Dans ce second volet de notre feuilleton dédié au dernier roman musical de Catherine Neykov (« Sinfonietta en ré majeur »), tous les musiciens et les membres du Bureau sont sur le pont, plus impliqués que jamais pour résoudre les nombreux impondérables et défis d’une académie de musique doublée d’une série de concerts publiques.
Ces « mardi 26 et jeudi 27 juillet », l’activité bat son plein. Les équipes du Festival préparent le grand concert du soir. L’auteure dévoile les coulisses d’un événement musical qui doit accueillir les spectateurs dans les meilleures conditions. Sur un rythme trépidant ( celui d’une « Toccata », sous-titre du chapitre), chacun s’affaire ; et malgré les temps de préparation, des contraintes nouvelles, des imprévus entravent la bonne marche ou brouillent les esprits, certains rattrapés par les rebondissements de la vie personnelle.
Colombe et le récital du virtuose Mathias Wolff
L’héroïne Colombe, éprouvée par des problèmes inextricables de famille, aiguise en réalité son discernement ; en particulier sur les causes profondes qui affectent son jeu et les défauts de sa pratique violonistique ; son professeur Gustavo lui aussi, ne trouve plus la disponibilité annoncée pour la faire travailler…
Les événements se précipitent et dans l’accumulation même des faits relatés, s’exprime une accélération « musicale » du texte. Le point de préoccupation étant le concert du violoniste célèbre, « Mathias Wolff » ; sa venue exacerbe les relations comme, comportement déplacé voire choquant, le « président » qui passe ses nerfs sur les bénévoles (!) : tout cela sonne trop vrai pour ne pas être inspiré par des faits réels.
Riche en contrastes, souvent humoristiques, le texte scelle alors le destin de Colombe, esseulée, qui attend dans une salle de classe, la venue de son professeur (qui se fait excuser) ; seule et désespérée car elle a du se séparer de son violon Vuillaume, … la jeune instrumentiste est plus clarivoyante que jamais. Alors qu’au dehors, retentissent les cris de joie des spectateurs venus écoutés un spectacle d’opéra. Des doutes surgissent chez la jeune femme : pourra-t-elle jamais résoudre ses problèmes techniques ?
Le contraste avec ce qui suit est d’autant plus fort. L’évocation du récital de fameux Mathias Wolff, virtuose célébrissime qui fusionne « la vivacité d’Heiffetz et la tendresse de Menuhin » (rien que cela) affirme à l’inverse de Colombe, une figure impériale, flamboyante voire excessive, lisztéenne et paganinienne : « regard noir intense sous ses cheveux longs »… On croirait alors que le texte décrit précisément alors un soliste actuel aux mêmes caractéristiques (!).
Le texte est ainsi truffé de références indirectes à des personnages réels (et des situations qui ne le sont pas moins). Tout est juste, rythmé, prenant.
________________________________
Sinfonietta en ré majeur de Catherine Neykov (Le Lys Bleu éditions) – Lire notre présentation / annonce – Lire aussi le feuilleton 1 de « Sinfonietta en ré majeur » – Livre de l’été 2024, Coup de cœur de la Rédaction, CLIC de CLASSIQUENEWS été 2024
LIRE aussi notre FEUILLETON 1 / 4 : Sinfonietta en ré majeur de Catherine NEYKOV / Colombe en quête d’elle-même : https://www.classiquenews.com/livre-dete-catherine-nykov-sinfonietta-en-re-majeur-feuilleton-1-4-colombe-en-quete-delle-meme/