jeudi 28 mars 2024

Festival Cordes en Ballade (Ardèche) : Viva latina !

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cordes en ballade quatuor debussy festival ardeche 2014 cordes en ballade logoArdèche. Cordes en ballade : 3>14 juillet 2014. «  Viva latina ! ». Un grand ado de 15 ans, ce  Cordesenballade, plein d’idées,  une bougeotte pas possible, addicté à son  Facebook bien  international ; cet ado, il fait la joie de ses parents adoptifs, les Debussy, bien fiers de leur grand garçon (difficile de filer la métaphore avec 4 parents, tant pis). Et tout cela va faire début juillet une teufe géante avec les copains latinos, ça s’appelle Viva Latina !

La sortie vers l’Océan ?

Cordes en ballade, 16e édition. Pour cette Ballade  entre Espagne, Portugal et Amérique du Sud, c’est par où la sortie vers la Méditerranée puis l’Océan ? Pas de souci, si vous êtes au nord de l’Ardèche du Fleuve, vous faites du stop (auto, bateau, coche d’eau,  diligence), vous  vous arrêtez un moment vers Viviers, et reprenez « le chemin » – mêmes moyens de transports –,après le delta du Rhône, bifurquez sud-ouest, puis ouest, et puis les Colonnes d’Hercule, et au-delà  une grande aventure commencera vraiment.

Le chemin des Conquistadores

Mais si ça dépasse un peu vos désirs d’autonomie voyageuse, si vous craignez  sans trop oser l’avouer les périls et fatigues (ou si vous avez entendu parler de cela pour la 15eédition qui se nommait «W elcome America » (but North America), prenez seulement en sonore le « chemin des conquistadores « (sans en avoir les mauvaises, voire épouvantables manières : car paix à leurs âmes-s’ils en avaient une – c’étaient souvent de rudes coquins sous le signe de l’Ange…Exterminateur, avec leurs crimes de guerre et contre l’humanité -) Et « en plein cœur de l’Ardèche, ce  sera un mélange  de créations  de musiques traditionnelles, improvisées ou de traditions savantes, des rencontres pluridisciplinaires qui placeront Bach, Debussy ou Ravel aux côtés de Turina, Falla, Villa-Lobos ou Astor Piazzola ».

Natal  rime avec brutal

Histoire aussi de réfléchir sur une Histoire qui n’est pas que musicale, et où le « métissage , l’entrecroisement des cultures »  n’auront   pas  été que valeurs positives : n’oublions jamais qu’une fois « réduites », voire éradiquées en  leur civilisation antérieure, les populations  autochtones (les  bien nommées : celles nées « sur » leur terre , et qui en Amérique Latine du nord » y retournèrent – dans les mines-  pour une exploitation  sans pitié), se virent ensuite « relayées » par des apports massifs d’autres autochtones  arrachés à l’Afrique, « vivant », c’est-à-dire travaillant, et mourant « à leur Ouest d’Atlantique  » dans d’atroces conditions. J’apprenais à l’école – il y a si longtemps, mais ça m’est resté en mémoire automatique-, les Conquistadors de Heredia, « comme un vol  de gerfauts hors du charnier natal », et comme Heredia avait raison de faire rimer natal avec brutal, pour ces reîtres-convertisseurs !

Viviers et Lagorce

Cordes en ballade, donc, et partant de l’ogival joyau  en bord de fleuve qu’est la cathédrale de Viviers : formule assez classico-romantique, le 1er concerto de Mendelssohn  ralliant depuis toujours les suffrages, et ici confié à une des têtes d’affiche du Festival,  Alexis Cardenas. Ce violoniste du Venezuela – qui jouait à 12 ans le dit concerto !-, qui a suivi des études musicales supérieures aux Etats Unis et en France, a remporté de prestigieux prix,  joue sous la direction de Marek Janowski et de son compatriote Gustavo Dudamel ; il   est super-soliste à l’O.N.Ile de France et  pratique le multiculturalisme : on le retrouve dans le jazz et les musiques populaires. On en verra  la trace dans d’autres partitions du concert-Cathédrale : une fantaisie sur Carmen, de Sarasate, une Suite pour orchestre à cordes d’Aldemaro Romero (fusion de la fugue et d’une danse vénézuélienne, le Pajarillo), un quatuor du Catalan Edouardo Toldra. Sans oublier le coup de chapeau à Piazzolla en son Tango Ballet. Dans le site un peu farouche de Lagorce, tournoiera le Concerto Flamenco, avec son Patron Juan Carmona, s’auto-définissant «  hors époque, lieu, temps et espace », et donnant ici son « autoportrait », où il flirte avec les musiques africaines, cubaines, liturgiques et jazzistiques.

Oscar… Kagel

Re-Viviers, Hôtel-de-Ville cette fois, où le jeune (22 ans) pianiste Guillaume Vincent joue Ravel  et Debussy, faux vrais-Espagnols (Alborada, bien sûr), et Puerta del vino), Turina et Grandos. Rejoint par le violoncelliste Fabrice Bihan et l’accordéoniste Philippe Bourlois, il se lancera dans des Exercices de latinité (cha-cha-cha, tango et tarentelle) qui permettront de rencontre le « en résidence-ardèche-2014 », le compositeur Oscar Strasnoy, une belle prise de guerre-com  dans le Gotha européen de la jeune écriture. Autrement dit, Oscar est le « à-la-mode », Argentin comme le fut naguère Mauricio Kagel, et- vivant comme lui en Allemagne.  Formé à Berlin et à Paris (Levinas, Reibel), honoré par Berio en 2000, multi-primé, pianiste, chef, invité d’Acanthes  et de Présences : l’homme qui monte.

Hommage à Frida Kahlo

Encore Viviers, avec les Trois mêmes (piano, piano à bretelles ; violoncelle) qui posent des questions drôles sur un échange musicologique entre J.S.Bach (« né à Buenos-Aires en 1921 » ?) et Piazzola (« maître de chapelle à Leipzig 1730-40 ? »). Au programme, Graciane Finzi qui fait (Impression)Tango, et re-Strasnoy pour transcrire les contes des Grimm et de Perrault. Dans le cadre –roman- de l’abbatiale de Cruas, retour de Cardenas avec son ensemble Recovevo, pour  faire  « musique au sommet des Andes ». Puis Bourg-Saint Andéol –les «  Deb(ussy) », le comédien Sylvain Stawsky, la chanteuse Sandra Rulino, le guitariste Kevin Sekkidi – pour célébrer via Piazzolla, Kagel, Ponce,  Yupanqui ou Strasnoy la Mexicaine mythique  Frida Kahlo et son Grand Corps Malade mais Victorieux, peinture, musique et vraie vie  qui est aussi ailleurs… Non alignement garanti au Cloître de la Cascade ! Et à Aubenas, le triomphe du légendaire Richard Galliano, multi-interprète et adaptateur,  et aussi compositeur (Opale Concerto), avec le Tangaria Quartet, sans oublier le Last Round d’Osvaldo Golijov.

Parfum des nuits ardéchoises

A Montpezat, une plus classique mais très parfumée « nuit dans les jardins d’Espagne », avec le Breton Quartet…  évidemment espagnol, qui à côté du 8e Quatuor de Beethoven et de la création du 9e Quatuor de J.M.Sanchez-Verdu, inscrit le 2e de J.C. de Arriaga, le génial consumé-par la-flamme-de-la-maladie (la phtisie), et qui s’éteignit à 20 ans -1826 – en ayant volé le temps d’écrire une vingtaine d’œuvres passionnantes. Trois hyper-jeunes Quatuors, couvé   par  les Deb : Shana, Alcea, Arod, vont en divers lieux (Le Teil, Berrias, Saint-Marcel,  faire se rencontrer Haydn, Beethoven, Schubert   ou Ravel et le jeune Américain (philglassien) Nico Mulhy ou encore Oscar Strasnoy. Et rappelons-nous que les Cordes, c’est aussi une Académie d’été, d’autres  jeunes sous l’inspiration des Debussy, qui travaillent, jouent (Aubades, Concert de clôture) et se joignent quand ils peuvent aux autres récréations du  public  incité à l’activité (conférences, lectures, visites). Le tout pour honorer « l’exigence musicale, l’ouverture artistique et une grande simplicité dans l’échange » qui ornent le fronton sud-ardéchois des Cordes Voyageuses  entre Rhône et Garrigues.

 cordes en ballade quatuor debussy festival ardeche 2014 cordes en ballade logo

Festival Les Cordes en Ballade, Viva Latina ! , 07 (Ardèche méridionale : Viviers, Cruas, Bourg-Saint-Andéol, Aubenas, Montpezat, Le Teil, Lagorce, Berrias, St Marcel), du 3 au 14 juillet 2014. Viva Latina ! (Quatuor Debussy) : concerts, Académie, rencontres…16e édition.

Concerts : 3 juillet, 21h ; 4, 21h ; 5, 18h,21h ; 6, 21h ; 7, 18h ;  8, 21h ; 9, 18h ; 10, 21h ;11, 8h ; 2, 18h30.

Information et réservation : T. 04 72 48 04 65 , 06 28 34 72 19 ; www.cordesenballade.com

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