Trappes, La Merise. Rameau : LâInde Galante, les Sauvages. Le 10 fĂ©vrier 2015, 19h30. LycĂ©ens, Pages de la MaĂźtrise du CMBV. LâInde dansante :quand le baroque suscite un projet de jumelage pour les jeunes⊠Le CMBV rĂ©alise une nouvelle production comprenant la 4Ăšme entrĂ©e des Indes Galantes de Rameau, Les Sauvages en associant les Pages de la MaĂźtrise du Centre de musique baroque de Versailles et plusieurs classes des lycĂ©es de Trappes. Une expĂ©rience collective qui transmet lâĂ©coute, le partage, la rencontre comme valeurs premiĂšres.
Dans un bosquet dâune forĂȘt de lâAmĂ©rique, une belle Sauvage, Zima (soprano), fille dâun chef puissant et redoutĂ© est courisĂ©e par les officiers europĂ©ens, le français Damon (haute-contre) et lâespagnol Don Alvar (baryton). Un temps dĂ©paysĂ©e par tant de courtoisies exotiques, la Sauvagesse prĂ©fĂšre lâun de ses semblables le guerrier Adario (baryton). Rameau dĂ©peint lâamour imprĂ©vu et aussi la guerre qui se conclue par la pacification des nations affrontĂ©es (fameuse danse du calumet de la paix). A lâĂ©poque, Les Indiens dâAmĂ©rique Ă©taient rĂ©putĂ©s dansant nus et fumant de longs calumets, dâaprĂšs les chroniques des voyageurs ou les gravures de Bernard (CĂ©rĂ©monies et coutumes religieuses, 1723), ou de Lafitau (MĆurs des Sauvages AmĂ©ricains (1724). Le compositeur rĂ©utilise la piĂšce fameuse de son recueil de piĂšces pour le clavecin, Les Sauvages publiĂ©e en 1728 dâaprĂšs la danse de vrais indiens de Louisiane danseurs, quâil avait pu voir au Théùtre Italien en 1725.
Les Sauvages est la quatriĂšme EntrĂ©e de son opĂ©ra ballet les Indes Galantes, entrĂ©e ajoutĂ©e pour la reprise de lâouvrage en 1736 (un an aprĂšs sa crĂ©ation en 1735). Câest lâoccasion dâutiliser de brillantes trompettes, des airs dâagilitĂ© dâesprit italien : ainsi lâair de Zima « RĂ©gnez plaisirs et jeux » oĂč sâassocient trompettes, timbales et flĂ»tes. Comme plus tard (1745) dans Le Temple de la gloire et lâacte de Bacchus (bacchanale sensuelle), Rameau alterne en particulier dans la Chaconne finale des Sauvages, accents guerriers et pastoraux, nerf et suavitĂ©, caractĂšre et douceur. Lâair des Sauvages publiĂ© en 1728 innerve toute la danse collective Ă lâouverture et dans le rondeau final. La mĂ©lodie gĂ©niale comme lâest FrĂšre Jacques (attribuĂ© depuis 2014 Ă Rameau donc), sera repris immĂ©diatement par nombre de compositeurs de Suites orchestrales ou dâopĂ©ras (Corette, Tapray, Guignon, DalayracâŠ), la piĂšce traverse mĂȘme lâAtlantique pour rejoindre les cĂŽtes des Antilles Françaises, sur lâĂźle de Dominique : un tĂ©moin dâĂ©poque rend compte du jeu dâun claveciniste trĂšs versĂ© dans lâart de Rameau.
AprĂšs la Ritournelle dâentrĂ©e, Rameau imagine dâabord la confrontation entre Alvar et Damon, colons aux AmĂ©riques, rivaux en amour.
Puis paraĂźt les Indiens : Adario amoureux qui fusionne bientĂŽt avec la belle et convoitĂ©e par tous, Zima. Les deux indigĂšnes inspirĂ©s par l’amour se jurent fidĂ©litĂ©.
Ensuite, la Danse du grand calumet de la Paix est portĂ©e par les Indiens et le couple dâamoureux Zima et Adario ; puis câest la danse qui conclue lâouvrage indien : menuet des Françaises en Amazones, air de ZIma victorieuse : « RĂ©gnez plaisirs et jeux », enfin Chaconne finale.
Partition dĂ©bordante de sensualitĂ© et dâitalianisme, Les Sauvages sont lâobjet dâun travail spĂ©cifique entre les Pages de la MaĂźtrise du Centre de Musique Baroque de Versailles et plusieurs lycĂ©ens de Trappes. Chant, dĂ©clamation, danse et jeu scĂ©nique sont les Ă©tapes dâun jeu collectif oĂč les jeunes professionnels rencontrent les jeunes publics autour du gĂ©nie musical de Rameau. La vivacitĂ© dansante de lâopĂ©ra ballet fascine toujours autant depuis le XVIIIĂšme siĂšcle. Une Ă©quipe chevronnĂ©e de professionnels (Olivier Schneebeli, direction musicale ; Françoise Deniau, chorĂ©graphie ; Michel Verschaeve, mise en scĂšne) encadrent les jeunes apprentis. Sous leurs auspices, certains pourraient mĂȘme se dĂ©passer portĂ© par la magie du théùtre baroque.
Soirée les Indes Galantes au Théùtre La Merise de Trappesmardi 10 février 2015, 19h30
Direction Musicale : Olivier Schneebeli
Direction des ChĆurs: Sarah Boissou (collĂšge Youri Gagarine), Marjolaine Martel (collĂšge Le Village) et Marie-Pascale Perillon (collĂšge Gustave Courbet),
Mise en scĂšne : Michel Verschaeve
Chorégraphie : Françoise Deniau
Régie : Thierry Carreau
Solistes et choristes : Pages du CMBV
Choristes : ElĂšves des collĂšges Youri Gagarine, Le Village et Gustave Courbet de Trappes.
Instrumentistes : ElÚves du CRR de Versailles et du CRD de la Vallée de Chevreuse.
Danseurs et comédiens : ElÚves de Lycée Plaine de Neauphle (à confirmer)
Régisseurs : stagiaires Ecole de la deuxiÚme chance (ZA-Trappes-Elancourt).
01 30 13 98 51Â tarif unique : 5 euros.
Spectacle repris le 12 fĂ©vrier 2015 Ă lâOpĂ©ra royal de Versailles