Rétroviseur 2016… LE TOP 6 BAROQUE de CLASSIQUENEWS. 2016, une année chargée en émotions, révélations, découvertes… La Rédaction de CLASSIQUENEWS s’est réunie fin novembre 2016 et a élu les 6 réalisations / programmes qui ont marqué nos rédacteurs, dans le registre de la musique baroque, tout au long de l’année écoulée. En voici les heureux lauréats. Qu’il s’agisse de musique vocale, instrumentale, orchestrale ou chambriste, chacun des élus a reçu au cours de l’année le CLIC de CLASSIQUENEWS. Ainsi ce sont distingués en 2016 pour l’excellence de leur approche les ensembles Sébastien de Brossard (audacieux collectif, créé en 2016 par Fabien Armengaud, en révélant le Clérambault sacré… que personne n’avait à ce point su incarner ni défendre) ; Les Masques (dans un Télémann éblouissant d’élégance et de raffinement expressif) ; Les Timbres, dont l’alchimie collective nous captive toujours autant, concert après concert ; Vox Luminis (meilleur ensemble choral à l’heure actuelle) ; enfin c’est un chef… hongrois, qui, à Budapest, réalise une révolution tranquille au service des Baroques Français : György Vashegy. Le meilleur pour la fin : qui aurait pu mesurer la séduction d’un duo de timbres d’une expressivité saisissante : clavecin / pianoforte ? Jusqu’au concert d’octobre 2016, de Bruno Procopio et Natalia Valentin (à Rio de Janeiro), personne ne pouvait en deviner l’irresistible séduction (tricot percussif du clavecin, chant caressant, velouté du pianoforte… le miracle sonore s’est ainsi révélé : merveille de chant à deux voix, entre plénitude sonore et motricité électrique. C’est assurément la plus belle équation sonore et instrumentale de l’année 2016. Tous méritent nos palmes. CLASSIQUENEWS les suivra en 2017. Pour chacun, nous vous disons les raisons de notre enthousiasme.
1. FABIEN ARMENGAUD et l’Ensemble SÉBASTIEN DE BROSSARD

2. L’ensemble LES MASQUES dans TELEMANN
CD, événement. Compte rendu critique. Georg Philipp Telemann (1681-1767) : Le théâtre musical de Telemann. Les Masques. Olivier Fortin, direction (1 cd Alpha). En préambule à l’année Telemann (LIRE notre dossier spécial Telemann : 2017, 250 ans de la mort de Telemann), voici un excellent disque qui révèle le raffinement dramatique du compositeur baroque, et simultanément le geste toute sensualité, souplesse, élégance de superbe instrumentistes sur boyaux d’époque, l’Ensemble Masques, réunis autour du claveciniste Olivier Fortin. Rien ne laisse supposer cette peinture flamboyante des passions de l’âme qui s’offre à nous ici, dans une intensité réfléchie, juste, filigranée, d’une fulgurante d’intonation… réellement éblouissante : le son des Masques est remarquable de grâce naturelle, d’expressivité nuancé, de pudeur onirique… En LIRE +
3. VOX LUMINIS / LIONEL MEUNIER dans JS BACH
CD, compte rendu critique. Jean-Sébastien Bach : Actus tragicus — 4 cantates BWV 106, 150, 131, 12. Vox Luminis. Lionel Meunier (1 cd Alpha, 2016). INCISE et FERVEUR : VOX LUMINIS A SON MEILLEUR. D’emblée l’opulence de la sonorité, à la fois ample et charnue captive : elle permet que s’installe large et profond, – et sur un tapis instrumental des plus resserré, « essentiel » (orgue et 2 violes de gambe), le duo sublime des deux flûtes dont la tendresse dialoguée ne doit pas cacher la symbolique des deux corps creux laissant passer le souffle : la mort dans la vie. Dans la Messe en si, à l’extrémité de la carrière de Jean-Sébastien, l’auditeur saisi saura retrouver la magie à la fois proche, fraternelle et fervente des deux voix ainsi appareillées. La BWV 106, même conçue par un tout jeune compositeur (de 22 ans), affirme une étonnante vision existentielle, – mûre, au questionnement fondamental : Lionel Meunier (qui joue l’une des deux flûtes, insufflant très probablement la juste respiration à ses partenaires) et son fabuleux collectif (instrumentistes et chanteurs), déploient la clarté précise de toutes les lignes contrepointées, agissantes en un saisissant théâtre de la foi : à la fois, recueilli et conscient de la mort, et aussi formidablement caractérisé. Le baryton basse fondateur de Vox Luminis sait à nouveau convaincre par une maîtrise qui allie éloquence du discours et incarnation très juste et nuancée … En LIRE +
4. LES TIMBRES, défricheurs et chambristes
Excellents artisans d’un son grave, intérieur, profond, les trois membres fondateurs de l’ensemble Les Timbres ne cessent de nous éblouir par la justesse de chaque programme. Celui créé en première mondiale au festival Musique et Mémoire (juillet 2016) affirme un geste éblouissant alliant subtilité, profondeur, éloquence : The Way to Paradise (pour célébrer Shakespeare en 2016). LIRE notre compte rendu de ce concert mémorable
5. György Vashegyi, nouveau défenseur du Baroque français
CD événement, compte rendu critique. Mondonville : Grands Motets. György Vasgheyi (2 cd Glossa, 2015). Le geste des baroqueux essaime jusqu’en Hongrie : György Vashegyi est en passe de devenir par son implication et la sûreté de sa direction, le William Christie Hongrois… C’est un défricheur au tempérament généreux, surtout à la vision globale et synthétique propre aux grands architectes sonores. C’est aussi une affaire de sensibilité et de goût : car le chef hongrois goûte et comprend comme nul autre aujourd’hui, à l’égal de nos grands Baroqueux d’hier, la subtile alchimie de la musique française. Le disque nouveau dédié aux Motets de Rameau, d’une exigence révélatrice, confirme ici un maestro d’une séduction majeure. A suivre désormais. LIRE notre critique complète du cd les motets de Mondonville par György Vashegyi
6. DUO pianoforte / clavecin : Natalia Valentin et Bruno Procopio
C’est assurément une découverte sonore et artistique majeure : en octobre 2016 à Rio de Janeiro, un duo de claviéristes engagés, investis ressuscite une alliance de timbres superlative, d’un relief saisissant : clavecin / pianoforte. Un couple d’artistes s’affirme ainsi dans la défense d’un compositeur oublié : Rigel…