samedi 20 avril 2024

Massenet: Werther, version pour ténor Paris, Opéra Bastille. Du 14 janvier au 4 février 2010

A lire aussi
Jules Massenet
Werther
, 1892

Paris, Opéra Bastille
Du 14 janvier au 4 février 2010

Jonas Kaufmann, Werther
Benoît Jacquot, mise en scène
Michel Plasson, direction

Werther est d’abord créé à l’Opéra Impérial de Vienne, le 16 février 1892, en allemand, sous la direction du compositeur. L’ouvrage est créé en français à Genève le 27 décembre 1892.

D’après le roman de Goethe, découvert par Massenet depuis son séjour à Bayreuth en 1886, Werther est un opéra proche de sa source littéraire, contrairement aux adaptations lyriques de Gounod (Faust) et de Thomas (Mignon), plus fantaisistes vis à vis du modèle goethéen.
Massenet cependant réserve à Charlotte une place aussi importante que Werther, ne résistant pas à développer les ressources expressives et dramatiques que permet ce duo amoureux impossible. La non réalisation comme dans Eugène Onéguine, est la clé de leur relation; le compositeur réussit d’ailleurs un opéra lumineux par ses déclarations sombres, ses reports mélancoliques qui finissent par ronger le coeur du trio Albert/Charlotte/Werther.
Les couleurs de l’orchestre soulignent en définitive ce qui reste un opéra intimiste, à l’écoute des vertiges de l’âme… Ame romantique, donc tourmentée et en conflit, jamais apaisée, toujours en quête d’un idéal inaccessible.
En classique français, Massenet se garde d’adopter le wagnérisme ambiant: son écriture garde cette élégance transparente et fine, emblème de son style « XVIIIème ». A l’origine pour ténor, le rôle-titre fut ensuite réécrit par Massenet en 1902, pour le baryton Mattia Battistini. De sorte que nous avons à présent, validées par l’auteur lui-même, deux versions de Werther de Massenet, l’une pour ténor, l’autre pour baryton.

La nouvelle production du Werther de Massenet présentée à l’Opéra Bastille (qui vient en réalité du Royal opera house de Covent Garden à Londres, créée en 2004) compte de nombreux atouts: Jonas Kaufmann, ténor germanique à la raucité virile devrait réussir sa prise de rôle s’il allège son articulation française. A ses côtés, Ludovic Tézier accrédite la lecture et Sophie Koch ferait une Charlotte habitée, d’autant plus convaincante si la mezzo, admirée du directeur Nicolas Joel, articule. En signant la mise en scène, Benoît Jacquot qui avait ébloui pour Tosca portée au grand écran en 2001, devrait lui aussi enrichir une vision prenante du chef d’oeuvre de Massenet.

Massenet: Werther, version pour ténor. Paris, Opéra Bastille. 8 représentations, du 14 janvier au 4 février 2010

Nouvelle production
Drame lyrique en 4 actes, 1892
Poème d’Edouard Blau, Paul Milliet et Georges Hartmann d’après Goethe. En langue française

Jonas Kaufmann, Werther
Ludovic Tézier, Albert
Alain Vernhes, Le Bailli
Andreas Jäggi, Schmidt
Christian Tréguier, Johann
Sophie Koch, Charlotte
Anne-Catherine Gillet, Sophie

Choeur et orchestre de l’Opéra National de Paris

Télé
Arte diffuse en direct la production de Werther de Massent par Jonas Kaufmann, mardi 26 janvier 2010 à partir de 19h30.

Radio
France Musique diffuse Werther de Massent par Jonas Kaufmann, le samedi 13 février 2010 à 19h.

Massenet (1842-1912)
a la révélation de la musique par sa mère qui est
professeur de musique. Disciple d’Ambroise Thomas dont il rejoint la
classe de composition au Conservatoire dès 1861, le compositeur se
découvre une autre passion pour l’opéra. En 1863, il obtient le Grand
Prix de Rome et s’installe, pour deux ans, à la Villa Médicis: il y
conçoit les esquisses de ses prochaines partitions. Révélé par son
premier ouvrage théâtral, créé à l’Opéra Comique : La Grand’Tante,
Massenet s’impose ensuite grâce à ses opéras suivants: Le Roi de
Lahore (1877), Hérodiade (1881), Le Cid (1885), Esclarmonde (1889),
Werther (1892), Thaïs (1894), Sapho (1897), Cendrillon (1899), Don
Quichotte (1910)…
Autant d’ouvrages qui permettent à son auteur d’atteindre le sommet de la célébrité à son époque et le
pouvoir en matière musicale. Compositeur officiel, Massenet incarne une
manière idéale et exemplaire que tous les jeunes auteurs doivent copier
pour réussir voire obtenir le Prix de Rome.

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