mardi 19 mars 2024

BUDAPEST : en direct du MUPA, Gyorgy Vashegyi joue Dardanus

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RameauEn direct du MUPA, le 8 mars 2020. Rameau : DARDANUS. À Budapest, après Les Fêtes de Polymnie (2014), Naïs (2017) et Les Indes galantes (2018), Dardanus occupe le chef hongrois György Vashegyi, grand ramélien à la suite des Christie, McGegan, qui a déjà conviancu, s’intéresse à l’histoire de Dardanus : tragédie en musique en un prologue et 5 actes, version de 1744. Livret de Charles-Antoine Leclerc de la Bruère.
Grand défenseur de la musique lyrique française du XVIIIè, en particulier à l’époque des Lumières, et en particulier des opéras visionnaires, réformateurs de Jean-Philippe Rameau, compositeur officiel à Versailles sous le règne de Louis XV, Gyorgy Vashegyi ressuscite la version intégrale de 1744 de Dardanus dont plusieurs mesures inédites comprenant chœurs et partie orchestrale d’un souffle nouveau. Dardanus aime Iphise mais doit affronter et vaincre les agissements d’Anténor. Que donnera cette nouvelle version ? En particulier la langue française si essentielle dans la caractérisation des opéras français. Force est de constater que les distribution peinent souvent dans l’articulation et l’intelligibilité de la langue de Rameau. De ce point de vue, au sein d’une équipe de chanteurs qui rassemble souvent les mêmes solistes, peu de chanteurs savent maîtriser les spécificités du chant français baroque. La distribution annoncée ce 8 mars comprend d’excellents diseurs en français dont le ténor Cyrille Dubois et le baryton Tassis Christoyannis. Voilà qui accrédite la prochaine interprétation. D’autant que le chef ne manque ni de clarté ni d’expressivité et de tension dans la conception architecturale de ses approches, comptant sur deux formations solides à Budapest : le choeur et l’orchestre (sur instruments anciens) qu’il a fondés : Purcell Choir et Orfeo Orchestra. Deux collectifs avec lesquels le maestro a su édifier de très solides réalisations à ce jour.

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gyorgy vashegyi gervais mupa Hypermnestre © János Posztós, Müpa BudapestRAMEAU : Dardanus. DIM. 8 MARS 2020 : 19h. Müpa – Palace of Arts, Budapest, Hongrie – Concert sera retransmis en direct sur le site web du Müpa : écoutez l’opéra en direct:
https://www.mupa.hu/en/program/classical-music-opera-theatre/rameau-dardanus-2020-03-08_19-00-bela-bartok-national-concert-hall

Rameau : Dardanus
György Vashegyi, direction musicale

Judith Van Wanroij, Iphise, l’Amour
Chantal Santon-Jeffery, Vénus, une Phrygienne
Cyrille Dubois, Dardanus
Tassis Christoyannis, Anténor
Thomas Dolié, Teucer, Isménor
Clément Debieuvre, Arcas

Orfeo Orchestra
Purcell Choir

 

PLUS D’INFOS sur le site du MUPA / direct RAMEAU : DARDANUS
https://www.mupa.hu/en/program/classical-music-opera-theatre/rameau-dardanus-2020-03-08_19-00-bela-bartok-national-concert-hall
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Approfondir
Reste que dans cette version née de la refonte de 1744 : plus grave et tendue, noire et introspective, si cornélienne au fond, où Rameau concentre son génie sans jamais le diluer-, les interprètes doivent projeter délire, vérité.

A paru en 2013 une version discographique récente de Dardanus par Pygmalion, mais trop sage :
https://www.classiquenews.com/cd-rameau-dardanus-version-1744-pygmalion-2012/

 

Temps forts et synopsis


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Enchantements de l’Opéra-ballet

rameau jean philippe dossier classiquenews 582 822 dossierCréé en 1739, révisé en 1744, Dardanus incarne pour ses détracteurs dont Rousseau, le sommet de l’invraisemblable lyrique, de la complexité du grand oeuvre monarchique. Rien ne peut cependant cacher le génie de la musique dont le flamboiement continu réserve aux spectateurs plusieurs tableaux inoubliables.
Après un prologue où Rameau oppose la Jalousie à Vénus qui cependant convoque cette dernière pour réveiller l’Amour (!), en audaces harmoniques jamais entendues auparavant, le premier acte se déroule en Phrygie, terre des mausolées. Anténor se dresse en guerrier déterminé prêt à tuer Dardanus et épouser Iphise qui ne peut s’empêcher d’aimer ce dernier. Dans le II, l’acte du temple, Dardanus déguisé en Isménor accueille les aveux amoureux d’Iphise : la tendresse de l’amant qui se démasque est le sujet de cet acte de pure tendresse alanguie. Au III, Dardanus emprisonné suscite la prière déchirante d’Iphise (comme fut déjà bouleversante l’air de Télaïre dans Castor et Pollux) contrastant avec l’ivresse obscène des Phrygiens vainqueurs.
Mais Vénus ouvre le IV : un délicieux et onirique songe guide et caresse le beau Dardanus. Jamais divertissement ne fut ici aussi suggestif et rêveur : un sommet de la nostalgie français. Suit l’épisode du monstre furieux qui aurait tuer Anténor s’il n’était sauvé par Dardanus le preux. Auparavant Anténor, tout en évoquant le monstre affreux, exprime l’empire tout effrayant de l’amour en un air inégalé par sa profondeur grave, sa grâce juste et poétique : « Monstre affreux, monstre redoutable… ». Au V, dans une marine digne de Lorrain, Iphise et Teucer accueillent leur champion Anténor qui reconnaît en Dardanus le véritable héros. La chaconne finale conclue l’enchantement de Dardanus : un superbe cycle de visions et d’épisodes où triomphe le souveraine musique et ses accents chorégraphiques.

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