vendredi 29 mars 2024

Georg Friedrich Haendel, Jephta (1752)France Musique, le 19 août 2007 à 21h

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Georg Friedrich Haendel
Jephta

, 1752

France Musique
Dimanche 19 août 2007 à 21h

En direct du festival de la Chaise-Dieu. Capella Amsterdam, Holland Baroque Society, direction: Daniel Reuss

En trois parties, d’après le livret de Thomas Morell, le dernier oratorio de Haendel est créé à Londres au Théâtre Royal de Covent Garden, le 26 février 1752.
Au travail entre janvier et août 1751, Haendel sent sa fin proche. Il annote en marge du choeur concluant l’acte II: « incapable de poursuivre à cause de l’affaiblissement de mon oeil gauche »… La cécité se développe, lui laissant juste assez de temps pour achever la partition. A 66 ans, le compositeur doit poser définitivement la plume. Il n’y voit plus rien, ainsi s’arrête sa carrière de compositeur!

Soumission de l’homme à son destin

Inspiré du Livre des Juges, Jephté pose le thème de l’obéissance à Dieu, soumission indéfectible, particulièrement lourde de conséquences: Jephté qui a mené les Juifs à la victoire contre les ammonites entend remercier la puissance divine qui les a ainsi favorisés. En faisant le voeu de sacrifier la première créature qu’il rencontrerait, le père voit Iphis, sa fille, paraître au moment de son engagement. S’il veut honorer Dieu, Jephté doit tuer sa propre fille. L’intervention divine, miséricordieuse et compatissante épargnera la vie de l’innocente. En cela Jephté se rapproche des légendes de Isaac sacrifié par Abraham, d’Idoménée, contraint de verser le sang de son fils, Idamante…
Intervention pleine de souffle et de dramatisme du choeur, peinture psychologique nuancée et fine d’Iphis (de l’insouciance au renoncement héroïque), de Jephté (tiraillé entre amour paternel et dévotion à Dieu), Haendel puise dans son génie de la scène, lui qui a non sans succès et déboires, imposer sur les planches londoniennes, l’opéra italien malgré la concurrence de Porpora, toutes les ressources d’une écriture raffinée. Plus que dans aucun autre ouvrage, le compositeur, atteint dans sa vie personnelle et au soir de sa vie, dépeint l’irrépressible soumission de l’homme à son destin.

Illustration

William Bouguereau, Jeune femme au bord de l’eau (DR)

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