction de William Christie l’une des profondes et des plus investies dans le rĂ©pertoire baroque français.
ARTE, dimanche 28 juin 2015, 18h30. Mondonville et Rameau : la musique au XVIIIè. William Christie, direction. Avec Les Arts Florissants. Coproduction : ARTE France, CLC Productions (43min). Enregistrée le 16 janvier 2015 à la Philharmonie de Paris
Au programme :
J.J. CassanĂ©a de Mondonville – In exitu Israel (Grands Motets, extraits)
J.P. Rameau – Les Indes Galantes (extraits)