samedi 26 avril 2025

Jean-Sébastien Bach, Messe en siArte, samedi 4 novembre à 22h30

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Arte
Le 4 novembre à 22h30

La Messe en si à la Cathédrale Notre-Dame de Paris
Olivier
Simonnet scénographie ce concert de l’EOP placé sous la direction de
son chef, John Nelson, en associant plans d’artistes et vues sur
l’architecture de Notre-Dame. Le réalisateur a également conçu de
nombreux autres films de musique classique dont « la Petite musique de Marie-Antoinette« , et « Marc-Antoine Charpentier« . Comme dans ce concert filmé, il s’agit d’abord d’accorder musique et architecture.

Ruth Ziesak, soprano
Joyce DiDonato, mezzo
Daniel Ténor, haute-contre
Paul Agnew, ténor
Dietrich Henschel, baryton

Maîtrise de Notre-Dame de Paris
Ensemble Orchestral de Paris,
John Nelson
, direction

L’oeuvre
Si les quatre messes « brèves » (bwv 233 à 236) sont indiscutablement luthériennes, le cas de la « grande » Messe en si mineur (bwv 232) laisse une imprécision confessionnelle qui accrédite son universalisme.
Il s’agit aussi d’un monument, une sorte de « grand œuvre »
dans la carrière de Bach, qui parviendra à achever la partition telle
que nous la connaissons, après moultes avatars, reprises, ajouts,
réassemblages. Une œuvre plusieurs fois mise sur le métier et de
sources diverses, comme à son habitude. Car le compositeur aimait
reprendre et réadapter des compositions antérieures.
Il semble que
le début du processus créatif remonte à 1733 (l’année où Rameau à Paris
fait sa révolution sur la scène lyrique avec son « Hyppolite et Aricie »,
créé le 1er octobre à l’Académie Royale de musique). Le 27 juillet
précisément, Bach qui avait 48 ans, adresse les 21 parties formant la Missa (Kyrie et Gloria) à l’Electeur de Saxe, Friedrich August II, nouvellement couronné Roi de Pologne sous le nom d’Auguste III. Kyrie et Gloria, premiers jalons vers la Messe en Si, devaient lui permettre, du moins l’espérait-il, d’obtenir un poste à la Cour du Souverain.
Par la suite, Bach ajoute, associe diverses pièces composées en particulier, vers 1747/1749…. ou avant 1733, comme le Sanctus probablement écrit dès 1724, et joué à la Noël de cette année. Aucune ne source n’indique précisément si les éléments de cette Missa première furent joués pour les cérémonies du couronnement.

L’universalisme de l’oeuvre est aussi attestée par la pensée
musicale à l’oeuvre dans la partition. Sans qu’il n’ait jamais voyagé
hors des pays germaniques, Bach, humaniste universel, démontre une
connaissance quasi encyclopédique de la musique, avant lui, à son
époque : le Kyrie eleison est clairement inspiré du colla parte des suiveurs de Josquin des Prés, le laudamaus te
puise chez les italiens, sa structure tripartire ABA’, le double choeur
de l’Osanna, se souvient du dispositif poychoral en provenance de
Venise…

Donc, luthérienne ou catholique ? Certainement les
deux. Car Auguste en tant que Prince-électeur était luthérien, mais
aussi comme Roi de Pologne, catholique. Et sa Cour, sise à Dresde,
comportait bien deux chapelles. Voilà qui positionne la Grande Messe
de Bach, outre ses qualités musicales, comme un monument sacré dont la
portée œcuménique demeure son meilleur argument historique. En tant que
tel, Bach ne connut pas de son vivant le cycle que nous avons coutume
d’écouter aujourd’hui : le titre de Messe en Si n’apparaît qu’en 1845, à l’initiative de l’éditeur Nägeli et Simrok de Bonn.

Illustrations
Masaccio : fresque de la chapelle Brancacci, Florence.

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