jeudi 28 mars 2024

Gaetano Donizetti, Don Pasquale (1843)Arte, direct de Genève. Le 30 mai 2007 à 20h40

A lire aussi

Gaetano Donizetti
Don Pasquale
, 1843

Mercredi 30 mai 2007 à 20h40
En direct
du Grand Théâtre de Genève

En direct sur France Musique

Distribution

Simone Alaimo, Don Pasquale
Marzio Giossi, Malatesta
Juan José Lopera, Ernesto
Patrizia Ciofi, Norina

Choeur du Grand Théâtre de Genève
Orchestre de la Suisse Romande
Ching-Lien Wu
, direction

Opéra en trois actes. Livret du compositeur et de Giovanni Ruffini. Daniel Slater, mise en scène. Réalisation: Don Kent. 2007, 2h.

Une perle buffa…

Habile faiseur de comédie élégante et piquante, Donizetti renoue avec la verve et le génie d’un maître du genre buffa avant lui, Rossini.
Don Pasquale relit les ficelles du drame hérité de la comedia dell’arte. Guerre des sexes, mais aussi critique de l’ordre bourgeois et des rapports du pouvoir, de l’argent et de l’amour, l’intrigue est vieille comme le monde. Comme Rossini, Donizetti veille particulièrement au portrait psychologique de ses personnages. Il ne crée pas que des types mais des individus palpitants qui revendiquent une sensibilité propre sous le masque parfois caricatural de leur caractère. Don Pasquale est le barbon aux traits épais, épris d’une jeune beauté, mais dont les épreuves et les revers lui en apprennent sur le vie et sur sa propre personnalité: il approche souvent dans cette comédie douce amère, une étoffe tragicomique, plus nuancée qu’il n’y paraît. A la fin de l’opéra, le dindon de la farce prend conscience de sa grandeur dérisoire, de ses illusions amoureuses. Il s’en ouvre au public, ce qui le rend d’autant plus émouvant. Tout simplement humain.
Des héroïnes du drame napolitain, Norina concentre les traits, et de la jeune beauté astucieuse (Colombina), et ceux de la servante émancipée parfois insolente (Ruffina). Elle incarne avec Ernesto, le couple des jeunes amants portés par leur amour. Quant à Malatesta, comme son nom l’indique, il rase jusqu’à satiété son monde par son érudition omnisciente qui aiguise chacun des personnages, quitte à les forcer dans leurs derniers retranchements. C’est le catalyseur des passions et des situations inédites, inconnues, c’est un agent du destin par lequel l’action et son dénouement, s’accomplit.

… composée par un homme accablé par le destin

Rien ne semblait destiner Donizetti à relever le défi de ce chef-d’oeuvre comique, aussi affûté que subtil. Dès sa création au Théâtre Italien à Paris, le 3 janvier 1843, l’ouvrage convainc par sa justesse malgré un canevas tissé de ficelles usées. Aucune vulgarité ici mais la finesse d’une intuition musicale qui revisite le genre pourtant traditionnel du buffa napolitain! Après un précédent ouvrage, tout autant accompli, L’elisir d’amore, Don Pasquale est l’oeuvre d’un homme accablé et malade, âgé en 1843, de 46 ans, et qui s’éteindra en 1848, à 51 ans. Rien de plus contradictoire que la genèse de cette perle comique: Donizetti écrit son Don Pasquale, du côté de l’esprit et du sourire, insigne de délicatesse naturelle, or le destin l’a frappé sans réserve: il a perdu trois de ses enfants, ses parents, son épouse, victime du choléra. Lui-même, est déjà au bord de la tombe… en partie paralysé, il est hospitalisé à Ivry-sur-Seine en 1846, pour mourir à Bergame, sa ville natale, deux ans plus tard.

Synopsis
Acte I. Célibataire bourru et âgé, Don Pasquale avoue à son médecin, le Docteur Malatesta, qu’il souhaite déshériter son neveu Ernesto car il ne partage pas ses projets de fiançailles avec une jeune fille qui n’est pas de son goût. Ami d’Ernesto, Malatesta qui a compris que Don Pasquale entendait lui-même se marier, décide de présenter au vieil avare libidineux, la propre fiancée d’Ernesto, Norina et de dégoûter avec la complicité de la jeune femme, le vieillard du mariage.

Acte II. Devenue « Sofronia », Norina, « soeur de Malatesta », feint d’être timide et soumise pour épouser Don Pasquale lequel s’exécute mais constate après les noces que l’épousée cachait un tempérament éruptif, vorace qui réclame de surcroît son neveu Ernesto comme valet personnel.

Acte III. Ereinté par le tempérament de son épouse qui semble même le tromper avec son neveu Ernesto, Don Pasquale dégoûté, comprend la farce dont il est la dupe aveugle. Arrogant benêt devenu philosophe, il sait pardonner à la jeunesse, dote richement son neveu qui peut épouser « sa » Norina.

Illustration
Portrait de Gaetano Donizetti (DR)
Georges de La Tour, La diseuse de Bonne Aventure (DR)

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

CRITIQUE, opéra. PARIS, Théâtre des Champs-Elysées, le 26 mars 2024. LULLY : Atys (version de concert). Les Ambassadeurs-La Grande Ecurie / Alexis Kossenko (direction).

Fruit de nombreuses années de recherches musicologiques, la nouvelle version d’Atys (1676) de Jean-Baptiste Lully proposée par le Centre...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img