dimanche 16 mars 2025

CRITIQUE, concert. LYON, Auditorium Maurice Ravel, le 16 février 2024. BRUCKNER : Symphonie n°8. Orchestre National de Lyon / Simone YOUNG (direction).

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique, la danse et l’opéra - mais essentiellement avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

Après le Requiem de Verdi la saison dernière, la cheffe australienne Simone Young revient à la tête de l’Orchestre National de Lyon (ONL) dans la monumentale Huitième Symphonie d’Anton Bruckner, dédiée à l’empereur François-Joseph Ier. Préférant respecter l’intention originelle de l’auteur, comme dans son intégrale des symphonies enregistrée avec l’Orchestre Philharmonique de Hambourg (voir ci-bas), elle choisit de donner la « Symphonie des Symphonies » – telle que certains l’ont définie à sa création ! – dans sa version originale de 1887 (l’on donne plus couramment l’édition révisée de 1890…). 

 

 

Particulièrement attentif à la cheffe, l’ONL sonne de manière tout à fait homogène et grandiloquente à la fois, du haut de sa (presque) centaine de musiciens réunis ce soir sur le vaste plateau de l’Auditorium Maurice Ravel de Lyon pour affronter cet Everest symphonique. Et les Symphonies de Bruckner sont toujours une excellente occasion pour la phalange lyonnaise de faire montre de son opulence sonore : cordes sensuelles et chaleureuses, cuivres rugissants et bois soyeux. Les tempi choisis par Simone Young, avec environ quatre-vingts minutes de musique, sont assez vifs, et de fait plutôt (trop ?) resserrés dans l’ultime mouvement, qui prend ainsi, par antithèse, une tournure plus dramatique. Le début de ce dernier mouvement fait preuve d’une certaine rudesse, mais sa coda est plus réconciliatrice que d’autres interprétations qui semblent s’achever au bord du vide. Rien que le jeu sur les textures et les couleurs variées des cordes au début du Scherzo suffirait au bonheur du mélomane. Autre ravissement, celui qui fait courir une sensation au niveau de la colonne vertébrale, quand le flux s’arrête et que le musicien autrichien fait silence, avec cette soudaineté – et en même temps cette nécessité totale – qui font le prix de sa musique. On admire, enfin, cette science des crescendi – qui partent de très loin pour s’épanouir ou s’anéantir comme des élans inachevés ; tout l’inverse des interminables vivats que le public lyonnais adressera Simone Young à l’issue du concert pour la jouissance prodiguée !

 

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CRITIQUE, concert. LYON, Auditorium Maurice Ravel, le 16 février 2024. BRUCKNER : Symphonie n°8. Orchestre National de Lyon / Simone YOUNG (direction). Photos (c) Emmanuel Andrieu

 

VIDEO : Simone Young dirige la 8ème Symphonie d’Anton Bruckner à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Hambourg

 

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