samedi 20 avril 2024

Christian Zacharias et l’ONL jouent SCHUMANN

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christian_zacharias_328LILLE, les 23 et 24 juin 2017. L’ONL, Christian Zacharias jouent Schumann. C’est le concert qui conclut le cycle Schumann de l’ONL Orchestre National de Lille pour cette saison 2016-2017. Christian Zacharias au piano (pour l’Introduction et Allegro appassionato, intitulé aussi Konzerstuck)) et à la tête de l’Orchestre (Symphonie n°2) pilote cette dernière session où l’intériorité requise colore le grand lyrisme éperdu, échevelé de Robert Schumann. En début de programme, l’Ouverture, Scherzo et Finale (vraie petite symphonie, que Schumann songea à nommer “symphonette”), alterne passages rêveurs (Eusébius) et moments endiablés (Florestan), quand l’Introduction et Allegro appassionato fait dialoguer soliste et collectif orchestral en ferveur, en douceur.

Dans sa Deuxième Symphonie, Schumann réinvente l’écriture symphonique mais dans un mode allusivement autobiographique, comme le feront après lui Bruckner et Mahler… Luttant contre le désordre psychique qui le ronge et dérègle son génie opiniâtre, le compositeur parle de “la résistance manifeste de l’esprit”. Rien de mieux pour proclamer la fin du cycle.

 

Le Konzertstück pour piano s’affirme comme l’autre concerto pour piano de Schumann. Au calme à Dresde de 1844 à 1849, hors de l’agitation agressive de la vie musicale à Leipzig, Schumann trouve de nouvelle forces vitales et un apaisement de ses crises mentales pour composer une nouvelle pièce alliant le piano, l’instrument de son épouse adorée, Clara, et l’orchestre qu’il sait manier avec une élégance énergique spécifique.
En 1849 naît le Konzertstück pour Clara, l’épouse et l’artiste; la confidente adulée, la soliste applaudie dans toute l’Europe et la mère de leur 8 enfants… La partition est créée en février 1850.

L’Introduction rend compte des beautés de la miraculeuse nature, face au désordre de l’industrie humaine (rien n’a changé de nos jours, voire en pire) : les arpèges printaniers du piano chante l’harmonie d’un monde perdu et menacé, en tout cas fragile. Contrasté, l’Allegro passionné chante la vigueur conquérante du héros, porté par un orchestre raffiné où brille l’élan des cors et des vents souverains. Durée indicative : 15mn

 

 

 

Symphonie n°2 de Robert Schumann, présentationschumann_robert
C’est l’opus symphonique où Schumann affirme sa solidité psychique, sa pleine possession psychologique, une clairvoyance affirmée, proclamée. Admirateur du Beethoven combatif lui aussi, atteint, saisi au plus profond de lui-même, Schumann veut dire sa victoire contre la fatalité et l’adversité. La Symphonie n°2 porte et cultive ce sentiment héroïque. Robert semble nous dire : non je ne suis pas fou ! … toujours éperdu, enivré par les beautés de ce monde et les forces mises à disposition pour vaincre les épreuves. L’opus est créé à Leipzig le 6 novembre 1846 — durée indicative : 44 mn.

Le Premier mouvement énergique requiert nerf et vivacité, flux organique impétueux d’où peu à peu émerge la force primitive d’un esprit de conquête d’une irrésistible détermination : c’est un feu volacanique presque dansant que l’orchestre saisit avec une impatience candide échevelée : toute la force de vie d’un Schumann pourtant atteint s’exprime dans ce formidable portique d’ouverture.
Le Scherzo regorge lui aussi de belle vitalité mais ici de nature chorégraphique: à la fois dionysiaque et prométhéen. Où le feu prométhéen originel est transmis irradiant aux hommes. Même accomplissement total pour l’Adagio expressivo : plus intérieurs, recueillis, au bord du gouffre, bois et cordes en fusion émotionnelle, s’épanchent par contraste. L’énoncé à la clarinette, flûte/basson, hautbois… accorde pudeur et sensibilité… puis l’alliance cordes/cor dit l’ascension et ce désir des cimes, d’oubli et d’anéantissement. C’est le retour rêvé à l’innocence simultanément à des blessures secrètes.
Enfin dans le Finale s’impose la victoire de l’esprit ; la reprise d’une conscience recouvrée reconstruit dans l’instant une prodigieuse vitalité conquérante : l’ivresse d’un crescendo progressif d’une irrésistible effervescence affirme l’équilibre et la pleine clairvoyance du héros.

 

 

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Cycle Robert Schumann, Concert « Orages et accalmies »

SCHUMANN
Ouverture, Scherzo et Finale
Introduction et Allegro appassionato
Symphonie n°2

Orchestre National de Lille
Direction et piano, Christian Zacharias

Vendredi 23 juin 2017, 20h
Lille – Auditorium du Nouveau Siècle

En région
Samedi 24 juin 2017, 20h
Mouchin – Salle de sports
Pas de billetterie O.N.L / billetterie extérieure

 


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