Maria Callas à Paris
Lundi 17 septembre 2007 à 1h20
Magazine. Proposé et présenté par Eve Ruggiéri. Réalisé par Ariane Adriani. Le 17 septembre 2007, marque les 30 ans de la disparition de Maria Kalogeropoulos, de son nom de scène Maria Callas. Depuis sa mort, aucune artiste du XX ème siècle n’a égalé son charisme et son chant légendaire. La voix de Maria Callas est indissociable de la personnalité de la chanteuse. Une artiste exceptionnelle, un être à part, entier, fier, radical.
Maria Kalogeropoulos voit le jour à New York le 2 décembre 1923. 24 ans plus tard elle est Gioconda aux Arènes de Vérone. “Je ne voyais rien, dira-t-elle à un journaliste, mais j’entendis comme le bruit d’une immense vague qui montait vers moi…”. C’était la première ovation, gagnée à l’arrachée après 15 ans de travail acharné aux cotés de son professeur, Elvira de Hidalgo, au Conservatoire d’Athènes. De 1943 à 1965, Maria Callas fut la Diva Assoluta des scènes internationales. De Wagner à Verdi, en passant par Puccini, Bellini, Donizetti, Bizet, Mozart…, elle a tout chanté et enchanté des milliers de mélomanes.
En 1965, Callas a 42 ans et derrière elle 24 ans de carrière, deux hommes aimés – le premier qu’elle a épousé, Gian Battista Meneghini, quitté pour le second, Onassis, homme à femme, milliardaire qui l’éconduira sans ménagement. Seule et trahie, La Callas qui a cessé de chanter pour un amour impossible, doit ressusciter. Revenir au chant. Mais n’est-il pas trop tard? Seulement, comment vivre sans chanter ?
On sait tout d’une carrière éblouissante qu’elle a menée sur les plus grandes scènes du monde, entourée par les plus remarquables artistes du siècle, mais c’est à Paris, qui n’avait pas su la retenir, qu’elle a choisi de revenir s’installer pour y vivre ses dernières années. A Paris il y avait eu en effet les débuts sensationnels dans le fameux gala de la Légion d’Honneur donné au Palais Garnier en 1958 en présence du président de la République René Coty et devant un public composé de nombreuses célébrités. Elle y revient en 1964 pour chanter Norma sous la direction de Zefirelli (lequel succède alors dans le travail de la soprano, à Visconti dont la mise en scène de Traviata, sous la direction de Carlo Maria Giulini, demeure légendaire).
En 1965, elle est à nouveau au Palais Garnier où elle interprète Tosca pour neuf représentations. Au mois de mai de cette même année, elle va être Norma sous la direction de Georges Prêtre, mais le 9 mai, elle est à bout de forces et doit interrompre le spectacle après la première scène de l’acte II. Une seule et unique Tosca, le 5 juillet à Londres, le jour du Gala royal, sera sa dernière représentation d’opéra. Retirée de la scène à partir de 1970, elle se consacre à l’enseignement et aux récitals. Une ultime tournée avec Giuseppe di Stefano lui permet de renouer avec la scène, sous l’acclamation du public. Mais La Callas n’est plus que l’ombre d’elle même. À partir de 1974, elle s’enferme dans son appartement parisien, avenue Georges-Mandel, qu’elle quittera définitivement le 16 septembre 1977.
Pour évoquer la diva, Musiques au coeur diffuse le deuxième acte d’une Tosca légendaire, celle du 5 juillet 1958 à Paris. Si la voix c’est la vie, alors Maria Callas était la vie. Une vie qu’elle offrait à l’opéra au risque d’y perdre la sienne. Compléments: extraits du gala de 1987 enregistré à l’Opéra Garnier pour commémorer le dixième anniversaire de sa mort, avec la participation de Cecilia Bartoli et Sumi Jo, jeunes débutantes, alors prometteuses, accompagnées par l’Orchestre de l’Opéra de Paris placé sous la direction de Georges Prêtre. « Inédit »: le témoignage du ténor Albert Lance, son partenaire dans le deuxième acte de la Tosca “parisienne” de 1958.
Crédit Photographique
Callas et ses bijoux (DR)