vendredi 19 avril 2024

Compte-rendu, opéra. Fribourg, le 6 janv 2018. Mozart : Die Zauberflöte. Mompart / Gendre.

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique et à l’opéra - et notamment avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

Compte-rendu, Opéra. Fribourg, Théâtre de l’Equilibre, le 6 janvier 2018. W. A. Mozart : Die Zauberflöte. Joan Mompart / Laurent Gendre. Né de la récente fusion de l’Opéra de Fribourg et de la compagnie lyrique Opéra Louise, le Nouvel Opéra Fribourg (NOF) s’est donné comme mission d’ « enjamber les barrières isolant le lyrique de la création scénique contemporaine ». C’est ainsi que Julien Chavaz – directeur de l’institution romande – a eu l’idée de proposer au metteur en scène (de théâtre) suisse Joan Mompart, de mettre en images La Flûte enchantée de Mozart. Le résultat est prodigieux de beauté visuelle et d’intelligence formelle. Le plateau vidé de tout décor restera vide de tout décor tout au long de la représentation, laissant aux images vidéos – signées par Brian Torney et projetées sur de grands rideaux de tulle – le soin de porter l’imagination des spectateurs vers de lointaines contrées tant physiques que psychiques.

 
 
 

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L’essentiel des vidéos montre des forêts mystérieuses, une nature grandiose et protectrice, en contre-bas desquelles les personnages font vibrer les sentiments qui les animent.
La soprano suisse Bénédicte Tauran est un exquise Pamina, au timbre soyeux et au phrasé raffiné et musical. La voix révèle déjà une certaine ampleur, et il y a fort à parier qu’elle évoluera rapidement vers des emplois plus lyriques. A ses côtés, la française Marlène Assayag fait preuve d’un bel aplomb dans la Reine de la Nuit, en alliant l’agilité à une réelle puissance dramatique. De son côté, le ténor hollandais Peter Gijbertsen offre une voix plus corsée que de coutume pour le personnage de Tamino, ce qui n’obère pas l’élégance d’un phrasé presque rêveur. Le baryton suisse Benoît Capt campe un Papageno débordant d’abattage, qui séduit immédiatement le public. La basse néerlandaise Bart Driessen impose un Sarastro impressionnant de grandeur, tant par la beauté du timbre que par la noblesse de la ligne. Du Monostatos de Roman Mamontov (annoncé souffrant), on retient surtout la veine caricaturale tandis que Salomé Zangerl présente sans peine une attachante Papagena. Enfin, les Trois Dames ne manquent pas d’allant, ni les Trois Génies de justesse.
A la tête de l’Orchestre de Chambre Fribourgeois (qu’il dirige et qu’il a lui-même fondé), Laurent Gendre défend une lecture vivante et transparente du chef d’œuvre mozartien. Ce spectacle, triomphalement accueilli par un public ne boudant pas son plaisir (les 6 dates au Théâtre de l’Equilibre de Fribourg, qui abrite le spectacle, affichent complets), laisse bien augurer de l’avenir du Nouvel Opéra Fribourg ! A suivre.

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Compte-rendu, Opéra. Fribourg, Théâtre de l’Equilibre, le 6 janvier 2018. W. A. Mozart : Die Zauberflöte. Joan Mompart / Laurent Gendre.  
 
   
 
   
 
 

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