jeudi 18 avril 2024

Hector Berlioz: Les Nuits d’été, 1841-1856 France Musique, dimanche 4 octobre 2009 à 10h

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France Musique
La tribune des critiques de disques
Dimanche 4 octobre 2009 à 10h

Alors que se déroule ce week-end (3 et 4 octobre 2009)à Venise, le premier volet du festival du Centre de Musique romantique française, Palazetto Bru Zane, sur le thème « aux sources du romantisme » (remontant aux origines romantiques jusqu’à… 1780), France Musique dresse un bilan discographique des Nuits d’été de Berlioz, corpus de mélodies parmi les plus emblématiques du romantisme français.
A Venise, immersion et recherche aux sources du mouvement esthétique (précisément jusqu’en 1830), sur France Musique: approche d’un sommet du chant romantique, parvenu à son épanouissement formel dans Les Nuits Berlioziennes, dont la version pour piano remonte à 1841.

Le cycle de mélodies le plus connu de Berlioz est le second et dernier né sous la plume du compositeur romantique.
Les 6 poèmes sont extraits de La Comédie de la Mort de Théophile Gautier, dont Berlioz, modifie selon sa conception certains titres. L’unité de sujet y est donné par le thème central de l’amertume amoureuse et de la solitude impuissante et méditative. Comme le recueil « Irlande », les Nuits exige des tessitures différentes selon les mélodies, en particulier dans sa version orchestrée de 1843-1856). L’orchestration d’une finesse supérieure attention un sommet en matière de couleurs, de caractères et de force suggestive accordée très étroitement à la voix quelle qu’elle soit.

Dans la version originale pour voix et piano (1841), le cycle est écrit pour un ténor, ou peut être chanté par une mezzo (à l’exception de Au cimetière).

Déjà dans Villanelle, malgré la légèreté printanière percent les accents nostalgiques; le lugubre et l’extase hallucinée règne désormais avec Le spectre de la rose; toute résistance à la mélancolie et à la fascination dépressive disparaît dans Sur les lagunes, lamento flottant dans les brumes du désespoir viscéral; la douleur simple mais directe et intense s’installe dans Absence; La mort inéluctable source d’aimantation domine encore dans Au cimetière, avec cet élan tendre et lyrique « sur les ailes de la musique », l’amie et la soeur qui caresse l’ivresse des sentiments percés et dévoilés; L’âme atteinte semble trouver un havre réconfortant dans L’île inconnue, barcarolle inespérée qui laisse espérer une vague de désir renouvelé non dénué d’une tristesse lointaine mais profonde.


Les nuits au disque…

Curieuse affaire du goût moderne, liée évidemment à la force d’un tempérament interprète, la discographie est dominée par la lecture pour soprano incarnée par Régine Crespin, à l’articulation magicienne, précise, détachée et lumineuse même si la voix aux aigus tirés et tendus (fin de phrases) semble parfois trop puissante et large – proche de l’opéra-, (avec l’orchestre de la Suisse romande dirigé par Ernest Ansermet). Victoria de los Angeles ne doit pas être oubliée: son absence d’effets, son intimisme détaillé et juste, l’angélisme ardent de son timbre s’engouffrent jusqu’à l’ivresse pudique dans les vertiges de l’amertume et de l’amour perdu (avec l’orchestre symphonique de Boston dirigé par Charles Munch).
Plus proche de la tessiture d’origine, Anne Sofie van Otter, mezzo articulée trouve le ton juste et le sens de la nuance, exigés. Mais la cantatrice suédoise préfère au piano, l’effectif réduit composé des musiciens de la Philharmonie de Berlin.

Illustrations: Hector Berlioz (DR)

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