Gaetano Donizetti
Maria Stuarda, 1835
Liège, Opéra Royal de Wallonie
Du 30 avril au 11 mai 2008
Nouvelle production
Mise en scène: Francesco Esposito
Direction musicale: Luciano Acocella
Opéra créé à la Scala de Milan, le 30 décembre 1835
Livret de Giuseppe Bardari, d’après Marie Stuart de Schiller
Histoire de Marie Stuart
Marie Ire d’Écosse (ou Marie Stuart) est née le 8 décembre 1542 et meurt le 8 février 1587. Sa vie tient en trois mot: dissidence ou tout au moins résistance, captivité, décapitation. Trois lieux marquent sa triste carrière: l’Ecosse, la France puis l’Angleterre. Douée d’un tempérament affirmé, Marie Stuart eut le malheur de connaître comme une rivale redoutable, sa cousine, née d’une maison différente, mais d’une lignée aussi noble, l’intraitable Elisabeth 1ère, de la branche Tudor. L’histoire a peu légué des destins de femmes aussi contrastés voire vertigineux. Le XVIème siècle offre en une série d’événements, finalement tragique pour l’une d’elle, une concentration de caractères que tout, malgré chacune, et pour des raisons politiques, opposait. A la figure de la reine anglicane, Elisabeth, répond celle adverse, catholique, de sa cousine, souveraine d’Ecosse. La figure de Marie Stuart défie l’imagination des historiens: elle succède à son père et devient dès sa naissance (ou à peine, en fait quand elle n’avait que 6 jours), Reine d’Ecosse (1542-1567). Marie fut aussi Reine de France à 17 ans, par son mariage avec François II (de juillet 1559 à 1560). En 1565, elle épouse ensuite, à Édimbourg Henry Stuart, Lord Darnley qui devint par son mariage duc d’Albany et roi consort d’Écosse; enfin, le 14 mai 1567, elle s’unit à James Hepburn, comte de Bothwell qui devient duc d’Orkney. Née écossaise, promise au fils d’Henry VIII, Edouard, Marie quitte néanmoins le sol natal, menacée par les troupes d’Henry VIII, pour gagner la France d’Henri II, à 5 ans. Devenu Reine de France, Marie devient dans le même temps, après la mort de Marie Tudor, Reine d’Angleterre. Mais à la mort de François II de France, Marie perd la souveraineté française. Veuve, elle se retire à Reims, d’autant plus inconsolable qu’elle perd également sa mère, Marie de Guise, adversaire de poids contre Henri VIII.
L’ex Reine de France retourne en Ecosse
La Reine d’Ecosse regagne finalement sa terre natale en 1562: elle n’a que 20 ans, mais semble avoir déjà tout vécu. Mais la Reine catholique ne plaît que moyennement au parti protestant représenté par son frère illégitime, Jacques Stuart et ses troupes. Pourtant elle réussit à concilier avec eux et épouse en juillet 1565, Henri Stuart, lord Darnley, petit neveu du roi Henri VIII, et son cousin germain. Leur union devait s’éteindre avec le crime par Darnley sur la personne du conseiller de Marie d’Ecosse, David Rizzio en mars 1666. Emprisonnée par une confédération de nobles écossais en juin 1567, Marie Stuart dut abdiquer en faveur de son fils Jacques, âgé d’un an, le 24 juillet 1567. Mais en mai 1568, échappée, la Reine mère d’Ecosse levait une armée: sa tentative échoua. Réfugiée en Angleterre, La Reine d’Ecosse avait perdu son ryoyaume. Les soldats d’Elisabeth l’arrêtèrent en mai 1568. Dès lors, Elisabeth assigna sa cousine à résidence, estimant ses tentatives de recouvrer son autorité, comme un complot à sa propre personne. Après 19 ans d’une captivité placée sous la surveillance de Georges Talbot, 6e comte de Shrewsbury, Marie, reine déchue, est finalement exécutée au château Fotheringhay, le 8 février 1587 au motif de complots répétés contre la personne d’Elisabeth d’Angleterre. L’ironie de l’histoire a voulu que le corps de Marie d’Ecosse, née Stuart, rivale d’Elisabeth, fut finalement enterré à l’Abbaye de Westminster (selon la volonté de son fils devenu Jacques VI d’Ecosse) en 1612. Sa dépouille repose ainsi à 10 mètres de celle de sa cousine Elisabeth dont les successeurs au trône ont tous pour ancêtre commun, Marie Stuart. Reine militante et forte, Reine martyr et supliciée, Marie Stuart a inspiré nombre d’écrivains. Donizetti souligne la confrontation des deux Reines en une violente altercation qui ne manqua pas de choquer à son époque. L’opéra romantique aime les héroïnes sacrifiées. La figure de Marie Stuart offre à la scène lyrique, en plus de la violence et de la tragédie, le souffle de l’histoire.
Illustrations: Marie Stuart (DR)
Approfondir
Lire aussi notre présentation de Maria Stuarda de Donizetti, à l’affiche des salles de concert et des théâtres européens, au Luxembourg, à Paris et à Bruxelles, du 10 avril au 22 avril 2008, avant la nouvelle production qu’en propose l’Opéra Royal de Wallonie. L’oeuvre romantique de Donizetti n’avait en avril et en mai 2008, connut tel engouement.
Lire la présentation de l’opéra Maria Stuarda de Gaetano Donizetti par notre collaborateur David Tong