samedi 20 avril 2024

Mstislav Rostropovitch. Portrait pour les 80 ans.Arte, Samedi 24 mars 2007 à 22h30

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Mstislav Rostropovitch

La conscience musicale

Musica
Samedi 24 mars 2007 à 22h30

Documentaire portrait. Réalisation: Enrique Sanchez Lansch. 2006, 52mn

La carrière de Rostropovitch se confond avec l’histoire russe. Et là encore, ses relations avec le système officiel, comme se fut le cas de Chostokovitch, ne furent pas sans heurts. « Je ne suis pas communiste. Je n’ai jamais été communiste » déclare le violoncelliste Rostropovitch, élève de Chostakovtich qui lui a dédié plusieurs oeuvres. Son indépendance politique lui valut de sévères restrictions et son talent mit un certain temps pour être reconnu.
La force et le tempérament exemplaire du musicien suscite une admiration immédiate qui au moment de ses 80 ans, le 27 mars 2007, prend une signification plus importante encore. Celui qui osa braver l’interdit officiel en hébergeant Soljenitsyne, alors personna non grata du pouvoir soviétique, sait de quoi il parle. Pour lui, musique et politique ne font qu’un. Jouer signifie exister, résister, arracher ce qui devrait être un droit naturel: la liberté de pensée et d’action pour tout un chacun. Mais avant la célébrité actuelle, Rostropovitch dût quitter son pays et trouver sa place à l’Ouest. La Suisse, l’Allemagne, surtout après la chute du mur de Berlin, la France, les Etats-Unis.
Le documentaire est captivant. Il montre combien l’interprète (violoncelliste, pianiste et chef d’orchestre) fut longtemps une bête de concert, ardent pédagogue, humain et généreux. Ses élèves savent qu’ils peuvent compter sur lui tout au long de leur carrière. Son aura s’appuie sur une expérience exceptionnelle de la musique. Avec lui, le violoncelle est un combat, une arme qui exprime et conteste, prend parti et dénonce. Les quelques scènes qui le montrent en répétition, diriger les symphonies de Chostakovitch, et même l’ouverture de La Chauve Souris de Johann Strauss, montrent combien l’artiste conçoit la musique comme un engagement. Comment pourrait-il en être autrement de la part d’un artiste, libre et engagé, inquiété par l’appareil politique de son pays, tenu à l’écart, puis exilé de force?
Devant la caméra, plusieurs artistes russes témoignent, précisant les positions d’un homme constant dans ses choix, tenace, loyal, fidèle: Natalia Gutman (qui fut son élève), Maxime Vengerov… Après une longue période d’hospitalisation, Rostropovitch s’apprête à fêter ses 80 ans, le 27 mars 2007. Bon anniversaire maestro !

Crédit photographique
Mstislav Rostropovitch (à l’extrême gauche) en compagnie de Benjamin Britten et de Dmitri Chostakovitch (DR)

Mstislav Rostropovitch © Mikhail Rashkovsky

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