Récital lyrique NAAMA LIANY – La mezzo franco-israélienne Naama Liany propose un récital au diapason de ses activités entre Israël son pays natal, New York, Paris et le Luxembourg où elle vit. En espagnol, allemand et anglais, Naama LIANY exprime tous les affects de l’âme humaine dans un programme constellée d’humeurs et de drames divers, signés Petrovic, Mompou, Samuel Barber et Leonard Bernstein. Son nouveau cd intitulé « Daydream » (jour de rêve) vient de paraître et lui permet de retracer une histoire des songs et mélodies modernes et contemporaines, à travers plusieurs cycles de Bernstein (I hate music! – 5 mélodies d’un enfant) et Samuel Barber (Despite and still opus 41), à Frederic Mompou (Combat del Somni) et le plus récent The piano blue d’Albena Petrovic (2022). Le thème conducteur en est le rêve : à commencer par la source onirique d’une vocation devenue réalité ; ce rêve originel quand elle n’avait que 4 ans, où elle se voyait déjà « chanter devant une foule d’auditeurs joyeux »… Accompagnée tout en complicité et engagement par la pianiste Rosalia Lopéz Sanchez, Naama Liany offre à Paris un programme cher à son cœur, qui explore songs et mélodies des XXè / XXIè siècles, comme un cheminement personnel abordant les rives les plus contrastées conçues par des compositeurs marqués par le chant et la voix.
_______________________________
PARIS, mardi 21 mars 2023, 19h30
Mairie de Paris Centre, Salle des fêtes
INFOS & RÉSERVATIONS récitals Naama Liany :
https://www.bandsintown.com/e/103354820?affil_code=js_naamaliany.com&app_id=js_naamaliany.com&came_from=242&utm_campaign=event&utm_medium=web&utm_source=widget
Le site de la Mairie Paris Centre : https://mairiepariscentre.paris.fr/culture
Et aussi sur le site associé de la Mairie Paris Centre : https://paris.onvasortir.com/concert-lyrique-daydream-21761431.html
Photo portrait de Naama Liany © Assaf Matarasso
PLUS D’INFOS sur Naama Liany : https://naamaliany.com/about/
ECOUTER / VOIR Naama Liany / Sevillanas del siglo XVIII (canciónes españolas antiguas / FG LORCA – 2018)
https://www.youtube.com/watch?v=adKV6DZHs9A&t=53s
X MONTSALVATGE : Canto negro – 2017
https://www.youtube.com/watch?v=sYySPu-b-34
__________________________________________________
NOUVEAU CD « Daydream » / Naama Liany
Toujours sincère, le mezzo cuivré de Naama Liany exprime plusieurs facettes du rêve entre prière, délire, renoncement à travers un programme intitulé « Daydream », qui regroupe plusieurs compositeurs/trices des XXè et XXIè siècles. D’Albena Petrovic à la jeune héroïne de Bernstein (Barabara), la cantatrice franco-israélienne propose une immersion dans la diversité des écritures modernes et contemporaines.
En russe, d’abord, la première des 2 mélodies contemporaines (2022) de la compositrice d’origine Bulgare, Albena Petrovic (qui réside au Luxembourg) s’impose par sa franchise et son sens du texte ; les deux airs projettent leur déclamation expressionniste, entre tendresse et insouciance, prière et âpreté ; aussi pudique (avec tintement de cloche), « Heimlich zur Nacht » déroule un même climat d’étrangeté, aux intervales vocaux impressionnants.
Dans les 3 mélodies de Frederic Mompou (Combat del Somni, en catalan: le combat du rêve d’après les poèmes de Josep Janès), le medium corsé de Naama Liany souligne la couleur doloriste des prières, elles aussi énoncées avec pudeur. Composées entre 1942 et 1948, elle fusionne douceur et tragédie, référence évidente aux années de guerre. Le timbre de la mezzo creuse l’infinie tristesse, expression d’une clairvoyance noire, pourtant pleine d’espérance, ce qu’atteste la souplesse toute océane de la dernière « Jo et pressentia com la mer » / Je te pressentais comme la mer, où le piano aux effluves marines, enveloppe et guide littéralement la voix vibrante.
Indolentes et extatiques, les 5 songs « Despite and Still » de Samuel Barber ont été composées en 1968 / 1969 pour la diva Leontyne Price. « My Lizard » semble traverser les mondes parallèles, quand la plus longue, notre préférée, « in the Wilderness », convoque les thèmes propres au cycle d’une évidente portée autobiographique : amour déçu ou perdu, solitude, renoncement… que le timbre de Naama Liany inscrit dans une langueur interrogative.
« I hate music » de Leonard Bernstein incarne bien l’esprit d’autodérision et la facétie mordante, propres à l’auteur de Mass et de West Side Story. Composé en 1942, le cycle de 5 songs est contemporain de Fancy Free et d’On the town et prétend exprimer les humeurs d’une jeune fille, Barbara, âgée de 9 ans… tel que le texte d’ouverture le précise. Bernstein capte l’hypersensibilité d’un jeune âme pleine d’imagination (« A big Indian and a little Indian » chanté / parlé )et de sentiments contradictoires voire définitifs (I hate music / song 3) qui semble aimer se prendre à son propre délire, tout en dévoilant une réelle épaisseur psychologique, un tempérament déjà mature (le sérieux sincère de l’ultime « I’m a Personn Too »).
________________________________________
CRITIQUE CD. Daydream – récital de Naama Liany, mezzo-soprano. Petrovic, Momopou, Barber, Bernstein (1 cd Origin Classical, Luxembourg, juillet 2022) – CLIC de CLASSIQUENEWS « découverte » – enregistré à la Philharmonie Luxembourg, en juin et juil 2022
ENTRETIEN avec NAAMA LIANY
ENTRETIEN avec la mezzo NAAMA LIANY à propos de son album « Daydream ». En mars 2023, la mezzo franco israélienne Naama Liany édite son nouvel album « Daydream », un voyage aux pays du rêve et qui à travers les pièces choisies signées Mompou, Barber, Bernstein, aborde une large palette de sentiments : espoir, amour, peur, admiration, jalousie, et aussi soumission voire reddition… La jeune diva n’est pas en reste de défis ni de prises de risques comme en témoignent aussi les mélodies qu’elle chante avec la complicité de la compositrice contemporaine Albena Petrovic… Pour chaque cycle, la cantatrice a à coeur d’exprimer les enjeux dramatiques de chaque situation…
____________________________________________________
CLASSIQUENEWS : Selon quels critères avez-vous élaboré le programme du cd Daydream, et comment avez-vous choisi chaque pièce?
NAAMA LIANY : There was no clear criteria for the repertoire selection process but rather an initial inner urge to perform Barber’s Despite and Still . This led to finding the perfect piece that will follow, complete the one before while introducing new colors and to the program. Like that, step by step I chose the repertoire. It’s not a one moment decision but rather a process that takes time, thought, research and exploration.
CLASSIQUENEWS : Quels apports permet le fait de chanter la musique des compositeurs du XXè et surtout du XXIè ? Avez vous travaillé avec la compositrice Albena Petrovic ? Si oui sur quels aspects en particulier ?
NAAMA LIANY : I have a strong connection to 20th and 21st century music and philosophies. In these centuries, there have been tremendous shifts in music and history. I feel that people are more direct and honest about their emotional and soulful elements of their identity. With this, comes a great liberty of musical interpretation and expression which involve contemplations that involve the historic and political aspects as well. This brings to the concert hall a variety of emotions and musical colors.
I worked with Albena Petrovic closely, she’s a composer that I appreciate and adore. In fact, the songs which were recorded on the new album will be premiered in the national Bulgarian radio this coming May, there, I will sing them as part of the lead role in her opera “The Piano Blue”.
CLASSIQUENEWS : Quels sont les différentes images du rêve qui se distinguent dans votre programme ? Entre Barber et Mompou par exemple… Quels sont les sujets et les thème principaux des mélodies choisies ?
NAAMA LIANY : The dreams reflect many things such as hope, love, fear, admiration, jealousy and sometimes submission and surrender. At the same time, I hold that in all dreams there is hope for a better world. For example, Mumpou has strong passion in his dreams. A dream of an emotional storm, endless landscapes and vast oceans, also the feeling of hanging on a cliff between the uncertainty of the dream and the stable reality which is reflected with the constant steady beat of the pieces. Another dream such as Barber’s has much sorrow, unclearnes, erotic almost sometimes, and perhaps the most tragic story, but again, there’s no surrendering, always a craving for hope.
CLASSIQUENEWS : Quels sont vos projets pour les mois à venir ? Avez-vous un rôle et un personnage en tête que vous aimeriez beaucoup chanter sur scène ? Et pourquoi ?
NAAMA LIANY : Immediately after the concert in Paris, I will continue to another release concert in Tel-Aviv, and in May, I will be headed to Sofia to sing Albena Petrovic’s opera. Following this, I will be singing in Jaen (Spain), this time on a different program – “Gaia”. Thereafter, I will return to “Daydream” to be premiered in Berlin and Sofia Music Weeks Festival (Bulgaria).
I want to specially acknowledge that this project was greatly supported by the Ministry of Culture, KulturLX, Philharmonie Luxembourg, and Fondation Independance BIL.
Propos recueillis en mars 2023
__________________________________________________