vendredi 29 mars 2024

La Nonne Sanglante ressuscite à Paris

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PARIS, Opéra Comique. GOUNOD : La Nonne Sanglante, 2-14 juin 2018. Sur un livret d’Eugène Scribe, Gounod écrit son grand opéra en 5 actes pour l’Opéra de Paris (Salle Le Peletier), créé le 18 octobre 1854. Le sujet renoue avec ce gothique historique, fantastique et lugubre propre à l’Angleterre des années 1820 (l’équivalent britannique du style Troubadour, dont l’essor en France est autour de 1825-1830 et dont témoignent les oeuvres du peintre français Paul Delaroche) : inspiré du Moine de Mathew Greg Lewis (1796), La nonne sanglante illustre la tentative avortée du directeur de l’Opéra, Nestor Roqueplan pour renouveler le genre du grand opéra, alors en crise.

opéra gothique et surnaturel

gounod charles portrait jeune par classiquenews gounod centenaire 2018 par classiquenews portr19Las, le directeur est congédié et son successeur François-Louis Crosnier annule les représentations en cours (11 représentations auront lieu cependant), traitant le nouvel opéra de Gounod, d’ordure intolérable. Rien de moins. Gounod se souvient en réalité de Robert le Diable, modèle des opéras médiévaux historiques et fantastiques mais copieusement tragique voire terrifiant, élaboré par Meyerbeer plus de 20 années auparavant (1831). L’Opéra Comique rend service à la réestimation de l’ouvrage et aussi à la meilleure connaissance de Charles Gounod, compositeur académicien, surtout connu pour son tragique et sentimental éperdu, Roméo et Juliette (1867), sommet de l’opéra romantique français.
La Nonne sanglante est une oeuvre de jeunesse, composée après Sapho (1851), et avant Faust (1859).

PARIS, Opéra Comique.
GOUNOD : La Nonne Sanglante,
7 représentations, du 2-14 juin 2018.

INFOS & RESERVATIONS
https://www.opera-comique.com/fr/saisons/saison-2018/nonne-sanglante

 

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Synopsis

La légende gothique mêle songe horrifique, suscitant son acte des spectres (II), et amour contrarié, celui du ténor (Rodolphe) et de la soprano (Agnès). En réalité, alors qu’il propose à sa fiancée promise à son frère ainé (Théobald) de revêtir la figure du spectre de la Nonne sanglante (à qui toutes les portes sont ouvertes), Rodolphe croyant avoir affaire à sa fiancée (Agnès), se fiance bel et bien avec une morte : tout l’acte II plonge en pleines noces fantastiques et surnaturelles. Au III, la mort réelle de son frère étant advenue, Rodolphe peut envisager d’épouser celle qu’il aime, Agnès de Moldaw. Mais le spectre de la Nonne sanglante lui apparaît à nouveau : l’ayant trompé par ce faux mariage, elle exige qu’il la venge de celui qui se fit honteusement passé pour mort, à cause duquel elle rejoignit les ordres et fut assassinée dans sa cellule… par celui là même qui s’était fait passer pour mort. Rodolphe promet néanmoins de venger l’honneur de la femme sacrifiée.
Au IV, alors que la cour de Luddorf est réunie pour célébrer ses noces avec Agnès, Rodolphe interrompt la cérémonie et annule tout engagement : la Nonne vient de lui révéler l’identité de celui qui l’a trahie : le propre père du jeune homme, le comte de Luddorf.
L’acte V est celui qui résoud toutes les intrigues : le voeu de la Nonne d’être vengée, Agnès qui ne comprend pas pourquoi Rodolphe ne l’a pas épousée, Rodolphe sommé de tuer son propre père pour venger la Nonne… Ainsi, en un dernier tableau gothique sombre et lugubre, près du tombeau de la Nonne, le comte de Luddof s’offre aux poignards des meutriers de Rodolphe, venu le tuer pour laver l’affront de la fiancée Agnès à laquelle il avaitavait réfusé de s’unir : alors paraît le fantôme aérien de la Nonne enfin libérée : en reconnaissant le sacrifice du comte Luddorf, elle libère Rodolphe de son engagement vis à vis d’elle et déclare, en une injonction surnaturelle et hautement morale : « la vertu du coupable est dans le repentir ».

gounod la nonne sanglante opera presentation par classiquenewsAlors que Meyerbeer aime tuer ou assassiner ses héros amoureux, comme emportés par le souffle de l’histoire qui les dépasse, Gounod reste fidèle au roman gothique heureux, où les coupables sont dévoilés et punis ; laissant aux jeunes innocents, pourtant empêtrés dans l’écheveau des intrigues qu’ils subissent, une issue favorable.

Illustrations : portrait de Gounod jeune / Paul Delaroche : Herodias (DR)

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