jeudi 18 avril 2024

Jean Sibelius: Symphonie n°2. Simon Rattle France Musique, le vendredi 26 février 2010 à 20h

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Jean Sibelius
Symphonie n°2




France Musique
En direct de la salle Pleyel à Paris
Vendredi 26 février 2010 à 20h

Berliner Philharmoniker
Simon Rattle, direction

Architecture pulsionnelle
Composée en février et mars 1901, après son poème symphonique
Finlandia, la Deuxième Symphonie n°2 en ré majeur, opus 43, est le plus
connu des opus symphoniques de Sibelius, conçue lors d’une séjour en
Italie à Rapallo. Les partisans de l’indépendance la considèrent
rapidement comme un chant nationaliste (en particulier grâce à son
chant triomphal obtenu après une lutte âpre qui requiert toutes les
ressources des instrumentistes), qui sur le plan des caractères et des
climats se montre comme la Première Symphonie, résolument romantique.
Pourtant, le compositeur y déploie déjà cette tentation de l’éclatement
organique, composé d’une multitudes d’épisodes et de micro climats,
brossant un paysage exceptionnellement palpitant du motif.

On a tôt fait d’étiqueter la Deuxième Symphonie comme l’ultime volet
d’une période « classique », or dans son développement, l’oeuvre déroute
à plus d’un titre par la multiplicité des feux que semble allumer un
orchestre changeant, instable, aux humeurs fluides et contrastées. A
plus d’un titre, on sent que l’auteur pressent la dissolution de la
forme. Le Vivacissimo relance davantage la
capacité des cordes à vibrer, frappées
par une ivresse lyrique irrépressible, expression plus frappante encore
de l’oscillation émotionnelle du compositeur. Ici le chef doit se montrer encore
plus audacieux et vertigineux, creusant la disparité des humeurs
fulgurantes: c’est une tempête vive, acérée, et finalement dansante qui
se résout, avec la réitération du motif du premier mouvement, énoncé
aux bois, repris au violoncelle solo, comme le signe d’un souverain
contrôle à présent assumé. Chez Sibelius tout tient à ces passages
incessants et presque imperceptibles, entre la tension paroxystique et
la détente nostalgique en un motif enfoui, soudainement affleurant. Ce
n’est qu’au terme d’un regain de violence et d’énergie radicale, que
l’orchestre entonne, presque fanfaronnant son chant de victoire, lui
aussi en provenance d’un magma terrien, d’une force et d’une assise
chtonienne. Chef et musiciens doivent fouiller jusqu’au tréfond de leur âme,
pour clamer en un chant ivre et définitif, cet élan vertigineux,
miracle d’espérance jaillissante.

Programme complet du concert:

György Ligeti
San Francisco Polyphony
Ludwig van Beethoven
Concerto pour piano et orchestre n° 4
Jean Sibelius
Symphonie n° 2
Mitsuko Uchida, piano
Berliner Philharmoniker
Sir Simon Rattle, direction

France Musique. La tribune des critiques de disques. Symphonie n°2 de Jean Sibelius. Dimanche 21 février 2010 à 10h

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