mardi 19 mars 2024

Marin Marais, portrait. Grands compositeurs France Musique, du 27 avril au 1er mai 2009 à 13h

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Marin Marais
(1656-1728)

France Musique
Du 27 avril au 1er mai 2009 à 13h

Grands compositeurs, tous les jours

Il nous laisse rêveur ce Marais dont il existe même une partition emblématique de son humeur contemplative et secrète, La Rêveuse (4è livre de pièces de viole, 1717)… Mais chez lui, après avoir appris la maîtrise et l’excellence de l’art caché, auprès de Sainte-Colombe, les nécessités de l’ambition le portent vers d’autres cimes (non moins dérisoires et illusoires), ces feux et glaces enchanteresses de Versailles où il sait enfin goûter la grandeur et la solennité royale auprès d’un génie d’un tout autre genre… Lully. Austérité préalable, séductions de la vie courtisane: telles ne sont pas les moindres visages d’un musicien à l’immense talent…

Joueur de viole et compositeur, Marin Marais est né en 1656 et mort à
Paris, en 1728. Fils d’un cordonnier, il est enfant de chœur à
Saint-Germain-l’Auxerrois. Il devient le disciple du maître
Sainte-Colombe qui lui enseigne la pratique et les subtilités de la
viole dans les années 1670 ; la viole était alors considérée comme un
instrument majeur, véhicule et transmetteur des émotions intimes et
secrètes, le plus éblouissant moyen d’écouter les vanités de ce
monde… outre Marais, Caix d’Herveloix et Antoine Forqueray, les
autres élèves de Sainte-Colombe, recueillent et transmettent en Europe,
l’art de la viole appris auprès de leur maître.
Marais quant à lui
poursuit sa carrière à Versailles où il devient le disciple de
l’officiel Lully qui lui transmet son art de la composition.
Reconnaissant, Marais dédie au premier compositeur de la Cour de Louis
XIV, son premier livre de pièces pour la viole.

Marais
participe aux fastes de la première Cour européenne par son raffinement
et ses manières. Et ce, pendant quarante-six ans. Nommé « joueur de
viole à la Chambre » en 1679, il décide d’interrompre ses activités
musicales en 1725, l’année du mariage de Louis XV. Entre-temps, il fut
« batteur de mesure » à l’Académie royale de Musique, de 1695 à 1710,
une période foisonnante sur le plan instrumental et lyrique qui voit
les chefs d’oeuvre du théâtre musical dans le genre national, de la tragédie lyrique, créé par son maître, l’incontournable Lully. C’est durant cette période qu’il compose ses quatre opéras : Alcide ou Le Triomphe d’Hercule, Ariane & Bacchus, Alcyone et Sémélé.

Mondain,
fastueux, Marais sait aussi émouvoir grâce à l’important catalogue de
ses pièces intimistes pour la viole, son instrument favori. Aux côtés
des oeuvres solennelles qui avec celles de Lully, éclairent notre
perception de la majesté versaillaise, il nous laisse un cycle de
pièces raffinés et méditatives d’une singulière profondeur : dix-huit
pièces à deux violes, vingt et une à trois violes et près de six cents
mouvements pour viole seule et basse continue.

Illustrations
André Bouys, portrait de Marin Marais, vers 1704
Idem, détail.
François Lemoine, Hercule et Déjanire

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