jeudi 28 mars 2024

Les Siècles, François-Xavier Roth: Le Sacre de StravinskyTournée, du 2 avril (Caen) au 13 septembre 2013

A lire aussi
Centenaire du
Sacre de Stravinsky

Orchestre Les Siècles


François-Xavier Roth
, direction

En 2013: Les Siècles célèbrent le centenaire du Sacre du Printemps.

1913 – 2013 : les Siècles célèbrent le centenaire de la création d’une œuvre charnière de l’histoire de la musique : Le Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky, partition majeure créée à Paris sous les huées. Trop en avance sur son temps, et précurseur des déflagration de la Grande Guerre de 1914-1918, le chef-d’œuvre révolutionnaire choque le public de 1913 (création au TCE Théâtre des Champs Elysées le 29 mai 1913) mais continue de fasciner les publics d’aujourd’hui.

Programmé pour la chorégraphie de Nijinsky présentée au sein des Ballets Russes, la partition de Stravinsky qui travaille alors à Paris, recevant entre autres le soutien de Coco Chanel, est ici restituée dans ses habits d’origine, sur les instruments d’époque qui faisaient alors de Paris, la capitale mondiale de la facture instrumentale. Déjà Debussy avec La Mer (1905) avait considérablement accélérer les performances de la facture, concevant sa propre palette sonore selon les instruments dont il rêvait. Même jeu de perfectionnement et de combinaisons expressives chez Stravinsky en 1913, avec ce vent détonnant et prophétique porté par Serge Diaghilev, initiateur à Paris des Ballets Russes.

Le programme dédié au centenaire du Sacre du Printemps de 1913 permet aussi aux Siècles et à leur chef fondateur, François-Xavier Roth, d’aborder la totalité du triptyque de jeunesse d’un Stravinsky éperdu de couleurs et de raffinement instrumental : après L’Oiseau de feu (de 1910 : déjà interprété et enregistré au disque : Les Siècles Live : L’Oiseau de feu, 2011) les musiciens jouent ainsi Petrouchka (version originale de 1911) aux côtés du Sacre du Printemps (1913).

Centenaire du Sacre du Printemps

Sur la scène du Théâtre des Champs Elysées, ce 29 mai 1913, Le Sacre du Printemps de Stravinsky, nouvel apôtre de la modernité à l’époque du cubisme de Picasso et de Braque, déclenche à sa création l’un des scandales les plus retentissants de l’histoire de la musique. Sous la baguette de Pierre Monteux, c’est un électrochoc dont on mesure toujours la puissance inédite, la barbarie stupéfiante auprès d’un public bon bourgeois, plus habitué à se divertir qu’à goûter et comprendre la musique du futur. Jamais Stravinsky ni Nijinsky n’ont été aussi loin dans l’exploration de ce théâtre total, entre musique et danse : Le Sacre concluant ainsi la trilogie russe de Stravinsky avec L’Oiseau de Feu, et Petrouchka apporte alors un point d’accomplissement dans le travail élaboré avec Diaghilev.

Ballet d’un paganisme barbare mais spectaculaire aux forces refoulées, rendues manifestes par l’acte évocatoire de la danse et de la musique, Le Sacre est selon les mots de Stravinsky,  » un grand rite sacral païen « . Le compositeur en a déjà la vision quand il termine L’Oiseau de Feu et s’attèle à la composition de Petrouchka.

Version originale de Petrouchka

Petrouchka renouvelle l’alliance de Diaguilev et de Stravinsky. Après le succès de L’Oiseau de feu (1911), le compositeur conçoit Petrouchka qui serait pour l’orchestre ce que fut Till l’Espiègle chez Strauss : un héros dérisoire face à la masse infernale de l’orchestre. Pantin ressuscité (comme Pinocchio aussi), Petrouchka, au temps de la Semaine Grasse à Saint-Pétersbourg convoque le merveilleux fantastique au sein d’une ambiance de foire et de marché sonore : les personnages sont proches de la Commedia dell’arte : le magicien démiurge prestidigitateur, la belle ballerine inaccessible, le rival amoureux à abattre… Sous couvert d’une anecdote propre au théâtre pour enfants, Petrouchka est en vérité une tragédie déchirante. D’abord conçue comme une fantaisie pour piano et orchestre, la partition est remaniée dans l’esprit d’un ballet dramatique selon le voeu de Diaguilev : la création au Châtelet, le 13 juin 1911, est un triomphe immédiat. Après la sensualité flamboyante de L’Oiseau de Feu, Petrouchka opère un changement de cap chez le jeune Stravinsky : le compositeur y affirme un nouveau goût des syncopes rythmiques, des audaces harmoniques rugueuses, de cette prochaine déflagration scintillante qui règnera avec Le Sacre de 1913.

Facture et style d’époque

Il s’agit de partitions décisives dans l’émergence du Stravinsky mûr. C’est aussi pour Les Siècles l’occasion d’approfondir encore leur connaissance de l’orchestre stravinskien, parmi les plus fascinants à Paris au début du XXème siècle : François-Roth cisèle davantage son approche historique. Les instruments d’époque renforce le scintillement instrumental de la partition. Pour Petrouchka comme Le Sacre, l’écriture y incarne l’excellence de la facture parisienne à l’époque des Ballets Russes : vents miroitants, cordes en boyau, mais aussi jeu instrumental spécifique enseigné dans les classes du Conservatoire de Paris, restitué… Et si Les Ballets Russes étaient de facture essentiellement française ?
En choisissant de jouer sur instruments d’époque, les musiciens des Siècles retrouvent les couleurs d’origine, celle souhaitées par Stravinsky, lui-même comme Debussy pour La Mer, inspiré très étroitement par les possibilités de timbres spécifiques et de combinaisons qui en découlent. Stravinsky à Paris compose pour Les Ballets Russes, les sons et les teintes de la musique moderne. Aux Siècles revient le mérite de nous dévoiler cette prodigieuse alchimie.
Dans le programme dédié au Sacre, les Siècles jouent aussi le Scherzo Fantastique, œuvre de jeunesse de Stravinsky qui révéla à Serge Diaghilev, les promesses et l’ampleur de son génie orchestrateur.

Les Siècles

Tournée Centenaire du Sacre de Stravinsky
1913 – 2013
Mardi 2 avril 2013, 20h
Caen, Théâtre
Vendredi 5 avril, 20h30
Blanc-Mesnil, Le Forum
Les 6, 20h et 7 avril 2013, 16h30
Paris, Grande Halle de La Villette
Stravinsky en mode Hip-Hop
avec Farid Berki, chorégraphe et 100 enfants de Paris et de la Banlieue
Mardi 14 mai, 20
Metz, Arsenal
Jeudi 16 mai, 19h30
Grenoble, MC2
Dimanche 19 mai, 16h
Soissons, Plein air

Puis, 24, 26 et 28 septembre 2013, lieux et heures . .. :

Plus d’infos sur le site des Siècles
Illustrations: les costumes de la création au TCE à Paris en 1913. François-Xavier Roth (DR)
- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

CD événement, annonce. Franz SCHUBERT : OCTUOR en fa majeur D. 803. SOLISTES DE L’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE BERLIN (1 cd Indésens).

Le label français INDÉSENS publie le nouvel album des solistes de l’Orchestre Philharmonique de Berlin, dédié à l’Octuor en...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img