samedi 20 avril 2024

Coffret ERATO : 50 cd

A lire aussi
Coffret ERATO : 50 cd   … Le coffret événement est sobrement habillé d’un vert prairie et son logo en habit blanc sur fond brillant : un cadeau idéal pour les fêtes de fin d’année. La résurrection du label ERATO créé en 1953, soit pour ses 60 ans, demeure l’événement le plus imprévu et le plus spectaculaire de l’industrie du disque, par ailleurs si ruiné par la crise et l’évolution des nouveaux comportements et pratiques culturels. Les 50 cd (l’éditeur et nouveau propriétaire Warner aurait été inspiré, anniversaire oblige, de pousser jusqu’à    …  60 galettes) réunis ici montrent la diversité d’un catalogue tout azimut : variant les répertoires dont évidemment les pionniers de la révolution baroque tels Gardiner, Koopman et surtout le premier d’entre eux, William Christie et ses somptueux Arts Florissants : le label vert regroupe leurs gravures majeures dans tous les domaines (musique sacrée, opéra, madrigaux…).
Au registre des grands solistes, saluons le récital de Maurice André, trompette (1969), Marie-Claire Alain, orgue (Bach, 1994, Liszt 1989, et surtout Franck, 1976), Vadim Repin (Concertos pour violon de Sibelius et Tchaikovski, 1994), Scott Ross, clavecin (Sonates de Domenico Scarlatti (1985-1990) …Erato, coffret 50 cdCôté opéra et récital lyrique, se distinguent entre autres, la Carmen de Maazel avec Julia Migenes Johnson et Plácido Domingo (extraits, 1982), Les Noces de Figaro de Barenboim enregistré en 1990 avec Lella Cuberli, Cecilia Bartoli en Cherubino, le récital de Sumi Jo (1994) … de Susan Graham (dédié à l’opérette française de Hahn à Simons, 2001), …

Les amateurs de musique contemporaine apprécieront le disque de Boulez par Boulez (1985, 1989) comprenant Le Visage nuptial et Figures, Doubles, Prismes ; Et exspecto resurrectionem mortuorum de Messiaen par Boulez et Yvonne Loriod (1966) ; Méditation sur le mystère de la Sainte Trinité par l’auteur lui-même Olivier Messiaen (1972)

Côté musique française, et symphonisme hexagonal, soulignons à l’heure des orchestres sur instruments d’époque, la place des phalanges modernes qui confirment que tout n’est pas exclusivement une question de sonorité et d’instruments anciens, mais bien aussi de style et d’intentions : écoutez ainsi les Berlioz d’Alain Lombard (1980), le provincialisme recomposé de Canteloube, Maurice Emmanuel (chansons bourguignonne du Pays de Beaune!) par Kent Nagano et l’orchestre de l’Opéra de Lyon (solistes : Dawn Upshaw, 1996), Milhaud (Symphonie n°4, n°8) par l’auteur lui-même ; le programme Paul Dukas (l’Apprenti sorcier, la Péri) par Armin Jordan...  surtout l’excellent programme Albert Roussel par Jean Martinon pilotant l’Orch national de L’ORTF (1970-1971), comprenant Bacchus et Ariane (les 2 suites), Le Festin de l’Araignée. Un must absolu.

N’omettons pas de relever plusieurs cd d’une vitalité orchestrale et d’un souffle instrumental certain : programme Stravinsky (Pulcinella, Le Chant du Rossignol par Boulez et le National de France (1980), programme russe (Tchaikovsky : Francesca et Rimini), Moussorgsky, Glinka, Glazunov (suite de Raymonda) par Evgeny Mravinsky conduisant le Leningrad Philharmonic Orchestra (1981).

Le baroque en gloire …
Les perles du coffret concernent surtout les premiers baroques, oeuvres méconnues ou inédites qui dévoilaient alors tout un continent de passionnantes redécouvertes : Requiem de Campra (Gardiner et ses troupes exclusivement britanniques English Baroque Soloists et Monteverdi Choir, 1979), Iphigénie en Aulide de Gluck (à la frontière du néoclassicisme et du préromantisme, Gardiner, Lynne Dawson, Van Dam, Von Otter, 1987) ; svéritable résurrection mémorable, l’oratorio San Giovanni Battista de Stradella  (Bot, batty, Lesne, 1992), …

Occasion de relever les progrès ou tout au moins l’évolution parcourue depuis les années 1960 et 1970, Erato détient aussi les pépites des premiers  » baroqueux  » sur instruments modernes ou au début des investigations de style et d’instruments :   Selva morale e spirituale de Monteverdi par Michel Corboz de 1967, surtout le Te Deum de Lully par Jean-François Paillard (1975)…

Erato ne serait pas ce label universellement connu, à l’activité musicale si défricheuse, aux réalisations si justes sans l’apport inestimable des Arts Florissants qui sous la conduite de leur fondateur William Christie en 1979, gravent ainsi pour le label leurs oeuvres majeures et fondatrices : Médée de Charpentier (Lorraine Hunt, 1994, extraits), Didon et Enée de Purcell (extraits, avec Gens, degor, Fauchécourt, 1994), un disque comprenant le Vespro de Monteverdi (1997), quelques madrigaux de D’India (1997), Il Sant’Alessio de Landi (1995), La Descente d’Orphée aux enfers (1995), La Pierre philosophale de Charpentier (1998)… King Arthur de Purcell (1995).  Citons évidemment le must de l’enchanteur Bill : ses Rameau ; ici, l’intégralité de La Guirlande (2000) et quelques extraits de l’exceptionnel Hippolyte et Aricie, sans omettre sur des rives plus récents celles du Mozart sacré, une excellente version du Requiem (intégrale, 1994) avec Anna Maria Panzarella, Nathalie Stutzmann…

Le catalogue Erato compte aussi plusieurs enregistrements de Mitslav Rostropovitch (1 cd Chostakovitch comprenant la Symphonie 15 et Rayok en version anglaise de 1990) et bien d’autres trésors encore qui font toute la valeur de cette inestimable somme de témoignages sonores et musicaux.  Coffret événement.

Coffret Erato 2013. 50 cd. 

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

CRITIQUE, concert. LILLE, Nouveau Siècle, le 18 avril 2024. SIBELIUS : symphonie n°7 [1924] – BEETHOVEN : « GRAND CONCERTO » pour piano n°5 « L’Empereur » [1809]....

SUITE & FIN DU CYCLE SIBELIUS... La 7ème est un aboutissement pour Sibelius pour lequel l'acte de composition est...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img