jeudi 28 mars 2024

Marcos Portugal: L’oro no compra amore, 1804

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Marcos Portugal(1862-1830)
génie lyrique
entre Portugal et Brésil

L’oro no compra amore, 1804

Nouveau monde, nouvelle vie…
L’oro no compra amore est le premier opéra que Marcos Portugal dirige au Brésil, la première représentation se déroule le 17 décembre 1811, au Teatro Regio, pour l’anniversaire de la Reine Dona Maria I; le compositeur redonnera l’ouvrage en 1817 au Teatro São João à Rio.
Le succès de l’ouvrage est contemporain des premiers succès de Rossini, et résiste même à la déferlante rossinienne, offrant par ses qualités dramatiques et vocales, un spectacle tout aussi abouti dans la veine comique et légère.

Un chaînon manquant entre Mozart et Rossini

Pour le public d’aujourd’hui, Marcos Portugal incarne l’esthétique médiane située entre Mozart et Rossini. Une subtilité comique allant du giocoso mozartien à la verve virtuosissime et très vocalisante de Rossini.
Mais à l’époque de Marcos Portugal, le contexte est différent: car au moment de son séjour italien (de 1792 à 1800) puis pendant ses fonctions comme directeur musical du Teatro São Carlos à Lisbonne (de 1800 à 1807), les opéras de Mozart restent pratiquement méconnus à l’extérieur du monde germanique.
Il serait plus exact de dire que Marcos Portugal constitue le chaînon manquant entre Paisiello, Cimarosa (les auteurs connus et joués avant Portugal) et le grand Rossini.
Marcos Portugal se montre d’un prodigieuse invention dans le genre du bel canto. D’une virtuosité prérossinienne, L’Oro no compra amore, en particulier dans les rôles principaux de Lisetta et Giorgio, est à ce titre emblématique. Dans le final du I, précisément, la verve et la vitalité s’embrasent littéralement: Rossini y puisera matière pour son Barbier de Séville de 1816.

Génie du Brésil impérial et indépendant

Le Brésil est la seconde patrie de Marcos Portugal. Il est le plus important compositeur luso-brésilien: né portugais, mort brésilien. Citoyen brésilien en 1824, juste après que le Brésil soit devenu un Empire indépendant de Portugal, il est donc le premier compositeur officiel du Brésil moderne.
L’hymne de l’Indépendance du Brésil qu’il a composé, est resté en usage jusqu’au début du 20 ème siècle. C’est le compositeur brésilien le plus joué dans le monde après Villa Lobos.

Il a été l’un des plus importants compositeurs de son vivant, et ses opéras ont été joués de Londres à Corfu et de Saint-Petersbourg à Rio de Janeiro. Rejouer L’oro no compra amore en 2012 est d’autant plus pertinent au regard de la carrière musicale de l’auteur, en particulier au Brésil où il incarne l’âge d’or de l’opéra classique et préromantique.

L’oro no compra amore, synopsis

Le Baron Alberto de Moscabianca a l’idée de séduire les filles de son bourg. Avec l’aide du maître d’école D. Casalicchio, toujours prêt à servir en échange d’un bon sou, le Baron part à la conquête des beautés locales. Pour assurer le plein succès de son entreprise de séduction, le Baron offre à la famille de Lisetta, la plus belle de toutes, des bourses pleine d’or, dans le but de les amadouer et s’attirer leur sympathie. Seul obstacle, Lisetta, a déjà été promise à Giorgio par son père !

Lisetta malgré l’amour qu’elle porte pour Giorgio, se montre sensible avances du Baron, créant une situation très ambiguë entre les deux soupirants. Giorgio ne voit pas d’un bon œil les avances du Baron, il promet de se venger contre le baron et aussi contre la famille de Lisetta, qui cautionne les avances du patron du Bourg.

Mais la situation évolue quand le Baron perd sa fortune, il est ruiné à cause des créanciers. Lisetta, aime désormais, plus que jamais Giorgio, oubliant soudainement les avances du Baron… Celui-ci reconnaît son pêché, et la famille de Lisetta restitue les bourses pleine d’or, car, comme nous savons, L’or n’achète pas l’amour: L’oro no compra amore.

Illustrations: les chanteurs Elisabetta Gafforini et Giuseppe Naldi, créateurs des rôles de Lisetta et de Giorgio.

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