Joseph Haydn
Symphonie funèbre n°44
Symphonie Passion n°49
Mercredi 5 août 2009 à 20h
En direct
chambre du Würtenberg (Ruben Gazarian, direction) célèbre le génie
symphoniste de Haydn, esprit frondeur, défricheur, facétieux,
expérimental dont témoignent les 2 opus ici diffusés en direct, au
cours de cette « nuit du piano Mozart/Haydn« . Aux côtés des pianistes
invités lors de cette soirée, nous avons préféré mettre l’accent sur
les 2 symphonies de Haydn, père du genre.
La 44
10 années après qu’il fut nommé directeur de la musique des Esterhazy,
en 1761, Haydn compose en 1771, sa 44è, dite Funèbre. Le mouvement
lent, placé en 3è position (à la place de l’habituel Scherzo), devant
être joué très lent, était destiné aux propres funérailles du
compositeur. La clarté de son plan global, le raffinement de
l’instrumentation en font l’un des chefs-d’oeuvre Sturm und Drang
(Orage et passion) de l’auteur. La tension porte tous les mouvements:
violence et même tempête dans l’Allegro con brio, puis dans le
Menuetto. L’Adagio en mi majeur est un approfondissement du trio du
Menuet précédent, et le finale, Presto, marque le point culminant de la
tension.
La 49
Rien ne prouve qu’elle fut effectivement composée pour la Semaine Sainte. Datée de 1768, la symphonie « Passion » est l’une des plus sombres
de Haydn. Le caractère grave est délivré par la tonalité de fa mineur
(ce que fut le sol mineur pour Mozart, son contemporain): conscience
soudainement habitée par la mort, la fin, l’anéantissement. Les deux
premiers mouvements sont enchaînés dans un ordre inverse: adagio puis
allegro qui est très influencé par les contrastes Sturm und Drang. Au
coeur du Menuet, lui aussi très grave, seul le trio en fa majeur,
introduit une percée lumineuse. Même le Finale demeure étonnamment tendu
et grave. Le contexte de composition et le message sous-jacent de
l’oeuvre demeurent toujours mystérieux. Haydn composa sa 49è alors qu’il était au service du fastueux prince Nikolaus II Esterhazy, depuis 1761.