RADIO CLASSIQUE, sam 7 sept 2019, 20h. SIBELIUS, Symphonie n°4. Programme orchestral de première valeur, (en direct de la Philharmonie de Paris) avec la Symphonie n°4 du compositeur finlandais Jean Sibelius, le plus important créateur pour l’orchestre au début du XXè avec Strauss, Mahler, Ravel et Stravinksy… La partition affirme davantage la volonté de rupture amorcée avec la Troisième Symphonie, et même, elle exprime une crise personnelle et artistique chez Sibelius qui a subi une opération éprouvante, après diagnostic d’un cancer de la gorge (1908). Plus critique que jamais sur son oeuvre et sur le milieu musical contemporain, le compositeur s’inscrit contre la pseudo « modernité contemporaine », souvent bavarde (Strauss). Contre une conception mahlérienne, universelle voire cosmique, la symphonie sibélienne se concentre sur l’équilibre et la pureté essentielle de la forme et du schéma structurel. Les quatre mouvements confinent à l’épure, et à la synthèse…, contradictoirement au plan classique et à l’héritage des anciens, à l’implicite, voire à l’indicible. De sorte que le process et l’expérience musical du flux symphonique réalise un passage vers l’invisible et l’inaudible : toute les oeuvres de Sibelius pourrait alors s’achever vers le silence. Elle y tendent toutes.
D’ailleurs, trop repliée sur elle même, sans développement prévisible et facilement identifiable, la partition de la Quatrième, trop énigmatique, lors de sa création en 1911 à Helsinki (3 avril) suscite déception, froideur déconcertée. Mais Toscanini convaincu par sa vérité et son éloquente profondeur, en sera un apôtre zélé aux Etats-Unis.
Plan : Tempo molto moderato, quasi adagio: introduction sombre et grave qui convoque les mystères et l’étrange et davantage, la vibration d’un autre monde. L’impression de solitude et d’approfondissement introspectif est porté par le violoncelle solo. Dans le troisième mouvement, Il tempo largo, qui suit l’allegro molto vivace, Sibelius pousse plus loin la peinture en un paysage dévasté, archaïque et même primitif où prime le caractère de l’étrange et du nouveau, non sans tensions et questions irrésolues. Ce que confirme l’ultime mouvement qui installe le climat de la dissonance, de la gravité voire de l’amertume.
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RADIO CLASSIQUE, Samedi 7 septembre 2019, 20h, en direct de la Philharmonie de Paris / Orchestre de Paris – Daniel Harding, direction
Programme :
Brahms, Concerto pour violon / Janine Jansen (violon)
SIBELIUS : Symphonie n°4 en la mineur opus 63 (1911).
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LIRE notre dossier spécial les 7 Symphonies de SIBELIUS (1899 – 1924), à l’occasion du 150è anniversaire de la mort en 2015 :
http://www.classiquenews.com/sibelius-2015-150eme-anniversaire-de-la-naissance/