Baldassare Galuppi
L’inimico delle donne, 1771
Liège, Opéra Royal de Wallonie
Du 28 janvier au 5 février 2011
Rinaldo Alessandrini, direction
Stefano Mazzonis di Pralafera, mise en scène
A la Cour d’un prince chinois, les ministres se désespèrent: le jeune souverain, mysogine, refuse de se marier comme la loi le stipule… jusqu’à ce jour où après une terrible tempête, une jeune beauté italienne et son oncle, réchappant au naufrage, débarquent. Or l’inconnue partage la haine du prince, … pour le sexe opposé. Ni l’un, ni l’autre ne semble être destiné à se marier.
D’une situation en apparence insoluble, Galuppi fait une action suave et délicieuse, teintée d’orientalisme, dont la résolution entre badinage et comédie, libère les passions en présence. A l’époque où Gluck réalise pour Marie-Antoinette réalise la réforme néo classique de l’opéra français, Galuppi excelle dans la veine comique et savoureuse, teintée d’orientalisme exotique.
Très célèbre à son époque,
Baldassare Galuppi [1706-1785] reste aujourd’hui méconnu. Pour réparer cet oubli, Stefano Mazzonis di Pralafera, directeur de l’Opéra Royal de Wallonie à Liège, met en scène un opéra qui depuis sa création à Venise, n’a jamais été repris dans son édition originale.
Originaire de Venise, grand voyageur, Galuppi séjourne à Vienne, Berlin et Saint-Pétersbourg où il est nommé Compositeur de la Cour par l’impératrice Catherine II. Son art théâtral et sa maestrià lyrique suscite l’admiration de deux personnalités totalement opposées:
Jean-Jacques Rousseau et Giacomo Casanova. Joseph Haydn (grand faiseur d’opéras comiques que l’on commence à redécouvrir…) et Carl Emmanuel Bach, entre autres, le citent comme modèle.
Le librettiste de L’Inimico delle Donne est également celui de Paisiello ou encore de Cimarosa, notamment pour Il Matrimonio segreto. Avec les grandes découvertes et l’ouverture vers l’Asie, les « chinoiseries » sont à la mode. Sous des apparences légères et anodines, l’auteur aborde un sujet puissant et dérangeant. Il ose jouer de l’ambivalence sexuelle des personnages, accent mordant et provocateur du livret car ici les personnages étonnent par leur côté obscur, leur ambivalence trompeuse, leur identité mobile décrite en clair obscur et en sfumato, leur fascinante ambiguïté théâtrale.
La production de l’Inimico delel donne de Galuppi, présenté en recréation à Liège est un événement musicologique qui donnera lieu à un colloque sur l’oeuvre de Galuppi et son contexte, organisé en partenariat avec l’Université de Liège.
Baldassare Galuppi: L’inimico delle donne
Direction musicale: Rinaldo ALESSANDRINI
Mise en scène: Stefano MAZZONIS di PRALAFERA
Décors: Jean-Guy LECAT
Costumes: Frédéric PINEAU
Lumières: Franco MARRI
Création moderne, nouvelle production
Agnesina: Anna Maria PANZARELLA
Xunchia: Liesbeth DEVOS
Kam-sì: Priscille LAPLACE
Zyda: Federica CARNEVALE
Zon-zon: Filippo ADAMI
Geminiano : Alberto RINALDI
Ly-lam : Juri GORODEZKI
Si-sin: Daniele ZANFARDINO
Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie
Dramma Giocoso. Opéra en trois actes. Musique de Baldassare GALUPPI. Livret de Giovanni BERTATI d’après « Zon-zon, principe di Kibin-kan-ka »
de Giovanni GAZZANIGA. Créé à Venise, Teatro San Samuele, au printemps 1771.
Illustrations: Rinaldo Alessandrini (DR), Tiepolo : portraits espagnols vers 1771 (DR)