vendredi 19 avril 2024

Giuseppe Verdi, RequiemClermont, Toulouse, Paris. Du 10 au 16 décembre 2007

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Giuseppe Verdi
Requiem

Clermont-Ferrand, centre lyrique d’Auvergne
Le 10 décembre 2007

Kubiak, Podlewska, Kostecki, Urbanowicz
Salmieri, direction musicale

Toulouse, Halle aux grains
Le 14 décembre 2007
à 20h
Serjan, Zajick, Neill, Colombara
Tugan Sokhiev, direction musicale

Paris, salle Pleyel
Le 16 décembre 2007
à 20h
Frittoli, D’Intino, Neill, Anastassov
Tugan Sokhiev, direction musicale

Un opéra de la mort
Un Requiem dans notre top 5 Opéra? Au risque de heurter quelques uns, gageons que notre approche ne soit pas si déconcertante que cela, tant la partition de Giuseppe Verdi utilise sans réserve l’expressivité théâtrale, l’ampleur imprécatoire des voix solistes, la démesure de l’orchestre, la clameur bouleversante des choeurs… Même sur un sujet tragique qui convoque la mort et le spectacle terrifiant de la grande faucheuse, soumettant la foule des fidèles ébahis, Verdi emprunte à l’opéra sa grammaire et son vocabulaire. D’ailleurs, les critiques immédiates soulignèrent l’aspect « trop lyrique » du Requiem…

Verdi sut admirer les grands hommes qui ont fait l’Italie. Témoin de l’indépendance italienne, partisan de l’unité, auteur de bon nombre d’opéras dont le patrotisme à peine déguisé des choeurs était un élément crucial pour le ralliement des indépendantistes (en particulier contre l’Autriche), Giuseppe Verdi n’a jamais caché sa profonde admiration pour Cavour, Garibaldi, Rossini, et surtout le poète vénéré, Alessandro Manzoni. L’idée de rendre hommage à l’oeuvre et à l’engagement d’un homme aussi valeureux germa déjà dans l’esprit de Verdi, à l’époque de la mort de Rossini (1868). Cependant l’idée d’un Requiem pour Rossini ne vit jamais le jour, même si Verdi composa pour l’occasion son « Libera me ». Avec le décès de Manzoni, il en alla tout différemment. Le poète qui décéda en 1873, intéresse un compositeur certes adulé avec les succès de plus de 20 opéras, de Nabucco en 1842 à Aïda en 1871, mais dont l’exigence artistique débouche sur une crise musicale. Verdi sent son style dépassé par les nouvelles générations de musiciens, et son idéal dévolu à la grandeur italienne, diminué. Après s’être recueilli sur la tombre du poète en mai 1873, Verdi se décide à écrire une messe de Requiem. Il réutilisa son Libera me, écrit quelques années auparavant dans l’idée d’un Requiem pour Rossini.

Avec la perte du grand poète, auteur d’I promessi Sposi, Verdi eut la révélation qu’un monde s’écroulait, qu’il devait en marquer la funèbre réalisation.Qu’il devait faire acte de mémoire pour poursuivre l’oeuvre défunte. Pour le premier anniversaire de la mort de Manzoni, le compositeur remit la partition d’une Messa da Requiem à la ville de Milan. D’emblée, la création maqua les esprits par le réalisme des tableaux où les voix des solistes expriments les espoirs et les terreurs d’une humnanité terrassée par la mort. Au travers de son orchestre libéré, des chanteurs et des chorites, Verdi compose une fresque humaine déchirante par ses prières, unique par le sentiment de compassion fraternelle qu’elle fait naître.

Illustration
Giuseppe Verdi (DR)

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