lundi 16 juin 2025

Orchestre Symphonique Région Centre Tours: Joseph Haydn Tours, les 10 et 11 janvier 2009

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Orchestre Symphonique Région Centre Tours
Saison 2008 – 2009

Joseph Haydn

(1732-1809)

Samedi 10 janvier 2009 à 20h
Dimanche 11 janvier 2009 à 17h

Tours, Grand Théâtre

Le 13 janvier 2009 à Avoine (37)

Ouverture du Monde de la lune
Concerto pour violoncelle n°1, & n°2
Gautier Capuçon, violoncelle
Symphonie n°6 La Matin en ré majeur hobI
Ariane Matiakh, direction


Du Concerto Grosso à la symphonie classique

L’année 2009 marque le bicentenaire de la mort du compositeur classique, meilleur représentant de l’Aufklärung, Joseph Haydn. Le Symphonique Région Centre Tours est l’une des premières phalanges hexagonales, avec l’Orchestre des Champs ELysées sous la direction de Philippe Herrewghe, à célébrer le legs du compositeur viennois, contemporain et proche de Mozart. Pour se faire, la phalange tourangelle invite une chef femme prometteuse, Ariane Matiakh, dont la personnalité a déjà été distinguée par classiquenews.com au moment où, en septembre 2008, l’interprète de 28 ans, recevait son Prix Talents chefs d’orchestre 2008 de l’Adami. La musicienne qui s’est formée à Vienne auprès de Leopold Hager a appris la précision du geste communicatif et le sens profond des oeuvres des Grands Viennois, de Mozart et Haydn à Brahms…

Avec les deux autres Symphonie dites Le Midi et Le Soir, la Symphonie Le Matin n°6 forme ainsi un cycle tripartite dont le caractère concertant dans l’esprit du concerto grosso baroque est emblématique de la période à laquelle Haydn écrit les partitions (1761). A 29 ans, Haydn aurait suivi les recommandations de son patron, le prince Paul Anton Esterhazy qui aurait souhaité entendre la virtuosité des instrumentistes de son orchestre. Le mouvement lent de la Symphonie matinale, rend même hommage à l’illustre Corelli. Son inspiration solaire prélude précisément au futur oratorio de La Création, composé près de 40 ans après. Même l’adagio du premier mouvement n’est pas sans évoquer une aube nouvelle, un lever de soleil. L’écriture de Haydn ne peut se développer que de l’ombre à la lumière, jamais l’inverse: gradation ascensionnelle propre à l’Esprit des lumières. Ce qui frappe d’emblée dans cette partition d’une brillante vitalité, c’est sa puissante architecture où règne l’individualisation des instruments solistes: cor et flûte, violon et violoncelle (adagio), flûte seule (menuet), basson et contrebasse en pizzicati (trio)… La Symphonie marque l’éblouissante maîtrise de Haydn dans l’art nouveau de la symphonie, alors qu’il est nouvellement employé à la Cour hongroise des Esterhazy. Déjà, l’expérimentateur audacieux aime en amateur de motricité rythmique et d’invention mélodique, mêler le savant et le populaire, alliance promise à un riche avenir dans la forme ainsi fixée. Haydn n’est-il pas le fondateur de la Symphonie?


Concertos pour violoncelle Hob VIIb





Les deux Concertos pour violoncelle Hob VIIb sont de rares et parfaits exemples de Concertos pour l’instrument à cordes, datant de l’âge classique. Ceux romantiques sont en effet plus abondants et pour cause. Le n°1 en ut a été découvert en 1961, il est dédicacé par Haydn au violoncelliste virtuose de l’orchestre Esterhazy, Joseph Weigl. A l’ampleur du Moderato initial, succède la forme résolument classique de l’Adagio très chantant. Le Finale en un feu exacerbé se hisse jusqu’à la suractivité d’un mouvement perpétuel, où s’impose foisonnant, volubile, la virtuosité déconcertante de l’instrument soliste.
Le Concert en ré n°2 est pour sa part dédié au violoncelliste Anton Kraft, principal instrumentiste de l’orchestre Esterhazy, à partir de 1778. Effets de double et de triple cordes, le Concerto n°2 va plus loin, exige davantage de l’instrument roi. Dès l’Allegro initial, les contrastes mélodiques mettent au devant de l’estrade le violoncelle pour lequel Haydn ne cachait pas sa préférence, y compris au milieu de son abondante création. Après l’Adagio en la, pensif et tout aussi virtuose, le Finale est en forme de rondo et puise sa richesse mélodique dans le fonds des chansons populaires, selon le principe dont nous avons parlé s’agissant de l’inspiration plurielle de Haydn.

Pour les concerts de janvier 2009, outre le tempérament du violoncelliste Gautier Capuçon, l’Orchestre Symphonique Région Centre Tours invite une jeune baguette française, Ariane Matiakh, récente lauréate du Prix Talents chef d’orchestre 2008 de l’Adami (septembre 2008), qui travailla entre autres comme chef assistante auprès du Philharmonique de Montpellier. C’est l’une des chefs femmes les plus douées de la jeune génération qui dirige le Philharmonique de Lorraine pour les Victoires de la musique 2009.

Ariane Matiakh (28 ans)


Formée à l’exercice de la baguette au CNR de Reims, mais aussi à
l’accompagnement au piano au CNR de Rueil-Malmaison (de 1999 à 2002),
Ariane Matiakh chante au sein du choeur Arnold Schoenberg, de 2003 à
2005, en particulier sous la direction de Nikolaus Harnoncourt. Elle
perfectionne ses capacités de chef à la Musikhochschule de Vienne, à
partir de 2005 dans la classe de Leopold Hager, suivant aussi diverses
masterclasses auprès de Seiji Ozawa et de Yuji Yuasa… Fin 2005,
Ariane Matiakh devient chef assistante à l’Orchestre national de
Montpellier, préparant entre autres les productions de l’Opéra
montpelliérain.
En mai 2006, la jeune chef remplace au pied levé, James
Conlon dans la Symphonie n°7 (« Leningrad »)
de Chostakovitch , inaugurant véritablement sa carrière de chef
d’orchestre… Depuis, elle reçoit un grand nombre d’engagements en
France, notamment avec l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre de
Catalogne, l’Orchestre de Rouen, l’Orchestre Symphonique de Mulhouse,
l’Orchestre de l’Opéra de Toulon.
Ses projets pour les prochaines saisons : la direction des orchestres
de Tours, Rouen, Nice et de l’Opéra du Luxembourg. En Septembre 2008,
Ariane Matiakh participe aux épreuves finales du concours international
« Donatella Flick » à Londres. En 2009, elle dirige le Philharmonique de Lorraine pour les Victoires de la musique et accompagne en juin 2009, Roberto Alagna en récital.
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