Festival
Luigi Cherubini
Du 2 octobre au 2 novembre 2010
Venise, Palazzetto Bru Zane
Centre de musique romantique française
Palazzetto Bru Zane
Centre de musique romantique française à Venise réhabilite un
compositeur clé dont l’oeuvre ouvre de nouvelles perspectives pour mieux
comprendre l’éclosion du romantisme français pré-berliozien, entre 1800
et 1830. Le programme annoncé comprend pages connues et oeuvres rares,
signées par Cherubini et ses contemporains.
Un florentin, champion du romantisme français
Cherubini est bien connu des visiteurs du Louvre: il peuvent y admirer l’exceptionnel portrait conçu en 1842 par Ingres, icône officielle du vénérable directeur du Conservatoire depuis 1822, et membre de l’Institut.
Présenté par le violoniste Giambattista Viotti à Marie-Antoinette qui le convainc de s’établir en France, puis admiré par Louis-Philippe, Cherubini arbore un masque académique qui ne doit pas cacher le faiseur de nouveautés: nombre de ses partitions, parmi les plus audacieuses et les plus inventives de son temps, sont autant de pierres fondatrices du premier romantisme français, entre 1800 et 1830, des Lumières à l’aube romantique. Cherubini devient membre de la Société olympique (société de concerts liée à une loge maçonnique parisienne): bénéficiant de solides soutiens auprès de l’élite parisienne, le Florentin réussit à s’imposer en France et le milieu musical lui ouvre ses portes. Compositeur contre-révolutionnaire, Cherubini créée ses premiers chefs d’oeuvres aux heures de la Révolution: Lodoïska (1791), Eliza (1794), l’incontournable Médée (1794), L’Hôtellerie portugaise (1797), Les Deux journées (1800). Privé d’une juste gloire sous l’Empire (il eut des relations houleuses avec Napoléon), Cherubini connaît enfin la consécration sous la Restauration. Maître de la Chapelle du Roi en 1816, il ne tarde pas à diriger le Conservatoire (créé en 1795), 6 ans plus tard. Le compositeur devait ainsi régner sur l’Institution majeure du milieu musical français… pendant 20 ans.
Ouvrages lyriques (grands opéras, opéras-comiques), motets, messes, quatuors… tout indique chez Cherubini, un fort tempérament pour la création et le renouvellement des genres à son époque.
Témoin de l’effervescence d’une période artistiquement féconde à redécouvrir, Cherubini assiste à Paris (où il meurt en 1842), au triomphe de Rossini, à l’essor du théâtre lyrique (opéra-comiques légers et grand opéras à la Meyerbeer…), à l’impact des oeuvres beethovéniennes au concert, à l’arrivée de Chopin, jeune pianiste venu de Pologne, à la Révolution berliozienne…
Le Festival Luigi Cherubini présenté par le Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française à Venise réhabilite un compositeur clé dont l’oeuvre ouvre de nouvelles perspectives pour mieux comprendre l’éclosion du romantisme français pré-berliozien, entre 1800 et 1830. Le programme annoncé comprend pages connues et oeuvres rares, signées par Cherubini et ses contemporains. Quelques temps forts: Quatuors (Cherubini, Boccherini, Cambini, Quatuor Mosaïques, le 2 octobre 2010 à Venise Palazzetto Bru Zane, puis le 2 décembre à l’Opéra de Limoges); choix de cantates dramatiques:
Pimmalione, Clytemnestre, Circé et Médée de Cherubini à la Scuola Grande San Giovanni Evangelista, le 3 octobre (Les Nouveaux Caractères, Sébastien d’Hérin); Lodoïska de Cherubini au Teatro La Fenice, le 13 octobre 2010 (au TCE à Paris, le 11 octobre); musique de chambre (Cherubini, Rossini, Méhul, Pleyel, A Venti, Concervatoire Benedetto Marcello à Venise, le 2 novembre 2010; à Paris, Invalides, le 15 octobre et à Dijon, le 3 décembre). Autre rareté particulièrement éloquente aux côtés des ouvrages de Cherubini et propice à l’éssor d’un opéra romantique français, La mort d’Abel, tragédie lyrique de 1810 de Rodolphe Kreutzer
par les Agrémens, le choeur de chambre de Namur. Guy van Waas, direction (avec comme solistes entre autres: Yumiko Tanimura, Méala; Sébastien Droy, Abel; Jennifer Borghi, Eve…), le 14 novembre 2010 à Liège (Salle Philharmonique à 16h).
Festival Luigi Cherubini (1760-1842) et les premiers romantiques, à Venise et dans le monde, du 2
octobre au 2 novembre 2010.