jeudi 28 mars 2024

Piotr Ilyich Tchaïkovsky, Iolanda (1892). Tugan SokhievFrance Musique, le 26 mai 2007 à 19h30

A lire aussi

Piotr Ilyich Tchaïkovski
Iolanda
, 1892

Samedi 26 mai 2007 à 19h30
(version de concert)

Orchestre national du Capitole
Tugan Sokhiev, direction

Principal chef invité de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, Tugan Sokhiev réunit une distribution composée en partie de solistes du Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg. Enregistré le 11 mai 2006 à la Halle aux grains de Toulouse.

Viktoria Yastrebova, Iolanta
Ilya Bannik, Le Roi René
Garry Magee, Robert
Evgeny Akimov, Le Comte Vaudemont
Valery Alexeïev, Ibn-Khakia
Elena Gorshunova, Brigitte
Anna Markarova, Martha
Edouard Tsanga, Bertrand
Chœur du Capitole
Patrick Marie Aubert, chef de chœur
Larissa Gergieva, chef de chant

Ultime opéra
en forme de mélodrame


Avec Iolanda, Tchaïkovsky laisse un ultime et dixième ouvrage lyrique, atypique. Le sujet n’est pas tiré de la littérature russe, sa forme ne comprend pas explicitement de tableaux ou d’actes; sa fin, est, fait exceptionnel dans l’oeuvre du maître, heureuse.
Porté par le succès de La dame de pique, créée le 7 décembre 1890 à Saint-Pétersbourg, Tchaïkovsky se voit sollicité pour de nouvelles oeuvres à destination des Théâtre Impériaux. Il en résultera le ballet de Casse-Noisette et l’opéra Iolanda. Le « d » est ici de rigueur car comme le précise l’auteur: « il faut dire Iolanda car le prénom français est Yolande ».

Un succès d’estime

Le texte originel avait frappé l’imagination lyrique du compositeur: La fille du Roi René (1853) du dramaturge danois Henryk Herk, lu avec intérêt dès 1883. Piotr demanda comme pour La dame de pique, à son frère Modeste de rédiger le livret.
La composition de Iolanda est contemporaine de Casse-Noisette. Les deux partitions prennent du temps et ne seront pas achevées pour le terme prévu: décembre 1891. Tchaïkovsky invité aux USA pour l’inauguration de Carnegie Hall, écrit au directeur des Théâtre Impériaux, en avril 1891, son retard, ses excuses mais aussi son désir de rendre deux copies dignes de la qualité escomptée. De retour en Russie, après avoir fini l’orchestration ciselée de Casse-Noisette, Tchaïkovsky se met passionnément à l’ouvrage, sur sa Iolanda tendrement conçue, un « Ipéra qui fera pleurer tout le monde« , écrit-il à son frère. Début septembre 1891, le compositeur attaque l’orchestration, heureux de lire le livret de son frère, en tout point conforme à ses attentes.
Le 6 décembre 1892, Tchaïkovsky présente son nouvel opéra, au Théâtre Mariinski, et son ballet Casse-Noisette. La distribution comprenait les chanteurs qui avaient assuré, deux ans plus tôt, le succès de La dame de pique. Curieusement, le public applaudit davantage l’opéra que le ballet, et les critiques firent comme à l’accoutumée, la fine bouche pour l’une et l’autre partition, déplorant dans iolanda, une fusion formelle inadaptée pour une scène lyrique, un fatras de romances russes, à une ou deux voix. L’ouvrage fit cependant onze représentations, et fut repris en Europe aussitôt, dont sa création à Vienne en 1900, sous la baguette d’un Tchaïkovskien de la première heure, Gustav Mahler.

De l’ombre à la lumière

Herz a conçu non pas un drame historique mais un mélodrame poétique à partir de l’histoire de France, celle du Roi René de Provence qui au XV ème siècle, a pour fille la princesse Yolande, laquelle épouse le comte de Vaudremont. Le dramaturge a inventé de toute pièce la cécité de la jeune femme, élément appelé à accroître l’intensité poétique de l’action théâtrale. La partition de Tchaïkovsky se concentre sur les ressorts psychologiques de l’intrigue: orchestre de chambre, choeur mesuré (alors spectaculaire dans l’opéra russe), et la caractérisation du personnage d’Ibn-Hakia, est tout sauf d’un orientalisme superficiel. Le compositeur laisse peu à peu deviner sous son caractère énigmatique, la bonté d’âme du médecin maure qui soigne la princesse. Enfin l’introduction et son ample prélude exclusivement réservé aux instruments à vent, laissent encore une impression singulière, d’une audace de ton encore déroutante. Tout le travail du musicien s’est porté sur l’évolution du personnage central: aveugle, Iolanda ne peut recouvrer la vue que si elle perd sa virginité. L’absence de désir, de liberté l’accable malgré elle, car elle ne sait rien des autres ni n’a mesuré ce qui la distingue, en tant que jeune fille aveugle car son père la tient soigneusement à l’écart du monde. L’action de son médecin qui la fait peu à peu prendre conscience de son infirmité et la rencontre avec Vaudremont lui apportent la délivrance, et de fille enchaînée par un père trop possessif, elle pourra accomplir son destin de femme libérée, revenue à la lumière: voyante, délivrée. L’opéra exprime ce mouvement symbolique de l’ombre à la lumière.

Actualités de Tugan Sokhiev

Orchestre National du Capitole – Piotr Anderszewski, piano
Toulouse, La Halle aux Grains
Le 4 mai 2007 à 20h30
Au programme, Franck, Bartok, Brahms.

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Toulouse, La Halle aux Grains
Le 6 mai 2007 à 17h
Au programme, Tchaïkovski, Prokofiev et Stravinsky.

« Iolanta »
Toulouse, La Halle aux Grains
Le 11 mai 2007 à 20h30

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Carcassonne, Théâtre de la Cité
Le 13 mai 2007 à 21h30

CD
Naïve annonce en septembre 2007, Pierre et le loup de Prokofiev, avec Valérie Lemercier en récitante.
Déjà paru, Moussorsgki (les tableaux d’une exposition), Tchaïkosky (Symphonie n°6): 1 cd Naïve. Lire notre critique de l’album Moussorgski/Tchaïkovsky par Tugan Sokhiev

Illustrations
William Bouguereau: Délivrance de l’ange, portrait de jeune femme (DR)

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