jeudi 18 avril 2024

Québec, Festival Classica 2020 : création mondiale de MIGUELA, joyau lyrique romantique et français de Théodore Dubois

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classica-festival-canada-logo-vignette-classiquenews-annonce-concerts-festivals-operaQUÉBEC. Création mondiale de Miguela, l’opéra oublié de Théodore Dubois au Festival CLASSICA 2020. De fin mai à mi juin, CLASSICA est le premier festival québécois qui marque l’avènement de la belle saison, celle bientôt estivale et le cycle nouveaux des festivals d’été au Canada. CLASSICA fête l’année prochaine, au printemps 2020 ses déjà 10 ans. Son spectre est large (nouvel intitulé en 2019, « de Beethoven à Bowie ») ; il a su à l’instar des festivals rock fidéliser une très large audience, en variant l’offre musicale, de salles de concert fermées aux grandes scènes symphoniques en plein air…

Au printemps 2020, l’événement créé et conçu par Marc Boucher fête évidemment le 250è anniversaire de Beethoven, mais il sait aussi créer la surprise voire l’événement : le festival québécois annonce la résurrection (création mondiale) d’un opéra romantique français qui dormait dans le fonds de la BNF à PARIS et totalement oublié depuis lors…

 

 

 

MIGUELA de Théodore Dubois (1891)

création d’un joyau oublié de l’opéra romantique français

 

dubois_theodoreMIGUELA DE DUBOIS, UNE CRÉATION MONDIALE TRES ATTENDUE. CLASSICA comme tous les grands festivals internationaux cultive les genres symphoniques et populaires, les récitals chambristes, mais aussi le goût du chant, mélodies et opéra. CLASSICA n’est rien sans la présence de la voix. Les Festivaliers retrouveront la 4è édition du Récital-Concours de mélodies françaises (juin 2020, édition programmée comme chaque année comme conclusion de l’événement). Enfin, l’année prochaine est celle de tous les défis car y sera réalisée aussi la création du dernier opéra de Théodore Dubois, compositeur romantique français récemment ressuscité ici et là, mais de façon trop disparate pour juger pleinement de son écriture comme de son tempérament lyrique. Marc Boucher prolonge ainsi le travail pionnier, réalisé dans un véritable esprit de famille et de troupe, avec son mentor, le regretté chef, fondateur de l’Atelier Lyrique de Tourcoing, Jean-Claude Malgoire. Le chef français avait le souci de jouer les œuvres de Dubois : à Tourcoing furent ainsi créés en première mondiale, l’oratorio Le Paradis perdu (dans une version orchestrale restaurée), puis l’opéra ABEN HAMET, éblouissante production qui réunissait Marc Boucher, Guillaume Andrieux, Ruth Rosique, Hasnaa Bennani, Nora Sourouzian…).

 

 

 

SOMMET LYRIQUE DU VERDI FRANCAIS

Rétablir la création de ce qui serait bien le dernier ouvrage de Théodore Dubois, Miguela, dans le sillon de ces œuvres déjà recréées est d’autant plus pertinent que son livret souligne les mêmes thèmes que Aben Hamet (1884) : l’élan amoureux ici entre une espagnole et un officier français (dans Aben Hamet, il s’agit d’un arabe et d’une princesse catholique) confronté à la violence de la guerre, du terrorisme, des armes. « Théodore Dubois est pour moi, le Verdi français », précise Marc Boucher. « Comme Verdi, Dubois connaît la voix ; il choisit les tessitures selon le profil dramatique des personnages ; sa prosodie est parfaite : chanter Dubois, c’est parler et respirer ; il n’y a aucun arrangement à concéder, aucune transposition à envisager : tout coule de source, en parfaite connexion avec la situation dramatique, et les ressources de chaque tessiture ».

Le baryton en parle avec d’autant plus d’assurance qu’il a interprété ses œuvres et chantera aussi lors de la création de Miguela (le rôle du méchant, Fernandes, l’agent de la barbarie et de la haine, celui qui ne cesse de rappeler Miguela à son devoir…). La haine des autres contre l’amour de tous. Voilà un schéma déjà passionnant qui suscite la plus grande attente d’ici au printemps 2020 au Québec. Déjà, le directeur de CLASSICA, heureux de poursuivre l’enthousiasme et la curiosité de Jean-Claude Malgoire par delà l’Atlantique, prépare le matériel musical laissé par Théodore Dubois. L’auteur du livret de Miguela est Jules Barbier, d’après les dernières découvertes : Dubois a pu ainsi s’appuyer sur un homme d’expérience.

C’est Marc Boucher qui dans les cahiers constituant l’inventaire des œuvres déposées à BNF avait repéré et identifié le dernier opus lyrique de Théodore Dubois, probablement composé en 1891 : un ouvrage ambitieux (en trois actes et six tableaux), dans le style du grand opéra français qui témoigne des dernières évolutions lyriques du directeur du Conservatoire, au début des années 1890.

Miguela serait-il ce grand opéra romantique oublié, jalon essentiel de l’opéra français de la fin du XIXè et au début du XXè, à l’époque du dernier Verdi et des opéras de Massenet ? L’idée est séduisante. Pour Marc Boucher, Miguela se rapprocherait « de Manon de Massenet, dans une forme en route vers Falstaff où le récit accompagné est prédominant et où l’intrigue bien qu’ayant ses protagonistes principaux, est soutenue par les rôles secondaires. »

A l’heure des résurrections plus ou moins heureuses révélant souvent de façon tronquée, des partitions exhumées que l’on croyait connaître, Marc Boucher a décidé de tout jouer : Miguela pourra ainsi être jugée dans sa continuité originelle. A la BNF, de fait, tout le matériel existait (le conducteur, la partie chant / piano, les parties d’orchestre…) ; ils attendaient d’être ressuscitées pour une création intégrale. Probablement pour une réalisation partielle décidée pour la Palais Garnier en 1916. « la genèse de l’opéra demeure mystérieuse ; beaucoup d’éléments de la genèse restent dans l’ombre » précise Marc Boucher. Et d’ajouter en interprète connaisseur :  « Il y a 12 rôles : 2 pour voix de femmes dont un soprano lyrique pour le rôle-titre ; et 10 voix masculines, le héros amoureux étant ici chanté par un ténor ; fait assez surprenant quand on sait le goût de Dubois pour la voix de baryton – comme Verdi : Aben Hamet est chanté par un baryton ». En somme, Miguela est le sommet lyrique de Théodore Dubois, et certainement une prochaine révélation majeure pour notre connaissance de l’opéra romantique français.

 

 

 

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classica-festival-canada-logo-vignette-classiquenews-annonce-concerts-festivals-operaRéservez dès à présent votre séjour au Québec, au moment du festival CLASSICA : concerts chambristes, grands événements symphoniques en plein air, opéra en création, mais aussi le cycle Beethoven 2020… promettent une nouvelle édition mémorable, celle des 10 ans (« de Beethoven à David Bowie »). Le rendez-vous est d’ores et déjà pris.

TOUTES LES INFOS sur le site du FESTIVAL CLASSICA

https://www.festivalclassica.com

LIRE aussi notre compte rendu bilan de l’édition 2019 de CLASSICA :  » le festival-événement au Québéc, classique et populaire…  » :

https://www.classiquenews.com/festival-classica-levenement-au-quebec-classique-et-populaire-bilan-2019-et-10e-edition-en-2020/

 

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