dimanche 15 juin 2025

Lyon. Conservatoire national supérieur de musique et de danse, les 2 et 3 février 2007. Bach aux claviers.

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On ne saurait laisser passer cette seconde édition d’une fin de semaine totalisante sans saluer l’initiative rassembleuse du CNSM, sous la houlette de Yves Rechsteiner (département de musique ancienne). En 2006, les 32 sonates de Beethoven (et pour chacune d’entre elles, un écho de notre bel aujourd’hui) étaient plus tapageuses – au bon sens du terme -, et d’ailleurs hors les murs (salle Molière). En 2007, une certaine austérité a prévalu par le choix de « J.S.Bach aux claviers », pôle un peu nordique d’un monument sublime voué à la métaphysique du sacré. Le mélomane (en entrée libre, c’est à souligner) fait son choix et pilote les contraintes de ses horaires. Pour le signataire de ces trop brèves lignes, ce fut trois seules parcelles, hautement éloquentes, accueillies par l’admirable amphithéâtre Darasse, où les splendeurs de l’orgue Grenzig se contrepointent du regard par verrières en arc de cercle sur la polyphonie dépouillée des arbres du parc. Avec quelle science sans emphase les deux enseignants, Liesbeth Schlumberger et François Espinasse, ont exploré le monde des 18 chorals de Leipzig, jusqu’à la lumière apaisée du grand Cantor prêt à paraître devant le trône de son Dieu ! Puis c’étaient les six sonates en trio, confiées aux élèves, tous excellents, intimidés comme il convient devant la splendeur de Bach, mais résolus, ou même expérimentateurs dans trois (des six) sonates confiées aux…marimbas, avec une magie sonore troublante dans la 4e. Enfin, nous aurons pu écouter le seul 1er volet du Clavier Bien Tempéré, lui aussi confié aux élèves, et partagé dans un bonheur identique entre orgue et clavecin… Ensuite la salle Varèse confierait au piano la mission de l’instrumentation moderne. Il faut que de telles initiatives, si totalisantes mais communiquant dans l’intimité de la  grâce sanctifiante (et bien sûr laïques), soient davantage connues et pratiquées par des publics pas forcément spécialistes. Sans aller jusqu’au pastiche de l’inapprochable syndrome nantais, à quand deux folles journées de 2008, et sur quel(s) thèmes ?

Lyon. Conservatoire national supérieur de musique et de danse, les 2 et 3 février 2007.

Crédit photographique
Yves Rechsteiner (DR)

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