LIVRE événement, annonce. Le Fer et les Fleurs − Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817) / Co édition Actes Sud / Palazzetto Bru Zane. Livre commémoratif… 2017 marque le BICENTENAIRE de la mort de Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817), compositeur majeur de l’époque napoléonienne, mais oublié à peine 10 années après sa disparition. Il est temps d’analyser et de réévaluer la portée de son écriture, en particulier symphonique car il fut bien ce Beethoven français, inspiré par les nouvelles tendances de l’écriture orchestrale. D’ailleurs, Méhul fait jouer ses premières symphonies au moment où Paris découvre Beethoven, tout en étant fasciné par l’exemple entre tous, Joseph Haydn. Né sous l’Ancien Régime, l’homme a traversé les tumultes de la Révolution et les ors de l’Empire pour mourir à l’aube de la Restauration. Ses portraits suivent les modes du temps, selon les régimes qui se succèdent alors. Sa musique, classique par ses formes, aspire à une nouvelle esthétique : celle de l’expression d’un sentiment libéré, vindicatif, conquérant, vibrant dans toute sa versatilité. Il serait ainsi le meilleur représentant en France d’un mouvement né en pays germanique à la fin du XVIIIè, « Sturm und Drang« , c’est à dire mot à mot, tempête et passion », un courant affectionnant l’exacerbation ultime des passions de l’âme, au diapason des catastrophes naturelles… Le tempérament de Méhul en fait une dramaturge né qui maîtrise totalement le sens du temps scénique ou temps dramatique, totalement fusionné avec le temps musical et symphonique (cf en ce sens le récent enregistrement de son opéra inspiré par le fantastique néomédiéval inspiré par les pseudomythes d’Ossian de Macpherson, UTHAL, un ouvrage dont la partition, – emblème de l’originalité puissante du compositeur, n’emploie aucun violon / CD UTHAL enregistré en mai 2015, publié en janvier 2017). C’est cette veine frénétique et fantastique (digne d’un Weber) qui influence particulièrement le seul élève dont Méhul peut mettre en avant, Louis Ferdinant Hérold (dont Actes Sud a aussi crédité un ouvrage complet et exemplaire).
À l’occasion du bicentenaire de sa mort, l’ouvrage collectif co édité par Actes Sud, précise la figure esthétique d’un auteur à redécouvrir, réaffirme l’importance d’un artiste, dévoile et souligne des facettes encore méconnues de son catalogue (bilan sur ses opéras, ses ballets qui seraient les préludes directs des symphonies…), et donne une image exacte de sa présence dans la vie musicale des années 1780-1815. Aux côtés de la valeur reconsidérée de son œuvre, les textes analysent la réception et la fortune critique de l’œuvre. Car en dépit de sa disparition auprès du grand public et des amateurs, Méhul continue d’être le symbole de tout un courant auprès des compositeurs et musicologues – de Berlioz (qui lui consacre un développement repris, demeuré fameux dans ses Soirées de l’orchestre), Cherubini à Castil-Blaze-, les plus avisés. Méhul est un symbole… de quoi précisément ? Le livre à paraître ce 6 septembre 2017 y répond. A suivre le jour de la parution de l’ouvrage, notre grande critique développée du livre MEHUL, le fer et les fleurs (Actes Sud).
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LIVRE événement, annonce. Le Fer et les Fleurs − Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817), Alexandre Dratwicki et Étienne Jardin — Actes Sud / Palazzetto Bru Zane / Parution annoncée le 6 septembre 2017.
Prochaine grande critique dans le mag cd, dvd, livres de classiquenews.com.
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VOIR notre reportage vidéo : le maestro transatlantique Bruno Procopio ressuscite le SYMPHONISTE MEHUL à Rio de Janeiro (octobre 2016)
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