CRITIQUE, concert. TOULOUSE, le 19 avril 2022. Fazil SAY, W.A. MOZART. CAMERATA SALZBURG, G. AHSS, F.SAY – En ce soir pluvieux, dernière semaine avant une Ă©lection angoissante, ce concert a ouvert un ciel serein au public toulousain conviĂ© par la sagacitĂ© des Grands Interprètes. Fazil Say sait mettre en place une communication particulière avec son public et la magie ce soir a opĂ©rĂ©. Ce n’est pas la technique du pianiste qui impressionne, ni la finesse de son interprĂ©tation ou le gĂ©nie de ses compositions mais un engagement inhabituel, un dialogue avec le piano, l’orchestre et le public totalement fusionnel. Le programme est parfaitement Ă©quilibrĂ© avec deux Ĺ“uvres de jeunesse de Mozart, toutes de fraĂ®cheur et de pure beautĂ© et deux Ĺ“uvres de Fazil Say aux rythmes fascinants et Ă l’inclassabilitĂ© assumĂ©e. La Camerata Salzburg est un orchestre qui joue sous la direction de son premier violon, Gregory Ahss. L’entente avec Fazil Say semble naturelle et Ă©vidente. Le petit effectif permet une concentration idĂ©ale des instrumentistes. Beaucoup de regards complices et de sourires disent la communion des musiciens.
Mozart et Fazil Say : la belle énergie !
La Chamber Symphonie de Fazil Say permet de découvrir la perfection des cordes, tant en pizzicati, coups sur les instruments, que phrasés larges. La solidité impressionne ainsi que la division des familles de cordes allant presque jusqu’au jeu soliste. La partition est foisonnante, joue de toutes sortes de références et d’hommages avec une incroyable richesse rythmique. Puis le concerto n°12 de Mozart nous permet de découvrir Fazil Say au piano après avoir entendu le compositeur. Fazil Say semble déguster les qualités de l’orchestre durant l’introduction, jouée avec une belle ampleur. Le pianiste instaure de suite un dialogue fécond avec les musiciens de l’orchestre. Tout avance avec facilité rien ne résiste à des interprètes si engagés. Les rythmes sont précis, les nuances richement offertes. Ce Concerto est facile d’écoute ; il est riche d’élégantes beautés. La lumière est belle, aucune ombre ne vient assombrir le propos.
Après l’entracte, la pièce d’orchestre avec piano, Yürüyen Kösk de Fazil Say lie avec art, Orient et Occident. Le piano et l’orchestre trouvent des moments d’accords ou de complémentarité, originaux et surprenants. Cette courte pièce est d’une fraîcheur assez mozartienne. La situation est semblable, Mozart également jouait ses œuvres composées pour lui-même avec orchestre comme Fazil Say ce soir. Le concert s’est terminé avec une puissante interprétation de la 29ème Symphonie de Mozart. L’orchestre soigne les rythmes et les nuances, il magnifie les couleurs. Voici une belle interprétation qui ajoute à la soirée une bonne dose de bonheur en musique. Nous avons vécu le concert idéal en cette période inquiétante qui permet au public d’affronter le retour chez soi avec légereté. Mozart et Fazil Say même musique du bonheur !
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CRITIQUE, concert. TOULOUSE. Halle-aux-grains, le 19 avril 2022. Fazil Say (né en 1970) : Chamber Symphony pour orchestre à cordes, op.62 ; Yürüyen Kösk, Hommage à Atatürk pour piano et orchestre, op.72 ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-791) : Concerton°12 pour piano et orchestre en la mineur, K.414 ; Symphonie n°29 en la majeur, K 201. Camerata Salzburg ; Gregory Ahss, violon et direction ; Fazil Say, Piano .