mardi 18 février 2025

Christoph Willibald Gluck: Orphée et Eurydice, 1774 France Musique en direct. Samedi 26 juillet 2008 à 21h

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Christoph Willibald Guck
Orphée et Eurydice
, 1774

Le Cercle de l’Harmonie
Jérémie Rhorer
, direction





France Musique
Samedi 26 juillet 2008 à 21h
En direct
de Beaune, Basilique Notre-Dame

Jeune chef en gloire
2008 est un bon cru pour Jérémie Rhorer. Le chef du Cercle de
l’Harmonie construit pas à pas sa carrière avec un goût juste qui
convainc peu à peu. Les Noces de Figaro (Beaune, 2007) imposait un mozartien d’une exquise sensibilité. A Aix, cette année, chef et orchestre jouent L’Infedelta Delusa (l’infidélité
déjouée), oeuvre légère d’un Haydn enchanteur. Plus tard certainement
les opéras de Mozart… à Aix. Le lauréat 2008 du Prix Gabriel
Dussurget poursuit son périple lyrique estival avec l’Orphée de
Gluck. L’esthétique des Lumières, ce néoclassicisme qui rempile après
les premiers baroques -Monteverdi en tête-, dans l’admiration quasi
obsessionnelle de l’Antiquité, sied idéalement au Cercle de l’Harmonie.
Jérémie Rhorer cisèle chez Haydn les parcours déguisés et travestis du
drame amoureux sur le livret à rebondissements de Marco Coltellini. En
plus du comique et de la farce, les interprètes ont apporté une autre
couleur jubilatoire à Aix, l’esprit du délire et de la libre fantaisie
(mais à quel prix de travail et de répétitions…). Cette discipline
explicite a permis en outre aux élèves de l’Académie Européenne aixoise
d’aiguiser leurs qualités professionnelles, offrant à l’hôtel Maynier
d’Oppède, une réalisation en tout point exemplaire. Cette Infidélité déjouée, reste avec Siegfried,
le pilier de la réussite du cru aixois 2008. Qu’en sera-t-il à Beaune
puis à la Chaise Dieu, les 26 juillet puis 31 août (Théâtre du Puy en
Velay), avec cet Orphée Gluckiste, donné en version de concert?

Gageons que le jeune chef en gloire, saura préserver sa réputation,
grâce entre autres à sa direction fine, fluide et précise, et à une
distribution qui s’annonce juste et prometteuse.

Paris, 1774
La version donnée à Beaune est celle pour ténor, créée à Paris, en
1774. Gluck invité par Marie-Antoinette dont il fut à Vienne, le
professeur de musique, réadapte pour la capitale française, ses anciens
opéras viennois, dont Orfeo
(à l’origine créé en 1762,et chanté non en français mais en italien,
avec un castrat dans le rôle-titre), devenu Orphée. Le compositeur
reprend son ouvrage, resserre l’intrigue, réécrit quelques airs pour
Orphée (ariette: « l’espoir renaît dans mon âme »), pour Eurydice (« cet
asile aimable et tranquille »), ajoute pour plaire davantage au goût du
parterre français, les fameux ballets… Dès la première, la Cour venue
de Versailles dont surtout Marie-Antoinette, applaudit à tout rompre.
Voltaire et surtout Julie de Lespinasse, comme la jeune souveraine,
succombent aux délices de la musique du Chevalier. La scène lyrique
connaît alors l’une de ses heures les plus glorieuses. Gluck, plus
soucieux de cohérence dramatique que du caprice des chanteurs, a bien
réformé le théâtre français.

Christoph Willibald Gluck (1714-1787): Orphée et Eurydice,
1774. Tragédie en 3 actes, créée à l’Académie Royale de musique de
Paris, en août 1774. Livret de Ranieri de’Cazalbigi et Pierre-Louis
Molines. Avec Topi Lehtipuu, Orphée (ténor). Maria Riccarda Wesseling,
Eurydice, (soprano), Magali Léger, Amour (soprano). Le Cercle de
l’Harmonie. Jérémie Rhorer, direction.

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