vendredi 29 mars 2024

COMPTE-RENDU, opéra. Paris. Opéra Bastille, le 25 oct 2018. DONIZETTI : L’élixir d’amour. Oropesa, Grigolo, Sagripanti / Pelly.

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L'Elisir d'amor de DONIZETTI à l'Opéra de TOURSCompte rendu, opéra. Paris. Opéra Bastille, le 25 octobre 2018. L’élixir d’amour. Donizetti. Lisette Oropesa, Vittorio Grigolo, Etienne Dupuis, Gabriele Viviani… Orchestre et choeurs de l’opéra de Paris. Giacomo Sagripanti, direction. Laurent Pelly, mise en scène. Retour heureux de L’Elixir d’amour de Donizetti signé Laurent Pelly ! Une reprise automnale délicieuse à souhait, avec toutes les qualités de la fabuleuse mise en scène qu’on connait, en une distribution de choc et un orchestre vigoureux sous la direction du jeune chef italien Giacomo Sagripanti, que nous découvrons avec enthousiasme.

Reprise de l’Elixir à Bastille : le charme de Pelly réopère dans une distribution juvénile, cohérente…

Comédie romantique pour tous les goûts

 

Donizetti, grand improvisateur italien de l’époque romantique, compose L’Elixir d’amour en deux mois en 1832, assez de temps pour mettre en musique l’amour contrarié du pauvre Némorino envers la frivole et riche Adina. Après maintes péripéties, le lieto fine de rigueur grâce à la tromperie de Dulcamara, charlatan, et son élixir magique, comble les attentes du public : ces deux là qui s’aiment, se comprennent enfin… L’œuvre d’une jouissance infatigable est toujours bien servie par la production de Laurent Pelly qui est désormais iconique. Le théâtre au service du théâtre avec une conscience absolue de la théâtralité sentimentale de la partition.

La jeune distribution incarne merveilleusement les rôles avec une fraîcheur et une tonicité confondantes, mais surtout, bienvenues. La Gianetta d’Adriana Gonzales, soprano guatémaltèque issue de l’Académie de l’Opéra, est une belle découverte, avec un timbre à la fois léger et charnu. Le Dulcamara de Gabriele Viviani impressionne par l’équilibre saisissant entre l’aspect comique du personnage et un chant sein, habité, avec un style soigné. La pareille pour le Belcore charmeur et drôle d’Etienne Dupuis, à la beaugossitude assumée ; surtout sa prestation vocale à la fois percutante et raffinée, son entrée au premier acte « Come paride vezzoso » particulièrement réussie, font mouche. Ils sont tous excellents dans les nombreux duos et ensembles ; félicitons au passage également les chœurs de l’Opéra sous la direction Alessandro di Stefano.

Les protagonistes Adina et Némorino sont interprétés par Lisette Oropesa et Vittorio Grigolo. Un duo de choc, comme l’est toute la distribution en vérité, qui rayonne de candeur juvénile dans l’engagement scénique et qui captive vocalement par le mariage ravissant de leurs timbres et la complicité totale qu’ils savent cultiver. Dès le célèbre duo du premier acte « Una parola Adina », l’agilité de la soprano et l’aisance du ténor impressionnent. Le célèbre air du dernier « Una furtiva lagrima » au deuxième acte, est un moment troublant de beauté, récompensé par des longues ovations. Si l’orchestre chez Donizetti est loin d’être un point fort, nous trouvons remarquable la performance de la phalange maison, en superbe forme comme d’habitude, mais avec un je ne sais quoi qui se distingue des précédentes reprises de la production de 2006.

 

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A déguster sans modération à l’Opéra Bastille encore le 30 octobre ainsi que les 1er, 4, 7, 10, 13, 16, 19, 22 et 25 novembre 2018, avec la soirée spéciale pour les -40 ans le 19 nov. Le must lyrique du moment.

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