Verdi
Le Trouvère
Il Trovatore, 1853
Liège
Opéra Royal de Wallonie, Palais Opéra
Du 15 septembre au 1er octobre 2011
Paolo Arrivabeni, direction
Stefano Vizioli, mise en scène
Avec Fabio Armiliato, Daniela Dessi, Giovanni Meoni…
En direct sur Dailymotion, le 20 septembre 2011 à 20h (Live web ORW)
Eloquente réussite de Verdi à Paris: après avoir donné son Trovatore version italienne au Théâtre Italien en décembre 1854, Verdi se voit sollicité pour en réaliser une adaptation pour la scène de l’Opéra de Paris: Le Trouvère version française est créé en janvier 1857. Entre temps, l’opéra originel s’est affublé au III, d’un ballet obligé pour la grande boutique. Si la partition française connut un immense succès à sa création, c’est surtout la version italienne qui est aujourd’hui reprise. La partition démontre la maturité du dramaturge lyrique qui ici porte à un point d’aboutissement remarquable ses avancées théâtrales, déjà sensiblement convaincantes dans les opéras précédents: Il corsaro (1848), Luisa Miller (1849)… En reprenant pour la scène de l’Opéra de Paris sont Trouvère, Verdi a encore produit de nouveaux chefs d’oeuvres et non des moindres: La Traviata (1853), Les Vêpres Siciliennes et Simon Boccanegra I (1855)…
Drame historique et psychologique
Dans Le Trouvère, Verdi traite le genre historique (l’action se passe en Espagne au XVème siècle) qui lui offre des tableaux collectifs exaltants et le portrait de tempéraments individuels exacerbé, promis à l’anéantissement. Au souffle des grandes tragédies humaines, le compositeur associe le fantastique et l’horreur.
Luna, comte espagnol est amoureux de la belle Leonora, laquelle est éprise du Trouvère, Manrico. Après maints périples, Leonora accepte au III d’épouser Luna: mais elle vient de s’empoisonner, expirant dans ses bras afin d’être toujours fidèle à son véritable amour. De fureur jalouse, Luna condamne Manrico à être décapité: supplice réalisé, quand la sorcière Azucena, apprend au Comte maudit qu’il vient d’assassiner son propre frère !
Dans le Trouvère, Verdi atteint le sublime shakespearien: la musique redouble de tension et de contrastes vertigineux. Jamais le prétexte historique n’a sacrifié la vérité des passions ainsi exprimées.