étudiants au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, le
Quatuor Parisii s’est inspiré, pour choisir son nom, de la tribu
gauloise qui investit la première le site ou se développa par la suite
la capitale française. Trente ans plus tard, les quatre musiciens, liés
par une évidente complicité, ont acquis une réputation remarquable
parfaitement justifiée qui est dûe à une volonté d’excellence, à une
rigueur, à un ecléctisme bienvenus. Invité par l’association Saint
Lazare Hospitalier, le Quatuor Parisii propose au public un programme
consacré à trois compositeurs romantiques allemands qui, contemporains
les uns des autres, ont su intégrer dans leurs oeuvres de musique de
chambre les diverses influences nées au cours de leurs voyages ou lors
des rencontres qu’ils ont faites pendant leurs carrières respectives.
Le plus énigmatique des compositeurs programmés est sans aucun doute
Louis Théodore Gouvy (1819-1898). Reconnu de son vivant, Gouvy a été
très vite oublié après son décès pour ne renaître de ses cendres qu’il y
a une vingtaine d’années; sa musique de chambre ne manque pourtant pas
de saveurs et le Quatuor opus 68 n°5 qui ouvre le concert donne un très
bel exemple du talent du compositeur d’origine allemande qui a laissé au
total plus de deux cent oeuvres. Les Parisii attaque le Concerto du
compositeur franco-allemand avec une finesse et une intelligence de jeu
qui donne à la musique des sonorités légères et pétillantes, d’autant
plus saisissantes sous les voutes de l’église Saint Julien.
Tout dans la musique de Gouvy invite au voyage : heureuse découverte
servie par des musiciens qui eux mêmes, ont pris d’autant plus de
plaisir à la jouer qu’ils ne la connaissaient que fort peu; ils lui ont
cependant rendu justice avec talent et simplicité.
Avec Félix Mendelssonh-Bartoldy (1809-1847), le Quatuor Parisii emprunte
des chemins plus balisés; son Quatuor opus 12 en mi bémol majeur,
composé en1829 alors que Mendelssohn n’a que vingt ans, dénote un
lyrisme et une originalité peu communs pour un compositeur si jeune,
qualités que l’on retrouve dans ses oeuvres postérieures.
Après l’entracte, Robert Schumann (1810-1856) est à l’honneur avec le
très beau Quatuor opus 41 n°3. Tout comme Mendelssohn et Gouvy, Robert
Schumann compose une musique de chambre fortement marquée par un lyrisme
toujours très en vogue au XIXe siècle, et l’oeuvre que nous proposent
les quatre musiciens n’y échappe pas; la délicatesse et la subtilité
éclairent l’une des pages les plus passionnées de son auteur.
Sous la pression du public enthousiaste, les Parisii offrent en bis le
très beau mouvement lent du quatuor « Le cavalier » de Joseph Haydn
(1732-1809).
Tours. Eglise Saint Julien, le 16 juin 2012. Louis-Théodore Gouvy
(1819-1898) : quatuor opus 68 N°5; Félix Mendelssohn-Bartoldy
(1809-1847) : Quatuor opus 12 en mi bémol majeur; Robert Schumann
(1810-1856) : Quatuor opus 41 N°3; (Bis) Joseph Haydn (1732-1809) :
Quatuor « Le Cavalier », mouvement lent. Quatuor Parisii. Compte rendu rédigé par notre envoyée spéciale, Hélène Biard.