lundi 9 décembre 2024

CHÂTEAU DE VERSAILLES, les 10, 11, puis 27, 29, 30 et 31 mars 2024. Cycle Pâques : M.A. Charpentier, Couperin, Pergolesi… Orchestre de l’Opéra Royal de Versailles, 300 ans de la Passion selon Saint-Jean de J.S. Bach.

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Rien n’égale les vertiges sacrés que diffusent les concerts de musique religieuse à la Chapelle Royale de Versailles. Le lieu, dernier chantier du Versailles de Louis XVI (1710), de marbre et d’or, sans omettre les splendides compositions peintes de sa voûte (dans le style néo vénitien de Charles de la Fosse), marquent les esprits. Mais tout prend ici une dimension spéciale au temps de Pâques : le sujet de la voûte même de la Chapelle Royale, n’est-il pas justement la Résurrection du Christ (par le précité de la Fosse ?). Au total, 4 programmes aussi fastueux que méditatifs à vivre dans un écrin patrimonial spectaculaire, qui associe suprême raffinement et proportions divines… Messe mariale de MA Charpentier, Stabat Mater de Pergolesi par 2 castrats comme à l’époque de leur création française sous Louis XV, Leçons de Ténèbres de Couperin,…. Le cycle affiché par le Château de Versailles promet de grands vertiges spirituels et musicaux, dès le 10 mars et jusqu’au 31 mars 2024, avec les 300 ans de la Passion selon Saint-Jean, composée pour le Vendredi Saint 1724 à Leipzig…

 

La Résurrection du Christ par Charles de la Fosse (voûte de la Chapelle royale de Versailles) / DR

 

 

 

Pâques au Château de Versailles

 

1

Dimanche 10 mars 2024, 17h
Chapelle Royale
1h20, sans entracte

M.A. Charpentier : Missa Assumpta est Maria H.11
Motet pour une longue Offrande H.434

David Tricou, Haute-Contre
Romain Champion, Taille
Marguerite Louise Maîtrise, chœur et orchestre
Gaétan Jarry, direction
Infos et Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/charpentier-missa-assumpta-est-maria/

De l’ombre de la mort, à la lumière éblouissante de la Résurrection, l’œuvre de Charpentier révèle prodigieusement le trouble dans lequel nous sommes plongés face au mystère de Pâques, celui du passage mystique de la mort à la vie. Les prières, les plaintes et les chants montent unanimement vers la bienveillante Vierge Marie, dont la propre montée aux cieux (Assomption) atteint des sommets d’expression dans ce qui est sans doute la plus parfaite messe de Marc-Antoine Charpentier (la dernière de sa composition).
La Missa Assumpta est Maria, est l’aboutissement de l’œuvre de Charpentier, dans un faste exceptionnel et quasi royal : solistes, chœurs et orchestre sont dignes d’un Te Deum pour Louis XIV, et donnent à la profonde foi du Grand Siècle, l’apparat et la « Pompe Versaillaise ».

Pour ce programme d’une extraordinaire beauté, traduisant magnifiquement le sentiment musical et religieux du Siècle de Louis XIV, Gaétan Jarry dirige les musiciens et chanteurs de Marguerite Louise dans leur répertoire de prédilection, pétri des dorures et des élans de la passion baroque. Programme est enregistré en CD pour le label Château de Versailles Spectacles

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IDÉE PLUS : si vous êtes sur Versailles le lendemain lundi 11 mars (20h, Salon d’Hercule), ne manquez pas le récital du sopraniste exceptionnel, Samuel Mariño, qui ressuscite le charme, la virtuosité et l’intensité des castrats baroques / avec l’Orchestre de l’Opéra Royal de Versailles (Stefan Plewniak, direction) – airs d’opéras signés Haendel, Vivadi, Hasse, Gluck…
INFOS et Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/recital-samuel-marino/

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2

Mercredi 27 mars 2024
Chapelle Royale, 21h
1h15 sans entracte
COUPERIN : Leçon de Ténèbres

Marie Perbost, Soprano
Gwendoline Blondeel, Soprano
Chœur de l’Opéra Royal
Orchestre de l’Opéra Royal
Chloé de Guillebon, Orgue et direction
Sous le haut patronage de Aline Foriel-Destezet

Infos et Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/couperin-lecons-de-tenebres/

Les Leçons de Ténèbres sont devenues au milieu du XVIIe siècle l’objet de compositions musicales de plus en plus appréciées. Michel Lambert fut en France le premier à en composer un cycle en 1662, suivi rapidement par Charpentier et Lalande. Mais les plus célèbres – et les premières à avoir retrouvé de nos jours les honneurs du disque et du grand public- sont celles de François Couperin, datées de 1714 (donc contemporaine du chantier de la Chapelle Royale).
En cette fin du règne de Louis XIV, la France est une terre de piété, mais aussi d’italianisme dans la musique, y compris religieuse. Aussi les émois composés par Couperin pour ses chanteuses sont-ils si dramatiques qu’on les croirait issus de l’opéra…
Vocalité et spiritualité y sont combinées avec art, témoignant du raffinement du beau chant français pratiqué aussi bien dans les salons et les théâtres que dans les lieux de culte. On se presse alors pour écouter, dans les couvents parisiens, ces voix divines entonnant Les Leçons pour les jours de la Semaine Sainte, voix sans visage des jeunes recluses conventuelles, voix du ciel… mais souvent chanteuses de l’opéra lors de la fermeture des salles en temps de pénitence ! On éteignait traditionnellement les cierges au fur et à mesure du déroulement de l’office des Ténèbres, pour finir dans l’obscurité de la nuit…Les trois leçons conservées de François Couperin sont écrites pour le Mercredi Saint, et représentent l’un des sommets de l’art sacré français du début du XVIIIe siècle.

Marie Perbost et Gwendoline Blondeel, étoiles de la jeune génération de sopranos, ressuscitent sous la direction de Chloé de Guillebon, ce miracle musical, dans la nuit grandissante où s’éteignent une à une les bougies…
Enregistrment disponible dans la collection Château de Versailles Spectacles

PROGRAMME
Louis-Nicolas Clérambault (1676-1749) :
Motets pour les trois jours qui précèdent le carême

François Couperin (1668-1733) :
Première Leçon de Ténèbres pour le Mercredi Saint

Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)
In monte oliveti

François Couperin
Deuxième Leçon de Ténèbres pour le Mercredi Saint

Marc-Antoine Charpentier
Tristis est anima mea

François Couperin
Troisième Leçon de Ténèbres pour le Mercredi Saint

Marc-Antoine Charpentier
Stabat Mater pour les religieuses

 

 

 

3

Vendredi 29 mars 2024
Chapelle Royale, 21h
1h20 sans entracte
STABAT MATER pour deux castrats

Théo Imart, Contre ténor
Filippo Mineccia, Contre ténor
L’Orchestre de l’Opéra Royal
Stéphane Fuget, direction
Sous le haut patronage de Aline Foriel-Destezet
Infos & réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/stabat-mater-pour-deux-castrats/

Deux contre-ténors pour une œuvre emblématique, le Stabat Mater de Pergolèse : c’est la résurrection de ce qui fut l’histoire de la création en France de cette œuvre, révélée alors par deux castrats de la Chapelle Royale de Louis XV. Pergolèse, quelques mois avant sa mort à l’âge de vingt-six ans, reçut la commande d’un nouveau Stabat Mater en remplacement d’une version précédente, celle d’Alessandro Scarlatti. Meurtri par la maladie, il exprima les souffrances de la Vierge en mêlant le langage des passions propre à l’opéra. Le Stabat Mater, créé en 1736, est l’une des œuvres emblématiques du baroque, et a profondément marqué le monde musical du XVIIIe siècle, notamment français.

Les castrats italiens de la Chapelle Royale de Versailles (Louis XIV en avait fait venir huit d’Italie dès 1679 pour ses musiques sacrées) ayant rapporté eux-mêmes la partition d’Italie en furent les propagateurs zélés, à la Cour de Louis XV comme au Concert Spirituel. Découvrant le Stabat de Pergolèse, Paris s’enflamme et y voit l’œuvre révolutionnaire d’un génie napolitain, hélas disparu si jeune… Le succès ne se démentit pas durant tout le siècle.

Pour donner toute sa splendeur au somptueux duo des 2 voix angéliques déplorant la douleur de Marie au pied de la Croix, les 2 chanteurs doivent mêler leurs timbres, comme les deux castrats napolitains pour lesquels cette musique a été composée. Ainsi Théo Imart Filippo Mineccia sont accompagnés par l’Orchestre de l’Opéra Royal dirigé par Stéphane Fuguet.

PROGRAMME

Antonio Vivaldi (1678-1741)
Nulla in mundo pax sincera
Stabat Mater

Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736)
Stabat Mater

 

 

4

Samedi 30 mars 2024
Dimanche 31 mas 2024
Chapelle Royale, 21h
PASSION SELON SAINT-JEAN de Jean-Sébastien BACH
2h30, entracte inclus

Linard Vrielink, Évangéliste, ténor
Moritz Kallenberg, Ténor
Sreten Manojlović, Jésus, baryton-basse
Halidou Nombre, Pilate, Baryton
Solistes et chœurs du Tölzer Knabenchor
Orchestre de l’Opéra Royal
Gaétan Jarry, direction
Sous le haut patronage de Aline Foriel-Destezet

Concert en allemand, surtitré en français et anglais

Infos & réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/bach-la-passion-selon-saint-jean/

Des deux passions de Bach conservées, la saint Jean fut la première composée, et remise plusieurs fois sur le métier par le Cantor pour des exécutions différentes entre 1724 et 1747. À Saint-Thomas de Leipzig, Bach disposait d’un ensemble choral et instrumental suffisamment aguerri pour permettre la virtuosité des airs et chœurs de cette passion intense et dramatique ; le Director Musicales de Leipzig a poussé au maximum les effets de rhétorique mettant en valeur le texte dramatique autant que doloriste qu’il devait incarner. C’était alors de loin la plus expressive de ses compositions, proche de l’opéra : elle est restée l’une des préférées du public aujourd’hui encore pour son humanité extraordinaire.

Pour les 300 ans de la Passion selon Saint-Jean (1724)

À peine un an après son arrivée à Leipzig, JS Bach donna ainsi ce premier grand chef-d’œuvre pour le Vendredi Saint de 1724. Vous assisterez donc lors de cette soirée exceptionnelle à l’anniversaire des trois cents ans de la création de cette œuvre magistrale. L’Orchestre de l’Opéra Royal dirigé par Gaétan Jarry accueillera des solistes de renom et le formidable Tölzer Knabenchor.
Fondé en 1956 près de Munich, ce chœur de garçons est aujourd’hui l’héritier de sept décennies de travail choral de la plus haute exigence. Le chœur et notamment ses enfants solistes se sont produits dans le monde entier, avec des chefs de légende dont entre autres Herbert von Karajan, Wolfgang Sawallisch, James Levine, Nikolaus Harnoncourt… Il est aujourd’hui le meilleur chœur d’enfants, particulièrement éblouissant  dans le répertoire de la musique sacrée en allemand, que les garçons chantent avec le bonheur de s’exprimer dans leur propre langue : inoubliables !

 

 

 

 

en avril…

 

5

Prochaine production sacrée à la Chapelle Royale, à ne pas manquer : Messe en si de J.S. Bach, vendredi 5 avril 2024 (21h, 2h sans entracte) – Pygmalion / Raphaël Pichon – Infos et réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/bach-messe-en-si-mineur/
C’est peut-être le chef-d’œuvre le plus abouti de la musique sacrée baroque, œuvre enivrante de beauté chorale et riche d’airs éblouissants. L’origine de cette fameuse Messe en si mineur est passionnante. Elle a été finalisée par Bach à Leipzig vers 1748, deux ans avant la mort de son auteur, en assemblant sa Missa Brevis de 1733 (un Kyrie et un Gloria dédiés à l’Electeur de Saxe, pour la brillantissime Cour de Dresde – catholique) avec divers morceaux déjà écrits, notamment le Sanctus daté de Noël 1724, mais aussi avec de nouvelles compositions, pour former ce que son fils Carl Philipp Emanuel appelle la “Grande Messe Catholique”. Il s’agit en quelque sorte d’une œuvre théorique, dont la destination n’était pas dictée par un objectif précis de représentation : Bach aurait ainsi réalisé son grand œuvre, une somme musicale sacrée après cinquante années dédiées aux cantates et passions…

 

 

 

 

Charles de La Fosse, peintre de la couleur et néo vénitien : si vous souhaitez en savoir plus sur le peintre grand admirateur de Véronèse et proche de Watteau, lire ici l’article Charles de La Fosse (1636 – 1716), le triomphe de la couleur : https://www.chateauversailles.fr/decouvrir/histoire/grands-personnages/charles-fosse#la-chapelle-royale

 

 

Clythie changée en tournesol, l’amoureuse du soleil / Apollon, annonciatrice du crépuscule par Charles de La Fosse – DR

 

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