Musées, acquisitions. Le piano Erard de Berlioz retrouvé, acheté par le Musée de la Côte-Saint André (Isère). Le Musée Berlioz de la Côte Saint-André (sa ville natale, dans l’Isère) vient d’acquérir le piano que le compositeur romantique, auteur génial de la Symphonie fantastique et des Troyens possédait dans son domicile parisien du 41 rue de Provence. Le numéro de série inscrit dans l’armature du piano (« 19972 ») a permis d’identifier l’instrument comme celui acheté à l’origine par la future seconde épouse de Berlioz, la cantatrice Marie Recio : la maison ERARD a conservé cet acte d’achat daté du 6 novembre 1847. Le piano est actuellement exposé dans la « chambre natale », étape du parcours du musée isérois qui est aussi la maison natale du musicien. Ce piano ERARD est un quart de queue, petit format, en la, avec cinq barres, en palissandre, vendu alors 3500 francs de l’époque dont Marie Recio paye 2000 comptant. La cantatrice chante dans les salons parisiens et devait très certainement préparer ses récitals en répétant airs et mélodies sur le piano Erard de 1847. La bordure caractéristique en forme de doucine du piano permet aussi de l’identifier dans un portrait de Berlioz par Melchior Blanchard daté de 1865 (tableau acquis aussi par le Musée de la Côte Saint André, placé à présent au dessus de l’instrument). Le piano Erard quant à lui est dévoilé au public ce 20 juin 2015 à l’occasion du week end de la Fête de la musique.
Eté 2014, le piano Erard du domicile Berlioz à Paris a failli être vendu de façon anonyme sur la toile. L’ancienne propriétaire (résidente en Normandie) l’avait proposé à Emmaüs qui n’en voulait pas puis avait mis en vente l’instrument sur internet sans savoir au départ qu’il s’agissait d’un piano à l’histoire aussi prestigieuse. Vendu pour 800 euros, l’instrument avait immédiatement séduit un nombre considérable d’acheteurs potentiels, en provenance de l’Europe entière. La propriétaire avait retiré l’instrument de la vente et mené une enquête sur son origine, lui révélant ainsi son auguste pedigree. A la mort de Marie Recio, le piano Erard revient à sa mère qui le donne à Berlioz. A la mort de ce dernier, l’instrument réapparaît chez le facteur d’orgues mélodiums Edouard Alexandre, proche de Berlioz et l’un de ses deux exécuteurs testamentaires. Jusqu’à ce qu’il réapparaisse sur internet pour être vendu : la courbe de ses côtés, l’allure caractéristique de l’Erra avait aussitôt sauté au yeux des connaisseurs. Après de nouveaux avatars, et une offre alléchante de la maison Erard d’Amsterdam pour reprendre et restaurer l’instrument et organiser un cycle de concerts, L’Etat français se porte acquéreur de l’instrument de Berlioz pour l’installer dans le musée de la Côté-Saint André où il a toute légitimité d’être présenté. pour 55 000 euros, le piano Erad de Berlioz rejoint ainsi la maison natale du compositeur. Le piano est officiellement présenté au public ce 20 juin, après une restauration réalisée par la maison Erard d’Amsterdam. Il sera joué pour l’occasion, et des concerts et récitals seront par la suite organisés pendant l’année et au moment du Festival estival Berlioz.
Consultez le site du Musée Hector Berlioz de la Côte Saint-André (Isère)