vendredi 29 mars 2024

Philip Glass: Les Enfants Terribles, 1996 Paris. Athénée Louis Jouvet. Du 10 au 14 février 2009

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Philip Glass
Les Enfants terribles
, 1996
Opéra de chambre
d’après Jean Cocteau (Les Enfants terribles, 1929)

Véronique Briel, Vincent Leterme, Stéphane Petitjean, direction
Paul Desveaux, mise en scène

Paris, Athénée,Théâtre Louis Jouvet
Du 10 au 14 février 2009


Onirisme sanglant




Inspiré du texte de Cocteau (Les Enfants terribles, écrit en 1929), l’opéra de chambre de Philip Glass (né en 1937 à Baltimore), qui aura 72 ans, le 31 janvier 2009, fait escale à l’Athénée Louis Jouvet à Paris en février 2009. Paul Desvaux qui met en scène le drame musical, en un tableau enneigé propice à la catastrophe, se souvient des films par lesquels il est entré dans l’univers de Cocteau, génie du verbe et de l’image: Orphée et les Parents terribles.
Ce qui affleure dans l’espace poétique du poète-réalisateur, ce sont les éléments particuliers de l’onirisme et de la liberté, un monde nouveau, enchanteur qui gomme toutes les frontières entre réalité et rêve. Cocteau imagine en continu une surréalité qui se déplie à mesure qu’on la sollicite dans laquelle les personnages se frotte directement comme dans les mythes grecs au divin, à la mort, au destin.

Cependant la jeunesse de ses Enfants terribles flirte avec la tragédie: le parcours vers la mort y est exacerbé par la tension entre les individus, leur sensibilité mordante et incisive. La jalousie exclusive qui lie le frère à la soeur, Paul (baryton) à Elisabeth (soprano); leur proximité trouble, leur complicité fusionnelle.

La « névrose » sous-jacente et ce mal être latent qui soutient tout le drame est porté par la forme chambriste de l’opéra: 3 pianos électroniques pour tout accompagnement dont les accents violents rythment l’action scénique. Philip Glass signe avec Les Enfants Terribles, une trilogie écrite d’après Cocteau, comprenant aussi, Orphée et La Belle et la bête).

L’arête des sentiments y est vive, blessante et les cris des adolescents, désespérés. Dans l’espace délimité de la chambre des enfants, « le territoire de l’intime se révèle à coeur ouvert ». Philip Glass, champion de la musique minimaliste et répétitive, parle pour son oeuvre de « Dance opera »: le corps en plus de la voix serait-il l’élément clé de ce renversement permanent des valeurs, serait-il tout autant le pivot vital sur lequel s’édifie une lutte à mort pour la vie? ou bien plutôt, une danse mortelle inutile et vaine qui se résout par l’inévitable mort?
La chorégraphie de Yano Iatridès devrait mettre en lumière en contrepoint des voix et du chant des pianos, cette partition particulière du mouvement.

2009 est une grande année pour le compositeur Philip Glass: Angers Nantes Opéra créée son opéra Hydrogen Jubox en janvier 2009.

Illustrations: Jean Cocteau (DR). Les enfants terribles, film réalisé en 1950 par Jean Cocteau et Jean-Pierre Melville (DR). Production des Enfants Terribles présentée à L’Athénée © E.Carecchio 2008/2009

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