dimanche 27 avril 2025

GSTAAD Yehudi Menuhin Festival & Academy 2016. Premiers concerts, les 14, 15 et 16 juillet 2016.

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GSTAAD-yehudi-menuhin-festival-and-academy-presentation-highliths-festival-classiquenews-60-edition-classiquenewsCompte rendu, Festivals. GSTAAD Yehudi Menuhin Festival & Academy 2016 (Suisse). Premiers concerts, les 14, 15 et 16 juillet 2016. Plutôt tourné vers l’Est de la Suisse c’est à dire du côté germanique (vers Bern, Zurich…), le festival fondé il y a 60 ans par Yehudi Menuhin à Gstaad, au delà de Montreux et Lausanne, défend depuis ses débuts en 1977 et la direction du violoniste légendaire, les valeurs que l’auguste musicien a portées et qui fondent toujours la flamboyante activité de l’événement (en 2016, pas moins de 70 concerts de juillet à septembre) : le mélange des genres, l’interaction avec le paysage majestueux des cimes alpines, surtout la transmission et la pédagogie, d’où, portées et développées par Christoph Müller, actuel intendant et directeur artistique, ses pas moins de 5 académies, toutes promesses à des sessions de travail passionnant, et pour le public, des concerts finaux qui aux côtés des programmes défendus par les artistes renommés invités, constituent tout l’intérêt du Festival Suisse. Ainsi, en plus d’une académie dédiée aux cordes, aux chant, au Baroque, et au piano, Gstaad organise aussi chaque été, une académie de direction d’orchestre sous la houlette du maestro Neeme Järvi. De quoi enrichir en fin de session, le fameux concert de l’Académie, qui couronne un nouveau jeune maestro à la tête de l’orchestre du Festival : cette année, les festivaliers pourront suivre les avancées des candidats académiciens les 1er, 9 puis 17 août (avec pour cette dernière session, sous la tente blanche du Festival, la remise du prix Neeme Järvi au meilleur d’entre eux).

 

 

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labeque katia et marielle piano quatre mains classiquenewsLES LABEQUE EN OUVERTURE… Déjà invitées en 2011, dans le Boléro de Ravel à quatre mains, les soeurs Labèque, Katia et Marielle, ouvrent le festival 2016 ce 14 juillet, dans un programme idéalement respectueux de la thématique générale « Musique & famille » ; de fait, les deux pianistes, à la complicité fusionnelle, abordent une collection de pièces de différents compositeurs dont chaque atmosphère renvoie inéluctablement à leur enfance, et à la figure de leurs parents. La danse est à l’honneur, entraînante et rythmiquement voluptueuse sous la nef de la formidable acoustique de l’église de Saanen : Danses hongroise et slave de Brahms, de Dvorak ; Pizzicato Polka et Schnellpolka de Johann Strauss. C’est surtout dans la seconde partie du récital à 4 mains, que les interprètes se révèlent davantage inspirées, ambassadrice d’ambiance ténues, parmi les plus allusives et intimes, au chatoiement pudique d’une ineffable et secrète cohérence : Dolly de Fauré – redoutable dans son jeu des mains imbriquées- fait référence à une œuvre décisive pour la constitution du duo ; Scaramouche de Milhaud était une pièce vénérée par leur mère ; et l’on comprend la place spécifique, finale, du Lutoslawski (rare variation sur un thème de Paganini) qui est réécriture d’une mélodie bien connue, dont l’implosion progressive indique l’accomplissement d’un passage obligé, celui d’un incessant mouvement recréateur ; toutes ces pages amoureusement, intimement énoncées récapitulent l’élaboration d’une sensibilité à 4 mains et 2 cœurs, qui sait aujourd’hui, s’ouvrir à de nouvelles expériences musicales, quitte à prendre des risques toujours stimulants. Voilà pourquoi en bis, Katia et Marielle Labèque jouent leur cher Philipp Glass, un compositeur dont elles sont proches et ont participé à la progressive reconnaissance, à une époque où personne ne le considérait véritablement. Investi, riche, divers, à la fois éclectique mais profondément unitaire, le récital diffuse une remarquable maîtrise, un temps suspendu alors qu’à quelques kms de là, foudroyait la tragédie du massacre de Nice en France. Instant précieux en temps de barbarie.

 

 

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menuhin yehudi violonCONCERT HOMMAGE pour le CENTENAIRE YEHUDI MENUHIN. Le lendemain 15 juillet, dans la même église (et repris pour une seconde session le 16), le britannique Paul McCreesh dirige le concert hommage officiel célébrant le centenaire de la naissance du fondateur Yehudi Menuhin. Eglise comble, officiels en rangs serrés, venus applaudir les discours préalables de la famille Menuhin dont la mémoire c’est à dire les valeurs artistiques et morales sont de fait, toujours vivaces : ouverture, transmission, échanges… Paul McCressh dirige ses effectifs (Gabrieli Consort & Players) dans le Requiem de Mozart (version rare – du moins méconnue en France-, signée Franz Beyer propre aux années 1970, plus efficace et dramatique, moins édulcorée que celle ordinairement jouée et qui comprend les maladresses et redites de l’élève de Wolfgang, Süsmayer). Le sens des contrastes, la vibrante expressivité des tutti, – la vitalité générale des pointes solistiques (belle plasticité du timbre de la soprano Charlotte Beament) affirment le tempérament du chef, qui sculpte la matière orchestrale et le tissu choral avec un tempérament acéré, celle d’un fauve concentré, soucieux d’allant et d’équilibre.
Auparavant, les choristes ont imposé leur maîtrise dans leur langue natale, dans l’Hymne to St. Cecilia – prière et lamento de 10 minutes d’une impeccable tenue : sublime lecture de Britten sur le baroque britannique qui l’a précédé. En bis, les effectifs – chanteurs seuls, entonnent un motet d’Elgar, compositeur qui occupe actuellement chef et chanteurs, pour un enregistrement récemment élaboré avant cet été 2016. La beauté des paysages montagneux de Gstaad ne fait pas uniquement l’attrait d’un festival unique en Europe. La diversité des programmes, l’activité des 5 académies professionnalisantes pour les jeunes musiciens et chanteurs, et que peuvent suivre les festivaliers pas à pas, expliquent la pertinence du Festival suisse laissé en héritage par le légendaire Menuhin.

 

 

 

A NE PAS MANQUER

 

5 prochains temps forts du Gstaad Yehudi Menuhin Festival & Academy

(à l’affiche jusqu’au 3 septembre 2016) :

 

 

en juillet 2016 :

1 – 25 juillet 2016 : dans la sublime église de Launen (et son décor montagneux de rêve !), le volet III du cycle hommage à Menuhin par le pianiste Andras Schiff

2 – 28 juillet 2016 : premier volet des sessions de la Conducting Academy / Académie de direction d’orchestre : les festivaliers découvrent alors les tempéraments de chaque jeune maestro apprentis, d’autant plus sollicité/exposé, que chacun est invité ainsi à diriger l’orchestre du Festival. Expérience unique en Europe.

en août 2016 :

1 – 17 août 2016 : concert final de l’Académie de direction avec la remise du prix Neeme Pärvi (tente du Festival)

2 – Cycle Lang Lang : le pédagogue sous la tente du Festival, le 26 août 2016 (15h) ; puis le récitaliste, même lieu le 27 août 2016, 19h30, dans Les Saisons de Tchaibkovk (un programme récemment défendu par classiquenews, LIRE notre critique du dvd Lang Lang joue les Saisons de Tchaikovsky dans la Galerie des Glaces de Versailles, enregistré en juin 2015)

en septembre 2016 :

Symphonie de Beethoven (9ème), sujet réinterprété et réarrangé pour les lycéens des cantons de Berne, soit le 2 septembre 2016 à 19h30. Yehudi Menuhin fondateur du Festival de Gstaad entendait défendre coûte que coûte la transmission vers les jeunes et les familles, l’accès et la sensibilisation à l’adresse d’un très large public… pari toujours relevé et réussi aujourd’hui comme en témoigne ce concert performance qui engage directement les jeunes spectateurs et leurs familles.

  
 
 
 

Toutes les Infos et modalités de réservation sur le site du Gstaad Yehudi Menuhin Festival & Academy 2016 (Centenaire Yehudi Menuhin / 60è édition du Festival) :
http://www.gstaadmenuhinfestival.ch/site/fr/

LIRE AUSSI notre présentation complète du Festival GSTAAD Yehudi Menuhin Festival & Academy 2016

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