vendredi 6 décembre 2024

Gustav Mahler: Symphonie n°9. Orchestre Symphonique d’Orléans Orléans, Théâtre. Les 21, 22 et 23 mai 2010

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Orchestre Symphonique d’Orléans
Jean-Marc Cochereau, direction

Gustav Mahler

Symphonie n°9

Les 21, 22 et 23 mai 2010

Orléans, Théâtre


Composée pour l’essentiel à Toblach durant l’été 1909, la Symphonie n°9 en ré majeur est créée à Vienne par l’Orchestre Philharmonique sous la direction de Bruno Walter le 26 juin 1912, un peu plus d’un an après la mort de Mahler. Les trois dernières oeuvres de Mahler, dont cette symphonie, représentent le chant du cygne du musicien, marqué par la mort de sa fille en 1907. Le caractère funèbre dans chacune de ces oeuvres ne peut être nié. La symphonie est composée de quatre mouvements, les premier et dernier sont lents, les deux centraux plus courts, des danses plus rapides, dites danses de mort. C’est aussi un cycle spirituel où le musicien suit un chemin de renoncement.

Sur le plan formel, jamais les instruments seuls, qui ne sont pas accompagnés de voix comme c’est le cas de l’architecture grandiose voire colossale de la 8è, n’ont autant été mis en avant: ils semblent parler. Les quatre mouvements sont tous dans une tonalité différente ! Impensable liberté qui casse les usages classiques et romantiques. Dans son atmosphère (renoncement, deuil, sérénité ultime et paix de l’innocence retrouvée), la 9è prolonge directement le dernier mouvement du Chant de la terre dont elle reprend comme en écho, cet adieu à la terre qui habite et occupe Mahler à la fin de sa vie. Alban Berg, spectateur médusé exprime son admiration devant le premier mouvement (Andante commodo en ré majeur): un tableau paradisiaque où la paix règne sur la terre… avant que la mort n’apparaisse, hideuse sensation d’un retour brutale à la réalité terrestre. Mahler y atteint un sommet d’humanisme musical par sa conscience et la philosophie qui s’en dégage.

Il s’agit bien non d’une redite des thèmes abordés dans le Chant de la terre, mais plutôt d’une sublimation de l’expérience passée.; ce dans le langage exclusif des instruments. Une métamorphose dont le tempo ne pouvait être énoncé qu’aux instruments. Le dernier mouvement Adagio convoque les visions éthérées, célestes dans une matière sonore de plus en plus diffuse (quadruple piano), l’essence et la pensée ont quitté toute enveloppe et le tissu sonore s’évapore… Mahler commence à l’été 1910, son 10è opus, mais le laissera inachevé : il est rattrapé par le destin et meurt le 18 mai 1911 à Vienne. Sur le manuscrit, le compositeur a sous-titré de sa main dans le premier mouvement : « Ô jeunesse ! Perdue ! Ô amour ! Disparu » et dans le dernier : « Ô beauté et amour, adieu ! Adieu ! ».

Orléans, Théâtre. salle Touchard. Les 21 et 22 mai 2010 à 20h30. Le 23 à 16h30. Cycle « Les 9èmes Symphoniqes à Orléans ». Gustav Mahler: 9è Symphonie. Réservations, informations: 02 38 62 75 30

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