lundi 28 avril 2025

CRITIQUE, concert. SAINTES, Abbaye aux Dames, le 20 juillet 2019. Brahms / Dvorak. Orchestre des Champs-Elysées/Philippe Herreweghe.  

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique, la danse et l’opéra - mais essentiellement avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

Saintes cite musicale, abaye aux dames annonce concert classiquenews abbatiale-facade-724x521CRITIQUE, concert. SAINTES, Abbaye aux Dames, le 20 juillet 2019. Brahms / Dvorak. Orchestre des Champs-Elysées / Philippe Herreweghe. Depuis maintenant quarante-huit ans, le festival de Saintes est un rendez-vous incontournable pour les amateurs de musique ancienne, mais il s’étend aussi – sous l’impulsion de son fondateur Philippe Herreweghe – à la musique romantique : c’est ainsi à une soirée consacrée à Johannes Brahms (avec son Double Concerto) et Antonin Dvorak (et sa 8ème Symphonie) que le chef gantois nous convie, en guise de concert de clôture de la 48ème édition du festival charentais.

Souffrante, la violoncelliste Marie-Elizabeth Hecker laisse la place au plus médiatisé Pieter Wispelwey, amené à dialoguer avec la violoniste allemande Caroline Widmann. Dès les premières notes, on est étonné par le souffle réellement brahmsien qui se dégage des tutti de l’orchestre des Champs-Elysées. Le violoncelliste néerlandais fait son entrée paisiblement, instaurant un véritable dialogue avec sa consœur. Cependant, dans le premier mouvement, les équilibres entre les pupitres pâtissent un peu, avec des cors légèrement trop forts, certainement à cause de l’acoustique un peu sèche de l’abbatiale. Mais très vite, le chef et les musiciens de l’orchestre corrigent le tir pour faire entendre deux derniers mouvements stylistiquement et techniquement achevés. Les deux solistes offrent un Brahms clair mais très travaillé, particulièrement captivant par son refus de tout pathos démesuré.

thumbnail_30-OCE-Philippe-Herreweghe-par-Sebastien-Laval-710x478Après l’entracte, Herreweghe offre une époustouflante Huitième Symphonie de Dvorák. Porté par une réelle ferveur et une exultation communicative de la part des musiciens, il délivre une lecture toute de légèreté et de luminosité. Comment résister au naturel, à l’énergie et à la chaleur qui se dégagent de cette interprétation majestueuse ? L’exaltation de la fin de l’Allegro ma non troppo – parfaitement maîtrisé par un orchestre capable ici de la plus grande délicatesse comme des plus assourdissants fortissimi – produit un effet absolument irrésistible de puissance souple subitement déchaînée, et provoque un véritable enthousiasme parmi le public. Bien qu’il déclare lui-même ne pas spécialement apprécier les bis, le chef ne satisfait pas moins à la demande du public, et reprend le sublime troisième mouvement.

En attendant que le festival annonce le programme du prochain festival, le lecteur peut déjà noter dans son calendrier les dates de l’édition 2020 qui se tiendra du 18 au 25 juillet !

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COMPTE-RENDU, CRITIQUE concert. Saintes, Abbaye aux Dames, le 20 juillet 2019. Brahms / Dvorak. Orchestre des Champs-Elysées / Philippe Herreweghe. Illustration : Ph. Herreweghe et l’orchestre des Champs-Elysées (DR)

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