dimanche 27 avril 2025

Saison Lyrique 2010-2011 Bruxelles, La Monnaie, Opéra Royal de Wallonie…

A lire aussi

Saison lyrique


2010-2011
La Monnaie de Bruxelles, Opéra Royal de Wallonie, Opéra national de Paris, Théâtre du Châtelet, Opéra-Comique, Opéra
de Lille, Opéra de Lyon… Opéra de Tours, Angers Nantes Opéra…
Capitole de Toulouse, Opéra de Nice et de Monte Carlo… Les meilleures
scènes lyriques en Belgique et en France, marquantes par leur audace et leurs prises
de risques sont analysées ici. Voici les temps forts de la saison
lyrique 2010-2011.
Ne manquez aucun des événements lyriques de la
nouvelle saison 2010-2011: créations, nouvelles productions, reprises
attendues, …

Bruxelles, La Monnaie

Peter de Caluwe inscrit la nouvelle saison de la scène
bruxelloise sous le signe d’une réflexion sur les thèmes de la tolérance
et de l’intolérance, faisant de la maison belge, un foyer engagé voire
militant d’autant plus pertinent dans l’histoire récente de la Belgique,
confrontée à une crise communautaire sans précédent.
« Le respect favorise l’épanouissement intellectuel – il s’exerce à
l’égard des individus, des institutions et de notre mémoire collective.
Le respect n’entraîne pas la confirmation des préjugés. Au contraire, il
permet le dialogue, la discussion et la recherche d’autres vérités
possibles..
. », précise le directeur de La Monnaie.

Tolérance, intolérance, deux parties d’une équation que
l’Opéra
bruxellois pose comme ligne artistique et… politique, pour une saison
des plus militantes. Voici donc pas moins de 11 productions,
débutant avec la dénonciation d’une hypocrisie arrogante et finalement
fatale, celle d’Yvonne, princesse de Bourgogne de Philippe
Boesmans, à Intolleranza 1960 de Luigi Nono, sans omettre Les
Huguenots
de Meyerbeer, ou Katia Kabanova de Janacek…
Suivez le guide:

Premier événement lyrique qui ouvre la saison, en création belge (après
sa création mondiale sur la scène du Palais Garnier à Paris): Yvonne
de
Bourgogne de Philippe Boesmans
, du 9 au 21 septembre 2010
(Patrick Davin, direction; Richard Peduzzi, mise en scène: Luc Bondy qui
signe également le livret). Victime elle aussi de la lâcheté collective
et sociale, Katia Kabanova de Janacek, à l’affiche en
nouvelle
production, à partir de 16 octobre et jusqu’au 14 novembre 2010 (Leo
Hussain, direction; Andrea Breth, mise en scène). Pour les fêtes de fin
d’année, autre nouvelle production, La Bohème de Puccini,
du 10
au 31 décembre 2010 (Carlo Rizzi, direction; Andreas Homoki, mise en
scène).

2011 débute par Parsifal de Wagner (du 27 janvier au 20
février
2011), en nouvelle production (Hartmut Haenchen, direction; Romeo
Castellucci, mise en scène), puis « détente mozartienne » avec La
finta
giardiniera de Mozart
(1775), dramma giocoso sous la direction
de
Jérémie Rhorer (Karl-Ernst & Ursel Herrmann, mise en scène), du 15
au 30 mars 2011.

L’opéra Hanjo de Toshio Hosokawa (créé à Aix en
Provence en 2004)
tient l’affiche du 10 avril au 8 mai 2010 (Koen Kessels, direction;
Anne Teresa de Keersmaeker, mise en scène). Pour 3 dates, au Cirque
Royal, La Monnaie souligne l’actualité de Nabucco de Verdi dans
une
version de concert (Julian Reynolds, direction), les 26, 28 et 30
avril 2011; représentations intercalées avec Intolleranza 1960
de
Luigi Nono (créé à La Fenice de Venise en mars 1961), les 27 et 29
avril 2011, présenté en nouvelle production sous la baguette d’Adam
Fischer, et dans la mise en scène de Christoph Schlingensief.

Conclusion romantique enfin,
avec Les Huguenots de Meyerbeer (créé à Paris en
février 1836),
grand opéra parisien trop rare en France. Opportune résurrection dont
tout le mérite revient à la scène bruxelloise: d’autant que la mise en
scène est signée Olivier Py. Ultime nouvelle production et donc
forcément un événement: du 11 au 30 juin 2011.
Toutes les informations sur la saison lyrique 2010-2011 de La
Monnaie
de Bruxelles
sur le site de La Monnaie.

Opéra national de Paris

3 Wagner (Le vaisseau fantôme, du 9 septembre au 9
octobre 2010; Siegfried, du 1er au 30 mars 2011; Le
Crépuscule des dieux
, du 3 au 30 juin 2011), 3 Puccini (
le Triptyque
, du 4 au 27 octobre 2010; Butterfly,
du 16 janvier au 14 février 2011; Tosca, du 20 avril
au 18 mai 2011), 2 Verdi (Luisa Miller, du 7 mars au
1er avril 2011; Otello, du 14 juin au 16 juillet 2011,
dernière production de la saison), 2 Mozart (Les Noces
par Strehler, du 26 octobre 201 au 7 juin 2011; Cosi
par Ezio Toffolutti, du 16 juin au 16 juillet 2011), 1 Strauss (Ariane
auf Naxos
, du 11 au 30 décembre 2011) sans omettre une
nouvelle production baroque avec la jeune et géniale soprano
Jane Archibald
(révélée sur la scène nantaise dans Lucio
Silla): Giulio Cesare de Haendel, du 17 janvier au 17
février 2011… soit au total 7 nouvelles productions dont 1 création.
Au jeu certes un peu fastidieux des données comptables, l’Opéra national
de Paris n’a pas à rougir de ce nouveau crû maison: l’équilibre y est
préservé mais on peut soulever un manque cruel: aucun opéra français!
Quelle tristesse pour notre scène nationale qui jusque là avait su
défendre la diffusion et la connaissance des opéras français (de Louise à
Mireille…).

Voici donc nos temps forts d’une
nouvelle saison
encore prometteuse en découvertes et
révélations sinon grands moments de théâtre. Nicolas Joel,
directeur des lieux, l’illustre dans le visuel de la saison: l’Opéra
vous apporte le monde sur un plateau… La scène parisienne dans le
sillon tracé par Calderon offre en un jeu de miroir, facettes
grossissantes sur notre monde (non plus déformantes et décalées comme ce
fut le cas de l’époque Mortier), ce grand théâtre du monde, qui fait
aussi les délices, depuis 90 ans (en 2010), du plus ancien festival
européen, Salzbourg.

Le Triptyque de Puccini (du 4 au 27 octobre 2010),
inspiré de Dante, est la première nouvelle production. Poursuite
désormais emblématique du chef à la tête de la fosse parisienne,
Philippe Jordan, la Tétralogie wagnérienne reprend du
service: après L’Or du Rhin et La Walkyrie, c’est au tour de Siegfried
(du 1er au 30 mars 2011) et du Crépuscule des Dieux
(du 3 au 30 juin 2011) d’investir l’immense vaisseau de l’Opéra
Bastille.
Oeuvres engagées contre la barbarie (celle du XXème siecle), deux
ouvrages, inédits, indiquent l’orientation antimilitariste et humaniste
de la Maison: c’est d’abord, Mathis le peintre de Paul
Hindemith (du 16 novembre au 6 décembre 2010) alors en proie à la haine
du régime nazi, puis la figure admirable de la poétesse Anna
Akhmatova
(« Akhmatova », du 28 mars au 13 avril 2011), victime
du bourrea Staline, donné en création mondiale, dans une musique écrite
par Bruno Mantovani.
Entrée attendue à l’Opéra (après la récente Ville Morte ou Le Roi
Roger), voici Francesca da Rimini de Riccardo Zandonai
(avec Roberto Alagna, du 31 janvier au 21 février 2011) sur le livret de
Gabriel D’Annunzio d’après La Divine Comédie de Dante. Enfin vous ne
manquerez pas la suite des splendeurs vocales du bayrton Ludovic Tézier
(formidable Posa dans un Don Carlo éblouissant la saison passée) dans le
rôle-titre d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski (Willy
Decker, mise en scène), du 17 septembre au 11 octobre 2010.

Opéra
Comique (Paris)

Saison Lully à la Salle Favart grâce à la reprise de Cadmus
et Hermione
(du 29 novembre au 23 décembre 2010), opéra des
origines, daté de 1673, première tragédie en musique conçue par le
Florentin pour le plus grand roi d’Europe, Louis XIV (décembre 2010).
Puis, en mai 2010 (du 7 au 21 mai 2011), le retour de la production
légendaire d’Atys par le duo Villégier et Christie,
mémorable spectacle créé en 1987. On peut cependant être surpris de
cette reprise quand on sait l’apport défendu depuis par une sensibilité
plus récente, du chef d’oeuvre de Lully, celle d’Hugo Reyne, qui au sein
de son festival vendéen, Musiques à la Chabotterie (en août 2009) a
joué sa lecture d’Atys, autrement plus souple et suave, proche du texte
que celle de son aîné Christie. L’enregistrement d’Atys par Hugo Reyne
est d’ailleurs publié en septembre 2010 et constitue l’événement baroque
de la rentrée 2010.
L’opéra français étant délaissé par l’Opéra national de Paris, L’Opéra
Comique pourvoit aux attentes parisiennes: Poulenc: Les Mamelles
de Tirésias
(du 23 décembre 2010 au 21 janvier 2011), Cendrillon
de Massenet
(du 3 au 15 mars 2010), Les Brigands
d’Offenbach
(du 21 juin au 2 juillet 2011) devraient amplement
nous ravir. Saluons en complément, trois autres temps forts: Le Freïschutz
de Weber
, version de Berlioz (en français), du 5 au 17 avril
2011; Les Fiançailles au couvent de Prokofiev (du 28
janvier au 4 février 2011) sous la baguette de Tugan Sokhiev et une
création Re Orso de Stroppa (du 9 au 15 juin 2011).
Défrichement, nouveautés et références baroques, la Salle Favart offre
un complément de choix à la programmation de l’Opéra national de Paris:
chacun des 9 ouvrages lyriques ainsi mis à l’honneur est le sujet d’un
festival thématique.

Théâtre du Châtelet (Paris)

La 5ème saison de Jean-Luc
Choplin
continue de faire rêver les parisiens. Eclectisme,
nouveautés, théâtre et musical, genre désormais emblématique de
la maison rythment une nouvelle saison stimulante: Show boat,
comédie de Broadway de 1927 en octobre 2010 ( du 2 au 19); venue du
Théâtre Mariinsky avec deux oeuvres du compositeur contemporain Chtchedrine:
Le Petit cheval bossu et Le Vagabond ensorcelé
sous la
direction de Valery Gergiev (les 1er et 2 novembre 2010). Pour les fêtes
de fin d’année, autre comédie musicale, My fair lady
(1956) de Loewe et Lerner, d’après George Bernard Shaw, du 9 décembre au
2 janvier 2011. C’est depuis son adaptation au cinéma en 1964 par
George Cukor, la comédie la plus populaire au monde; janvier pétillant
ensuite (du 22 au 28 janvier 2011) avec Le barbier de Séville
(Il barbiere di Siviglia) de Rossini, en provenance du Teatro Real de
Madrid, sous la direction musclée de Jean-Christophe Spinosi (Emilio
Sagi, mise en scène).

Dans le registre baroque, le Châtelet a sélectionné l’oratorio de
Haendel, Der Messias (Le Messie), en allemand, les 14,
15, 16, 17, 19 mars 2011, dans la vision du russe Oleg Kulik, sous la
direction de Martin Haselböck (nouvelle production). Du 22 avril au 21
mai 2011, nouvel ouvrage de Sondheim (après A Little night music): Sweeny
Todd
, en provenance de Broadway, véritable musical Thriller où
les protagonistes s’ingénient à recycler la chair humaine dans un
spectacle hilarant et mordant. L’intrigue a inspiré Tim Burton au
cinéma. Enfin, retour très attendu dans la fosse parisienne du chef
Jean-Yves Ossonce pour une nouvelle création française, Il
Postino de Daniel Catan
(né en 1949), avec l’Orchestre
symphonique de Navarre (Ron Daniels, mise en scène): pour 4 soirées: les
20, 24, 27 et 30 juin 2010.

Opéra de Lille

5 productions sur les planches
lilloise
en 2010-2011: avec comme temps fort, la création
mondiale de La Métamorphose de Michaël Levinas,
compositeur et pianiste (du 7 au 15 mars 2011): Stanislas Nordey conçoit
la mise en scène de l’action inspirée de la nouvelle fantastique de
Kafka (livret de Valère Novarina et Emmanuel Moses). « Aventures,
nouvelles aventures » de György Ligeti
(lecture et adaptation
de Charlotte Nessi qui signe la mise en scène) marque l’ancrage de
l’Opéra de Lille dans la modernité et le répertoire contemporain (du 18
au 20 novembre 2010). en contrepoint, la maison lilloise les standards
lyriques, en particulier italien, puisant chez Donizetti (L’Elixir
d’amour,
du 12 au 27 janvier 2011. Antonello Allemandi,
direction. Richard Brunel, mise en scène)), puis chez Verdi
(Macbeth
, du 7 au 27 mai 2011. Richard Jones, mise en scène.
Roberto Rizzi Brignoli, direction), deux intrigues fortes. Enfin en
ouverture de la nouvelle saison, monument baroque avec Orlando
de Haendel
, du 9 au 23 octobre 2011 (David McVicar, mise en
scène; Emmanuelle Haïm, direction), avec dans le rôle-titre, Sonia
Prina.

Opéra de Lyon

Sur les traces semées de
réussites populaires du Châtelet à Paris, Lyon se met au diapason de la
comédie américaine: début de nouvelle saison 2010-2011 avec Porgy
and Bess
(1935) de Gershwin (les 9 et 10 septembre 2010) dans
une scénographie chorégraphiée de José Montalvo et Dominique Hervieu.
Production événement ensuite que celle du Rossignol
(1914) et autres fables d’Igor Stravinsky dans la mise en scène du
canadien Robert Lepage (du 12 au 21 octobre 2010. Kazushi Ono,
direction). Page rossinienne en novembre avec l’Otello
de Rossini et une star belcantiste irrésistible en Desdémone, Anna
Caterina Antonacci (les 7 et 9 novembre 2010. Evelino Pido, direction.
John Osborn: Otello).

Rareté en novembre 2010: Monna Vanna et Aleko de Rachmaninov
(Mikhail Pletnev, direction, le 15 novembre 2010), avant un diptyque
français composé du Boeuf sur le toit de Milhaud et des
Mamelles de Tirésias
de Poulenc (du 30 novembre au 13 décembre
2010).
Nouvelle production: Werther de Massenet avec Rolando Villazon
en Werther (le ténor signe aussi la mise en scène!) et Karine Deshayes
en Charlotte (du 24 janvier au 7 février 2011).

L’autre temps forts de la saison lyonnaise demeure le festival
Mozart
(mise en scène: Adrian Noble), présentation de la
Trilogie lyrique écrite avec le concours du libertaire et émule de
Casanova, Lorenzo da Ponte: Cosi fan tutte (du 14 mars
au 16 juillet 2011), Les Noces de Figaro (du 15 au 31
mars 2011 avec Markus Werba, le Comte), Don Giovanni
(du 16 au 29 mars 2011 avec Markus Werba en Don Giovanni).
Saluons en guise d’autre nouvelle production, Luisa Miller de
Verdi
d’après Schiller, chef d’oeuvre romantique au noir, d’une
stupéfiante efficacité dramatique où verdi se joue des contrastes
psychologiques (David Alden, mise en scène; Kazushi Ono, direction, du
19 au 29 avril 2011): avec Ermonela Joha dans le rôle de Luisa.
Autre événement, pour conclure une saison lyrique ambitieuse: Tristan
und Isolde de Wagner
, en nouvelle production, du 4 au 22 juin
2011 (Kirill Petrenko, direction; Jossi Wieler et Sergio Morabito, mise
en scène). Avec Gary Lehman: Tristan, Ann Petersen: Isolde, Christof
Fischesser: le Roi Marke…

Opéra de Tours

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2011, jean-Yves Ossonce, jean yves ossonceA Tours, Jean-Yves Ossonce nous
promet une saison
lyrique équilibrée composée de 6 productions, du 15 octobre 2010 au 17
mai 2011,de Fidelio à Simon Boccanegra, de Beethoven à Verdi (sans
omettre la place de l’opéra français avec Faust de Gounod), soit un
nouveau cycle qui, « nous permet, tout en célébrant la beauté
musicale, de réfléchir sur notre existence: non seulement celle qui fait
de nous le personnage social que nous incarnons, avec ses engagements,
sa conscience, sa liberté: mais aussi celle plus secrète, qui nourrit
notre être le plus intime… »
. C’est donc toujours, épreuve
fascinante à la scène, ce miroir analytique et poétique qui dévoile les
tiraillements de l’esprit, de l’individu confronté à la société, que la
scène tourangelle met en scène pour sa saison 2010-2011.
Au programme de cette nouvelle saison qui place l’homme au coeur d’un
questionnement créatif, Fidelio nous parle de liberté souveraine contre
les despotismes abusifs, et à l’extrémité de la saison, Simon Boccanegra
qui reste l’un des opéras les plus profonds et les plus bouleversants
sur le thème de l’exercice du pouvoir et de la solitude humaine. Lire
la suite de notre présentation de la saison lyrique 2010-2011 de
l’Opéra de Tours en cliquant sur l’image ci dessus…

A venir: les temps forts des saisons de l’Opéra de
Nice, Monte Carlo, Angers Nantes Opéra, Rennes, Besançon,
Toulouse, Marseille…

Dossier et sélection réalisés par la Rédaction Opéra de
classiquenews.com sous la direction d’Anthony Goret, Tristan Montségur
et Delphine Raph

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